Selon le Bp du Pas, le gouvernement a commis une forfaiture en avouant publiquement avoir procédé à des engagements supérieurs à l’inscription budgétaire sur des crédits limitatifs en violation des dispositions de la loi de finances qui n’autorisent pour ce type de crédits que les dépenses couvertes.
Pour les socialistes, la responsabilité d’Abdoulaye Wade est entière pour avoir engagé, dès les premières années de son accession au pouvoir, des dépenses non-inscrites sur le budget national. « C’est Abdoulaye Wade lui-même qui est l’instigateur et le cerveau des dépenses hors budget par sa gestion démagogique des ressources et biens publics, et par les dépenses intempestives dont il prend l’engagement sans consulter personne, ni même le ministre chargé des finances », lit-on dans la déclaration des Socialistes.
Pire, estiment les socialistes « ces dérapages budgétaires sont l’arbre qui cache la forêt des violations de procédures, des détournements d’objectifs et des dilapidations des ressources publiques, érigés en mode de gestion des deniers publics pour entretenir une délinquance financière organisée ». Selon les camarades d’Ousmane Tanor Dieng, « Abdoulaye Wade a utilisé des artifices délictueux qui vont de l’exécution tout azimut de dépenses publiques sans couverture budgétaire à l’usage inconsidéré des transferts de crédits en violation des dispositions de la loi de finance, en passant par la méthode pernicieuse de l’avance de trésorerie sans contrepartie budgétaire, le recours illégal aux bons d’engagement pour couvrir des commandes virtuelles ou fictives, les ponctions intempestives sur le budget affecté aux dépenses communes programmées pour la réalisation et l’entretien des infrastructures et des ouvrages collectifs, le recours systématique aux paiements affectés d’acomptes sans oublier les coûts prohibitifs des marchés publics du fait des surfacturations, le rythme effréné de consommation des crédits, ainsi que les virements de crédits dans des collectivités locales, et des agences créées sans statut juridique, pour y être gérés en toute opacité ».
Aussi, notent-ils, la nocivité de ce système prédateur est telle qu’elle a réussi à paralyser les mécanismes de contrôle indispensables dans tout système de gouvernance vertueuse. À cet égard, « la fragilisation, pour ainsi dire la neutralisation de l’Inspection Générale d’Etat et de la Cour des Comptes par le pouvoir exécutif est symptomatique de la gangrène qui s’est emparée des institutions républicaines ».
Pour toutes ces raisons, les camarades d’Ousmane Tanor Dieng exigent leur déclaration que "toute la lumière soit faite dans le cadre d’une enquête qu’Abdoulaye Wade, incriminé comme auteur principal, ne peut ni diligenter, ni conduire". En effet, pensent-ils, devant l’ampleur du dépasement budgétaire, "il importe alors de procéder à une enquête indépendante afin d’évaluer, avec précision, l’ampleur du préjudice financier, d’identifier et de mettre à la disposition de la justice tous ses complices".
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