Au sixième jour de la campagne électorale, le candidat-président sortant de la Coalition 2007 Abdoulaye Wade avait établi ses quartiers dans le Nord du Sénégal plus précisément au Walo. Une visite fortement teintée et riche en événements. Accueilli un peu partout dans une liesse indescriptible, Me Wade ragaillardi par la marée humaine en a profité pour «promettre, encore promettre», mais aussi pour rappeler à ses militants que le plus important « est de tout faire pour éviter le second tour ».
De l’avis de certains observateurs avertis dans ces contrées reculées du Walo, jamais une telle marée humaine n’avait été vue dans la zone, depuis le début de la campagne électorale pour un candidat désigné. Me Wade lui-même n'a pas manqué de le souligner en estimant devant un monde fou à la place Jacques Mimran de Richard Toll que «pour dire vrai, partout où il est passé, la mobilisation qu’il a vue dans le Walo n’a pas de pareille.
Car spontanément, les populations sont sorties pour lui montrer à quel point il est leur espoir ». En effet, à Richard Toll tout est parti très vite pour le candidat Wade. En provenance de Podor où il avait tenu un meeting le matin, le programme initial avait été décliné sous la forme d’une marche bleue dans la capitale sucrière sénégalaise. Mais au grand dam de son escorte et certainement guidée par les immenses foules qui affluaient d’un peu partout des recoins de Richard Toll, le chef de l’Etat sortant se voit obliger de suivre la foule qui le guida à la place Jacques Mimran pour un meeting improvisé.
Et là, il a fallu beaucoup de rigueur à son escorte fortement débordée pour le sortir de son véhicule 8x 8 afin de le faire accéder à la tribune où ne siégeaient que quelques vieux de son âge. Et prenant la parole dans une ambiance folle, Wade le sourire au coin, a tout de suite décliné un pan de son programme. « Mon prochain mandat sera exclusivement dédié aux femmes et aux jeunes. Vous le méritez et vous l’avez prouvé ».
Mais cela ne semblait pas trop suffire aux yeux de ses nombreux « militants » qui voulaient s’entendre promettre du concret. Et parmi eux les jeunes élèves de Richard Toll qui malgré les pancartes ou effigies à l’intention de Wade ont pu faire voir les siennes où l’on pouvait lire des propos du genre : « Nous voulons un lycée. Aidez nous à étudier ». C’est le moment choisi par le candidat de la Coalition 2007 lança sa seconde promesse du soir. «Je vous promets vous les jeunes élèves de Richard Toll un lycée en plus d’une école professionnelle ». dira-t-il.
Une promesse qui pourtant n’a pas rassuré ces jeunes qui au départ du cortège, diront : « Espérer que cela se fera cette fois-ci car depuis 2000, ils attendent d’en avoir et que bizarrement au moment où le chef de l’Etat faisait cette promesse, la grève dans les établissements de Richard Toll est de rigueur depuis lundi passé ». Après Richard Toll, Wade et son équipe sont accueillis dans la même ferveur à Dagana. Là-aussi c’était une liesse populaire très forte en plus d’une animation sans contrôle. Les Walo-walo fortement mobilisés de procéder à une démonstration de force avec une seule intention : démontrer à Gorgui dont le nom était scandé à tout bout de champ, que le Walo lui était acquis.
Et au cours du rassemblement qui faisait office de meeting au terrain municipal de Dagana, Wade à l’image de Richard Toll a encore félicité les populations mais avec une mention spéciale au maire Oumar Sarr qui selon lui «est un camarade de la première heure et qui fait partie de ses meilleurs ministres ». Mais cette motivation ne suffisant pas du tout pour le candidat Wade, il dira qu’« il n’y a pas besoin de procéder à un bilan dans cette contrée du pays, car les populations en répondant massivement, ont prouvé qu’il est positif sur toute la ligne ». Néanmoins, le chef de l’Etat sortant n’a pas manqué de tester à nouveau sa popularité. Interpellant l’assistance, il demandera : « A quel pourcentage vous allez me réélire ? ». Et tout le monde de répondre : « A 100% ».
Et le chef de l’Etat satisfait par cette réponse d’en profiter pour demander à ses militants de « tout faire pour le plébisciter au premier tour avec des suffrages jamais égalés. ». Insistant sur ce fait, le candidat Wade démontrera avec vigueur sa crainte de passer par un second tour pour se faire réélire pour un second mandat, un quinquennat qu’il a confondu par deux fois avec un septennat, ce qui lui fera dire que c’est un lapsus et qu’il n’a nullement l’intention de changer la constitution à cet effet.
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