AUDITIONS - Après le passage de proches de Idrissa Seck, hier, à la Dic : Ousmane Ngom, accusé de régler des comptes
Ce n’est ni le Parquet, ni le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui ont été à la base des auditions de quatre proches de l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Ces auditions, qui ont abouti à la mise en garde à vue de Ibrahima Touré, soupçonné de gérer des sociétés supposées appartenir au maire de Thiès, ont été décidées à l’insu du ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Cheikh Tidiane Sy. De quoi soulever son ire qui est parvenue jusqu’au Palais Léopold Sédar Senghor pour y faire désordre.
Les auditions de cinq proches de l’ancien Premier ministre Idrissa Seck qui ont fini par la garde à vue de Ibrahima Touté, alias Ito, hier, suspecté de complicité de blanchissement d’argent, ont créé un «désordre au Palais», pour reprendre une expression d’un conseiller à la Présidence de la République. S’il en est ainsi, révèle notre interlocuteur, dont le propos a été confirmé par un haut fonctionnaire du ministère de la Justice, c’est parce que les interrogatoires, hier, de la notaire, Mme Nafissatou Diop Cissé, de l’ancien ministre du Plan, Opa Ndiaye, d’un expert fiscal, Oumar Diouf, d’un des frères Attal, et surtout de celui de Ibrahima Touré, alias Ito, par la Division des investigations criminelles (Dic), ayant été sanctionné par sa garde à vue, ont été initiés et exécutés sans l’aval du Parquet. C’est dire donc que le ministère public a été mis devant le fait accompli par le ministère de l’Intérieur. Or, au ministère de la Justice, on ne semble pas comprendre, sur ce dossier, que le ministre de l’Intérieur, la tutelle de la Dic, puisse enjamber cette prérogative du ministère public. La Commission d’instruction, croit savoir d’ailleurs un de nos interlocuteurs, n’a pas été associée aux auditions qui se sont déroulées, hier ; elle qui, «pourtant avait en charge l’affaire Idrissa Seck». Sur ce dernier aspect d’ailleurs, un des conseils de l’ancien Premier ministre et actuel maire de Thiès, dans la fameuse affaire des chantiers de Thiès et d’atteinte à la sûreté de l’Etat, confiait qu’il ne voit pas «comment la Commission d’instruction pouvait revenir sur sa décision après avoir instruit l’affaire Idrissa Seck. Elle ne peut pas dire, ensuite revenir pour se dédire». De toutes les façons, nos différentes sources sont unanimes en rapportant que le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Cheikh Tidiane Sy, «était hier dans tous ses états parce qu’il a été mis devant le fait accompli». Certaines d’entre elles n’ont pas manqué à voir derrière la décision de la Dic, la main du ministre de l’Intérieur, Me Ousmane Ngom, «dans sa volonté de régler des comptes personnels avec Idrissa Seck». Les états d’âme de Cheikh Tidiane Sy ont même soufflé à travers les allées du Palais Léopold Sédar Senghor, y créant un certain malaise.
Les informations ci-dessus nous sont parvenues après 20 heures et nous avons tenté de joindre, en vain, le ministre de l’Intérieur. Sur l’un des numéros de la série que les ministres détiennent, on répond que ce numéro n’existe pas. Nous avons tenté de le joindre sur un autre numéro qui sonne sans que personne ne prenne l’appel. Nous avons tenté la même chose auprès du ministre de la Justice, en vain. Nous avons alors recoupé l’information auprès de proches de ces ministères et du Palais, qui ont requis l’anonymat.
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