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Politique

Divergences au sommet de l’Etat

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Divergences au sommet de l’Etat

ASI24 – (Dakar) Le Sénégal étale, une fois de plus, sur la place publique les divergences au sommet de l’Etat, laissant apparaître des incohérences dans la démarche, mais aussi un machiavélisme sans borne au profit d’intérêts individuels et partisans, a constaté ASI24.


Il n’est question dans la presse sénégalaise que de « relations heurtées » entre le président de la République et le numéro de la nation, en l’occurrence le président du Sénat. « Me Abdoulaye Wade et Pape Diop, compagnons politiques de longue date ne s’entendent plus ». Il se dit même que le leader du Parti démocratique sénégalais, désormais PDLS, ne souffre plus son « frère » de parti.

Il est reproché au premier des sénateurs et ancien maire de la ville de Dakar de « s’être raté aux élections locales et d’avoir perdu, au profit de l’opposition », notamment la coalition Bennoo. D’autres lui reprochent d’avoir « orchestré la liquidation politique de Karim Wade (le fils du président Wade et ministre d’Etat) qui comptait sur les locales, pour assurer une légitimité politique ».

Quoiqu’il en soit, le constat est qu’entre le président du Sénat et le président de la République, l’amour n’est plus au beau fixe. Tous deux se sont gardés, certes, de dévoiler le différend, mais l’entretien de Pape Diop avec la RFM (mercredi) édifie les Sénégalais sur son état d’esprit.

« Il faut savoir partir à temps et sortir par la grande porte ». L’ancien président de l’Assemblée nationale, également deuxième personnalité du pays alors, exprime après 10 ans d’exercice de pouvoir, qu’il est temps de partir.

Mais parlerait-il pour lui ou pour le président de la République dont l’horizon politique renvoie aussi à son âge ?

Pape Diop a avoué avoir une « nostalgie » pour le secteur privé, affirmant même mercredi n’avoir jamais pensé qu’il allait « occuper de si hautes fonctions politiques, grâce au président Wade ». Il a aussi dit qu’il n’avait aucune ambition présidentielle.

Analysant ses déclarations, sa démission de la présidence du Sénat devrait alors passer comme lettre à la poste. Pape Diop le dit lui-même, il n’existe politiquement que par Me Abdoulaye Wade.

Partant de ce postulat, pourquoi un tel raffut politique autour d’une deuxième personnalité devant sa station par calcul politique (théorisé par l’ancien numéro deux du PDS, Idrissa Seck) et prête à partir.

Les approches de « la dualité au sommet de l’Etat » en 2003 et 2004 et dans les « relations heurtées entre Me Wade et Pape Diop, présentent des similitudes. En 2004, les libéraux dénonçaient une « dualité au sommet de l’Etat », alors qu’Idrissa Seck, Premier ministre, devait sa nomination à un décret, sur la seule base du pouvoir du président de la République compte tenu du régime présidentiel du Sénégal.

Il suffisait de mettre fin aux fonctions de M. Seck, pour clore le débat. Ce qui ne peut être fait cependant pour le président du sénateur. A moins de la dissolution des deux chambres conformément aux dispositions de la Constitution.

Pape Diop qui affirme avoir « d’excellentes relations avec le président Wade et Karim » et, réitère son envie de « retrouver le secteur privé » qui a fait sa fortune ( ?), défendrait-il une autre cause ?

Pape Diop, qui ne nourrit aucune ambition présidentielle n’a aucune raison de résister, si le président Wade lui demande de partir. A moins qu’il y ait d’autres raisons politiques. Si c’est le cas, une bataille sans merci se prépare dans la famille libérale.

L’après Wade justifierait des postures tranchées et une présence obligée dans l’appareil. C’est une question vitale.

 



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