Les civils et militaires (52.000 éléments dont 300 Libyens et 80 chevaux) ont donné de leur mieux pour honorer ce rendez-vous historique. La place de l’Obélisque a été riche en sons et en couleurs. Ce qui a donné au défilé toute sa beauté.
L’arrivée du président de la République à la place de l’Obélisque a revêtu un cachet solennel. Debout sur sa voiture décapotable, Me Abdoulaye Wade, accompagné par un impressionnant dispositif militaire dont des éléments en cagoules, passe en revue les troupes prêtes pour le défilé, la mine grave. Il est suivi par le ministre des Forces Armées, Bécaye Diop, et du Général de corps d’armée, Pape Khalilou Fall. Après cet exercice, le président retourne à la tribune officielle, cette fois-ci, en souriant et en levant les mains en guise de salutation à la foule qui l’acclame chaudement.
Après quelques aspects protocolaires, le défilé peut commencer. Sans tarder, un hélicoptère survole l’espace en laissant derrière lui une traînée aux couleurs nationales. C’est simplement artistique. La conséquence : les cris fusent de partout. À peine s’est-il éloigné que d’autres hélicoptères militaires défilent à leur tour dans une belle parade.
Aussitôt terminé le défilé des hélicoptères, celui des civils démarre avec les écoles représentant les communes d’arrondissement, la ville de Dakar, le Conseil régional, certains ministères, etc. Les civils défilent en balançant des mains et en battant de la mesure. Les leçons des militaires sont donc sues.
Il faut aussi signaler que ces civils ont participé à cette fête en arborant des tenues diverses et variées. On se perd dans l’appréciation de la forme et de la couleur des tenues. Le tout accueilli par des hourras et des applaudissements. Les anciens combattants ont eu droit à une mention spéciale sur ce plan, en guise d’hommage. En tenues blanches et coiffés de bonnets, ils ont effectué le défilé, les médailles pendant à la poitrine. Certains d’entre eux ont sacrifié à la tradition sur des fauteuils roulants poussés par leurs camarades.
L’autre séquence qui a fortement captivé l’attention, c’est le défilé des patineurs, devancés par des handicapés sur des fauteuils roulants. Portant fièrement des tenues aux couleurs nationales, ils ont mené leur cadence ensemble, en mettant les mains derrière le dos. D’autres patineurs ont encore déployé un trésor d’ingéniosité, en se penchant d’un côté à un autre tout en levant les mains en haut. Et ce sont les majorettes accompagnées de la batterie de la troupe de Doudou Ndiaye Coumba Rose qui ont fermé la marche du défilé civil, en esquissant des pas de danse et en maniant avec dextérité des baguettes.
Passage du Cynogroupe,
À la fin du défilé des civils, les représentants des armées (terre, Air, Mer) montés sur un véhicule de liaison, de reconnaissance et d’appui (Vlra) passent, suivis par cinq hélicoptères. Le défilé motorisé démarre vers midi et demi. Les moteurs vrombissent et les véhicules défilent, lumières ou gyrophares allumées. Les véhicules présentent un aspect reluisant, ils scintillent sous l’éclat des rayons solaires.
Tour à tour, défilent les différents corps militaires et paramilitaires (gendarmerie, police, Sapeurs Pompiers, les commandos, parachutistes, etc.). Au passage du Cynogroupe, avec des chiens haletant à bord, les badauds plaisantins sur les bords suggèrent à ceux qui sont dans les véhicules de bien tenir les clébards.
Les véhicules du Bataillon blindé portant des noms de héros de la lutte contre la colonisation comme Aline Sitoë Diatta, Coly Tengala, Bour Sine, etc., replongent les spectateurs dans l’histoire. Le bataillon de l’artillerie dont les véhicules traînent derrière eux des canons, des lance-roquettes, entre autres munitions, n’est pas non plus passé inaperçu. Vers 13 heures, le défilé motorisé se termine dans l’apothéose. Le peloton de tête du défilé des troupes est constitué par le Prytanée militaire Charles Ntchoréré de Saint-Louis, suivi de l’École militaire de la Santé, de l’École nationale des officiers d’active de Thiès (Enoa), de l’École nationale des sous- officiers d’active (Ensoa). Les écoles ayant joué leur partition, la musique principale des forces armées se fait entendre. La prestation de ces experts musicaux qui manient merveilleusement leurs instruments est simplement agréable. C’est donc au rythme de cette musique que les autres troupes à pied ont défilé. La gendarmerie, les Casques bleus, les forces de l’Union africaine et celles de la Cedeao (qui ont une mission de maintien de la paix dans le monde, dans le continent et la sous-région), les Gmi, les commandos, le bataillon des Sports, bref tout le monde s’y emploie avec tact pour rythmer les pas au son de la musique militaire. “ Allongez le pas ”, lance par moments un des organisateurs du défilé.
On retiendra que le Centre d’instruction de Dakar Mbango a défilé d’une manière impeccable, dans une belle harmonie. L’administration pénitentiaire, les Eaux et forêts, les Douaniers, etc. ont également fait de leur mieux pour honorer ce rendez-vous historique. Vers 14 heures, le soleil continue de chauffer, la fatigue se lit sur les visages, surtout de ceux qui se sont tenus debout depuis les premières lueurs de la matinée. À 14 heures 15 mn, l’escadron monté de la gendarmerie met un point d’honneur au défilé de la fête de l’indépendance.
Conduits par des éléments de la garde présidentielle, de géants chevaux aux robes variées se dandinent et font crisser le macadam avec leurs sabots. Le public massé derrière les barrières, bien que exténué, exécute la dernière salve d’applaudissements. Ainsi se termine en beauté, le défilé du 46ème anniversaire de l’accession du Sénégal à la souveraineté internationale...dont le maître d’œuvre est le colonel François Ndiaye.
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