L’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse a exprimé hier, jeudi 23 mars, lors de la réunion du Bureau politique, sa détermination à « faire face à l’inacceptable, quoiqu’il en coûte, en relation directe avec ses partenaires de l’opposition, et avec toutes les forces vives de la nation»
Et face à aux dossiers brûlants qui accablent le Sénégal, l’Afp reproche au pouvoir de Me Wade « son autisme profond ». Les « Progressistes » sont décidés à y mettre un terme.
« Le Sénégal est en danger ! L’alerte est sonnée. Le Bureau politique de l’Afp engage les citoyens à puiser jusqu’au tréfonds de nos valeurs éternelles pour résister victorieusement à l’arrogance, à la violence et au mensonge d’Etat au service d’un clan qui fait tanguer dangereusement le bateau Sénégal, au milieu des récifs ». L’Alliance des forces de progrès (Afp) de Moustapha Niasse qui tient ces propos, dans un communiqué daté du 23 mars, « exprime clairement sa détermination à faire face à l’inacceptable, quoiqu’il en coûte, en relation directe avec ses partenaires de l’opposition, et avec toutes les forces vives de la nation. Le pouvoir actuel se sait minoritaire dans le pays et a fait le choix peu lucide de l’aventure »
Pour les « Progressistes », les « paysans exsangues manifestent, les travailleurs de la fonction publique, comme ceux du privé, crient leur ras-le-bol et se radicalisent par des grèves de plus en plus fréquentes, les élèves et les étudiants sont étreints par une angoisse profonde, les pénuries d’électricité, d’eau, de gaz, d’hydrocarbures affectent le quotidien des Sénégalais et la marche de l’économie nationale. La Senelec, comme à son habitude, multiplie les longues coupures d’électricité et promet, pour octobre 2006, la réduction des délestages ».
Le gouvernement reste zen
Et face à ces dossiers brûlants, soutient l’Afp, « le gouvernement de Me Abdoulaye Wade, non seulement s’emmure derrière son autisme profond, mais continue d’exercer une malgouvernance dont les conséquences les plus visibles sont les grandes entreprises en difficultés comme les Ics, la Senelec, la Sonacos, la Sar et la Lonase. Tout le pays fait l’objet de spéculation, y compris la terre, en faveur de groupes privés, qui n’ont rien à voir avec l’intérêt général. ». Et d’ajouter : « Le plus frappant c’est que ces faits, d’une extrême gravité, sont accompagnés d’un autoritarisme de mauvais aloi mêlé d’une culture de la ruse, du reniement et de l’intrigue, qui remettent en question les libertés fondamentales, la souveraineté du peuple et tous les acquis démocratiques, qui fondent la respectabilité et la crédibilité du Sénégal ». C’est en cela que les camarades de Moustapha Niasse interprètent l’incarcération de Ibrahima Sène, du Parti de l’indépendance et du travail (Pit) comme une « volonté d’intimidation à l’endroit de tous les patriotes qui refusent la perpétuation de l’opacité, de l’incompétence et du verbiage. Le Bureau politique de l’Afp tient à exprimer à M. Sène, à sa famille, aux dirigeants et aux militants du Pit sa solidarité agissante et son soutien ».
Présidentielle à un tour, la grosse ficelle de l’Exécutif
L’Afp trouve, par ailleurs, que ce « réflexe dictatorial, teinté d’un populisme et d’un narcissisme sans retenue, n’épargne pas le système électoral et le processus électoral, devenus les otages des tenants du pouvoir, décidés à confisquer la volonté populaire ».
En effet, après la « décision inqualifiable de prolonger le mandat des députés et de coupler les élections, voilà que l’Exécutif tire de nouveau la grosse ficelle, en exprimant, par dose homéopathique, sa volonté d’en finir avec l’article 33 de notre Charte Fondamentale, qui consacre le quart bloquant et la nécessité d’un deuxième tour aux présidentielles, si aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue. Le peuple comprend aisément que c’est la peur de perdre, au Sénégal, toute élection, qui a conduit le pouvoir en place et le Secrétaire Général du Pds à organiser les rumeurs sur une prochaine suppression du deuxième tour ».
Le hold-up électoral ?
Le parti de Moustapha Niasse estime que le projet de restauration du Sénat, malgré les engagements pris devant le Peuple sénégalais entre les deux tours des Elections présidentielles de l’An 2000, « confère à notre architecture institutionnelle des contours hybrides et incohérents qui augmentent scandaleusement le train de vie de l’Etat, dans un contexte où la pauvreté et la demande sociale se sont considérablement accrues ». En plus, la refonte totale du fichier, par la « multiplication des manquements, apparaît de plus en plus comme l’outil rêvé du pouvoir pour organiser un hold-up électoral avant le jour même du scrutin que seul Me Wade connaît, aujourd’hui ». Ainsi, « Non content d’exclure du processus électoral le monde rural et de larges couches comme les jeunes, le Ministère de l’Intérieur organise le désordre dans l’impression et la distribution des cartes d’électeurs, aux fins de déboussoler des citoyens qui ne savent plus où donner de la tête, face à des rejets non motivés et à un tri fantaisiste, sans aucun doute discriminatoire ».
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