Un lobbying intense a empêché le président de la République de choisir le remplaçant du divisionnaire Saliou Diallo. Jusqu’à ce que la Rfm donne l’info, note des sources nichées au Palais, il était question de nommer le commissaire Codé Mbengue à la tête de la Direction de la Sûreté nationale.
Selon des sources dignes de foi, hier en Conseil des ministres, il était question de vider la question de la nomination du Directeur général de la Sûreté nationale (Dgsn). Un poste hautement stratégique. Le président avait décidé, selon les mêmes sources, de nommer le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Codé Mbengue, à la tête de la Dgsn. «Mais, un ancien ministre de l’Intérieur a dissuadé le président de le faire. Il lui a fait comprendre que le commissaire Codé Mbengue n’est pas malléable et corvéable, et lui a rappelé que c’est lui qui était à la tête de la Direction de la police judiciaire (Dpj) au moment où le dossier Idrissa Seck avait atterri à la Division des investigations criminelles (Dic). Il avait clairement affiché sa désapprobation», raconte une source nichée au Palais. «On est même allé jusqu’à dire au président que le commissaire Mbengue est un pro-Macky», ajoute une autre source du Palais. Une déclaration qui a fait mouche. Le président a alors décidé, selon les mêmes sources, de surseoir à sa nomination en attendant d’y voir plus clair.
Ce n’est pas la première fois que le commissaire Codé Mbengue est victime de ce genre de jugement. Directeur de la Police judicaire jusqu’après l’avènement de l’alternance, il a finalement été muté le 16 juin 2000 à l’École Nationale de Police et de la Formation Permanente. Les nouveaux responsables libéraux l’avaient étiqueté de pro- Parti socialiste. Pourtant, quelques mois plus tard, il est retourné à la Direction de la police judiciaire (Dpj). Poste qu’il quittera à nouveau le 28 juillet 2005, remplacé qu’il était par le commissaire divisionnaire de classe exceptionnelle, Nguirane Sadio Ndiaye. Là aussi, il a été étiqueté pro-Idrissa Seck. On lui avait reproché d’avoir bien traité l’ex-Premier ministre, détenu pendant une semaine dans les locaux de la Dic, alors qu’il était l’homme à abattre au Pds. Le commissaire Codé Mbengue s’est ainsi retrouvé au placard pendant longtemps. Après une longue traversée du désert, il a été nommé, le 22 mai 2008, Directeur de la police des étrangers et titres de voyage, en remplacement du commissaire Mamadou Boye. C’est sous son magistère que l’obtention d’un passeport n’est plus un parcours du combattant.
Conséquence, ça continue de bouger au niveau de la Police. Certains commissaires divisionnaires, intéressés par le poste, s’activent pour avoir la faveur des pronostics. Aussi mettent-ils à contribution des souteneurs nichés au Palais pour «travailler l’oreille» du chef de l’Etat qui «nomme à tous les postes civils et militaires». C’est à lui, donc, que revient le dernier mot. D’autres policiers, pas directement intéressés par le poste, suivent aussi de très prêt cette affaire, pour connaître le nom de celui qui va trôner à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale (Dgsn) en remplacement du divisionnaire Saliou Diallo. La police marche ainsi au ralenti. Elle vit une situation quasi instable jusqu’à ce qu'un nouveau Dgsn soit nommé.
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