Le fauteuil, taillé dans le silence en 1996, de Ousmane Tanor Dieng le Premier secrétaire du Parti socialiste, a été secoué en ce début d’année. Et le branle-bas semble loin de s’estomper. Car, depuis hier soir, une autre lame de fond, jaillie cette fois-ci des onze régions du pays, est sur le point de s’abattre sur la berge des verts. Le deuxième manifeste, favorable à l’éclosion d’un courant dans les rangs des vaincus de l’an 2000, pourrait être rendu public aujourd’hui. La requête, laissent entendre certains « frondeurs », est « irréversible ».
Encore du blé à moudre pour le premier des socialistes. « Un homme qui a longtemps dormi et qui se réveille a envie d’autre chose que de retourner au lit », remarquait une figure panafricaine. C’est sans doute le sentiment qu’éprouvent Robert Sagna et les dix autres « barons » avec lesquels il brandissait, dans la première semaine de ce mois, un manifeste favorable à l’expression d’un courant dans les rangs du Parti socialiste. Parce que, suite à leur appel pour un « débat d’idées » dans les rangs de leur formation politique, au début de ce mois, onze grosses pointures socialistes pourraient aujourd’hui rallier leur camp. Leurs potentiels alliés, apprend-on de sources certaines, seront représentatifs des onze régions du pays ; les onze venaient de huit régions. Ils seraient pour l’essentiel des présidents de coordinations qui, renchérissent nos sources, « n’ont aucun complexe de représentativité ». Parmi eux, on cite le nom du célèbre socialiste de Oussouye : Pascal Manga, un natif de la même région que Robert Sagna, maire de Ziguinchor et mastodonte socialiste. La nouveauté dans la nouvelle vague résiderait encore dans le fait que, cette fois-ci, on pourrait ne pas parler de « socialistes agonisants » ; en ce sens que, de l’avis de nos sources, dans les rangs des nouveaux venus on compte des « responsables du 2ème âge ». Sans oublier la gent féminine. Fétichisme ou hasard, nos sources avancent qu’il y aura encore onze signataires.Suite programmée ou adhésion spontanée ? Tout porte à pencher pour la première hypothèse. Car, à en croire nos sources, après ces nouveaux « frondeurs » suivront la colonne des jeunes et la vague des femmes. Puis arrivera, probablement, l’escouade des émigrés toujours favorables à la « bande des onze ». En somme, en dépit de concéder aux partisans de Ousmane Tanor Dieng, qu’il y a des questions « sensibles » qu’il faut « essayer » de discuter en interne, les militants pour un nouveau courant dénommé « Démocratie et solidarité » semblent loin de démordre de leur objectif de « rectification ». Du coup, c’est l’actuel Premier secrétaire du Parti socialiste qui aura fort à faire : Essayer de remettre dans l’opposition Me Wade, le tenant du pouvoir ; et réintégrer dans les rangs ses camarades devenus très bruyants. Y parviendra-t-il ? En tout cas, tel est le présent sort du dauphin du président démissionnaire du Ps : Abdou Diouf. Un contrecoup du « congrès sans débat » ?
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