Discours de clôture de Moustapha Niasse: "Soutenir les victimes et toutes les victimes des inondations est dès lors une priorité"

Monsieur le Premier ministre, Mesdames, Messieurs les Ministres,

Mesdames, Messieurs les Ambassadeurs, Représentants du Corps diplomatique et des Organisations Internationales,

Mesdames, Messieurs les Honorables Députés, Mesdames, Messieurs,

En ce jour du lundi 10 septembre 2012, Monsieur le Premier Ministre, vous êtes venu faire, devant l’Assemblée nationale, votre Déclaration de Politique Générale. Nous sommes au tout début d’une nouvelle législature, la XIIème dans l’histoire parlementaire de notre pays.

Nous vous avons, avec attention, écouté. Nous vous avons entendu et nous vous avons compris, à la faveur d’un dialogue sérieux, à la fois limon et illustration de notre démocratie, plurielle, ouverte et porteuse de l’ambition légitime du peuple du Sénégal vers un développement concerté, construit, par étapes, au profit de tous. Dans les domaines essentiels qui portent la matrice des objectifs, des procédures et des mécanismes qui permettent de gérer, avec méthode, les modules de croissance, de progrès et de bien-être partagé, vous avez indiqué, dans une logique rigoureuse et marquée du sceau d’un louable souci de vérité, les dynamiques nouvelles, réalistes et appropriées, qui vont inspirer les politiques publiques et les stratégies en faveur desquelles a opté votre gouvernement. Je voudrais, au nom de l’Assemblée Nationale, dont vous êtes, ce matin, l’hôte prestigieux, de tout cela, vivement, vous remercier. La XIIème Législature qui commence s’ouvre sous les auspices d’une bénédiction d’essence divine, à la mesure de notre engagement volontaire au service du bien et du vrai, pour servir le peuple et assurer, dans le travail et la solidarité en mouvement, notre destin commun. Ce n’est nul hasard si cette Assemblée nouvelle s’installe, quelque quatre mois seulement après l’élection brillante et la prestation de serment de Monsieur le Président Macky Sall. C’est que notre pays – sans nullement avoir à renier ni les acquis de sa marche résolue sur le chemin de son histoire, depuis 52 années, ni les difficultés qu’il a pu rencontrer dans son existence en tant qu’Etat souverain et indépendant – entre dans une phase nouvelle de son évolution. Celle-ci sera assise sur les leçons à tirer des expériences vécues, des épreuves subies, des moments inoubliables de résistance aux dérives et aux risques induits par toute tendance à la dictature et des victoires remportées par le peuple, ses jeunes, ses travailleurs, les femmes et toutes les forces vives de la nation quand venait le temps de l’action, au prix de sacrifices de toutes sortes. L’équipe qui dirige actuellement le Sénégal, à la tête de laquelle se trouve le Président Macky Sall, doit porter un rêve de grandeur. Cette grandeur là, pour le peuple du Sénégal, est un rêve possible. Le Général de Gaulle a écrit, avec pertinence que « Rien de grand ne se fait sans de grands hommes et ceux-ci le sont pour l’avoir voulu ». Dans le contexte qui est le nôtre, les Institutions de la République, qui constituent la charpente solide de l’Etat, se sont engagées, ensemble, dans le sillon du rêve fécond, sous l’éclairage des paradigmes nouveaux issus des aspirations du peuple, analysées dans leurs connotations essentielles par les Assises Nationales. La République, qu’un homme d’esprit définit comme étant « le patriotisme et le civisme » ne respire et ne vit que lorsqu’elle évolue dans le mouvement inspiré et alimenté par l’éthique. C’est pourquoi votre Déclaration de Politique Générale donne des raisons d’espérer. Le Président Kéba Mbaye, cité par Madame Mintou Fall Sidibé, dans son ouvrage intitulé « Les principes d’éthique de la gouvernance », a écrit : « l’éthique devrait être acceptée par notre pays comme la mesure de toute chose. Car, accompagnant le travail, elle est la condition « sine qua non » de la paix sociale, de l’harmonie nationale, de la solidarité et du développement ». L’éthique, qui se retrouve dans la substance de votre Déclaration de Politique Générale, permettra à notre pays et à son peuple de « faire face », selon la devise de GYNMER.

Dans cette Déclaration, vous avez pris soin de privilégier la hiérarchie des urgences, ce qui est une exigence de l’action. Il est juste de souligner que la réalisation des composantes du programme qu’aux honorables Députés vous avez, ce jour, exposé et expliqué, fera appel à une participation volontaire et soutenue de tous les Sénégalais à l’effort et au sursaut qu’induit une aussi légitime et louable ambition. Je terminerai mon propos en évoquant le sinistre des inondations, qui affecte la région de Dakar et de nombreuses villes de l’intérieur du Sénégal.

Dans certaines régions, des espaces agricoles ont été affectés par ce phénomène. Il existe des situations où la détresse humaine est si profonde que la communauté doit la gérer en partage, comme l’illustre, éloquemment, la mobilisation générale des Sénégalais, pour, précisément, faire face, solidairement et par l’action de tous. Les citoyens, de nos jours, ont des droits économiques auxquels la société démocratique ne saurait se soustraire. Soutenir les victimes – et toutes les victimes des inondations – est dès lors une priorité. Le Bureau de l’Assemblée Nationale, au cours de sa dernière réunion, a évoqué la question de la participation de notre Institution à l’effort national de soutien en faveur des sinistrés. Nous avons retenu, à cet égard, l’idée de convoquer, conformément aux dispositions de l’article 5 du Règlement intérieur, une Session extraordinaire qui sera consacrée exclusivement à ce dossier.

Cette Session durera une journée et se déroulera avec la participation des membres du Gouvernement ayant en charge le Plan ORSEC et les questions d’assainissement et d’environnement. Dans l’élaboration de toutes les mesures destinées à lutter contre le phénomène des inondations, le maintien de la cohésion sociale exige de privilégier la démarche participative dans la direction d’une responsabilisation collective, dans le total respect de la dignité et de la sécurité des autres. C’est qu’il nous est une obligation morale autant que citoyenne d’être et de rester aux côtés de ces sinistrés. L’exclusion commence par l’isolement. Et la solidarité consubstantielle à notre société est l’antidote pour briser l’isolement et le repli sur soi.

L’appel fait, le 29 août, par le Chef de l’Etat, en faveur des sinistrés, est à saluer, comme le signe d’une volonté de prendre en charge, par la mobilisation de tous, le dossier des inondations, dans une relation de constante proximité et d’entre-aide à contenu social et moral qui donne, dans le temps présent et dans la réalité concrète, un sens utile au rôle et à la place de la puissance publique qu’est l’Etat et qui, en la circonstance, doit pouvoir continuer d’être une source d’espérances croisées. C’est en vertu du principe de solidarité qui conduit à l’optimisme et à la confiance que nous souhaitons vivement que la crise qui sévit au Sud de notre pays, depuis bientôt trente années, le dossier casamançais, puisse trouver une solution négociée. Ainsi, interviendra, pour le bonheur de tous les Sénégalais, une paix définitive pour mettre fin à ce conflit.

Nous savons que Monsieur le Président de la République fait des progrès remarquables, sur ce dossier, avec discrétion et mesure. Nous devons l’encourager, sans aucune réserve, à poursuivre son action dans ce cadre. Nous réfléchissons, agissons et disposons pour l’avenir. A cet effet, nous gérons le présent avec foi et avec détermination.

Dans cet esprit et dans les nouvelles dynamiques qui résultent des synthèses élaborées, avec lucidité, sur le passé récent, nous avons l’obligation d’inscrire notre jeunesse comme une priorité, en raison de toutes les données qui justifient une bonne formation de nos élites futures. Autrement dit, en un mot comme en mille, nous devons investir dans les graines à préparer, en nous projetant sur le printemps fécond de demain. Il nous appartient de promouvoir, tous ensemble, un nouveau mental sénégalais, qui fonde solidement ses bases sur les qualités inhérentes au citoyen moderne.

Il reste à élever des prières ferventes vers le Seigneur, pour Lui demander de couvrir de Sa protection et de Ses bénédictions notre pays, le Sénégal, l’Afrique-mère et tous les pays épris de paix, de justice et de solidarité, dans le monde.