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Politique

DOUDOU SARR PRESIDENT DE L’URD-FAL « Les conditions d’un gouvernement d’urgence sont réunies au Sénégal »

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DOUDOU SARR PRESIDENT DE L’URD-FAL « Les conditions d’un gouvernement d’urgence sont réunies au Sénégal »
Le président de l’union pour le renouveau démocratique, front pour l’alternance (Urd/Fal) s’explique sur la nécessité de la tenue d’une concertation nationale qui devait déboucher sur un gouvernement d’urgence. Il revient également sur les remous notés dans son parti qu’il a minimisés au passage malgré leur gravité. Entretien.

Vous parlez depuis quelque temps d’un gouvernement d’urgence. Pourquoi ?

Un gouvernement d’urgence comme son nom l’indique est un gouvernement des urgences, c’est-à-dire un gouvernement concentré discriminatoirement sur les urgences. Un gouvernement qui ne s’occupe pas de tout. Mais qui ne s’occupe que des urgences. C’est-à-dire qu’en ce qui nous concerne, nous Sénégalais, qui se concentre sur la création d’emplois. Sur le développement du pouvoir d’achat public et privé et sur le recul à infliger à la prédation et à la concussion. C’est un gouvernement qui se concentre sur ces choses-là. Parce qu’il faut passer par là pour sauver le pays. Et apaiser le climat social et politique. Ce gouvernement n’est pas constitué unilatéralement par le président de la République. Il s’agit d’un gouvernement concerté. Ce faisant, il a autorité aux yeux des Sénégalais parce qu’ils seront représentés dans ce gouvernement. Cela a été fait ailleurs, cela est possible au Sénégal.

Est-ce qu’en ce moment, ces conditions sont réunies pour justifier la mise en place de ce gouvernement ?

Non seulement ces conditions sont réunies, mais elles ont commencé à pourrir. Nous avions deux millions de chômeurs au moment de l’alternance, nous avons cent mille chômeurs supplémentaires chaque année. Alors combien de temps faudra t-il encore attendre ? Devrait-on attendre jusqu’aux élections ? Nous pensons que non. Nous pensons que cette question se situe au-delà des élections. Nous pensons que c’est maintenant qu’il faille produire un gouvernement d’urgence et remplacer le gouvernement actuel. Mais qui, à la différence du gouvernement actuel, sera reconnu par tous les toutes composantes de la société. Nous pensons que pour qu’un gouvernement soit efficace, le préalable , c’est la confiance du peuple sénégalais. Or le gouvernement que nous avons, a de moins en moins la confiance du peuple Sénégalais. Il faut restaurer la confiance. Pour réaliser ce projet, il faut que les organisations dont les Sénégalais et les Sénégalaises se sont librement doté, se rencontrent pour qu’au terme des négociations sur les priorités populaires, qu’il ait un gouvernement d’urgence et un contrat de gouvernement. Ce type de gouvernement est un gouvernement circonstanciel, exceptionnel pour une période bien déterminée. Parce que pour un travail bien défini. C’est-à-dire une remise à niveau national en ce qui concerne l’emploi. Il faut qu’on crée massivement l’emploi et il faut réduire considérablement le chômage.

A vous entendre parler c’est comme si vous voulez dire que le gouvernement actuel est passé complètement à côté des priorités ?

Ce n’est pas parce qu’il est passé complètement à côté des priorités. C’est qu’en réalité, les priorités dont je viens de parler ne figurent même pas dans l’agenda du gouvernement. Vous n’entendez jamais dans l’agenda du gouvernement la réduction massive du chômage. C’est-à-dire la création par centaine de milliers d’emplois dans un temps réduit. L’urgence en politique, cela veut dire cela. Aujourd’hui est-ce que nous n’avons pas atteint le nombre de morts du Joola, en comptant les morts du désert du Sahara, de la mer Méditerranée ainsi que les morts de l’Océan Atlantique ? Et est-ce que nous n’avons pas eu un Joola 2 ? La question est donc grave. Le problème que nous avons avec ce gouvernement, c’est qu’il soit capable de prendre conscience de la gravité des problèmes. Tant qu’il ne prendra pas conscience de la gravité des problèmes, il n’élaborera jamais de solutions pertinentes.

Ces derniers temps, votre parti l’Urd/Fal a connu des remous. On parle même d’un vent de scission en l’air. Alors qu’est-ce qui ne va pas chez vous ?

Cela ne correspond pas à la réalité. Le secrétariat national de notre parti a pris une décision. Ensuite la délégation exécutive de notre parti a pris la même décision. En troisième lieu, la délégation nationale à l’orientation a confirmé cette décision. Il reste, comme l’indiquent les textes de notre parti, à entériner cette décision au congrès. Je vous signale que le Nouveau parti a été adopté à la quasi-unanimité. Quand nous irons au congrès, nous défendrons le Np. Il s’agit d’un problème d’incompréhension sur le fonctionnement de notre parti. Vous connaissez le landerneau politique.Chaque petit problème est gonflé.

Mais il y a eu des grincements de dents lors du vote ?

Il y a eu quatre abstentions lors du vote. Personne n’a voté contre le Np. Les grincements de dents dont vous parlez sont réels. Mais combien de personnes s’agissait-il ? Je ne vous le cache pas, il s’agissait à l’époque de deux ou trois personnes. S’il y en avait plus je vous aurais dit qu’il y en a plus.

Vous semblez minimiser ces grincements de dents, mais les événements de Saint Louis prouvent le contraire ?

J’ai lu dans un journal de la place qu’il y a eu à Saint Louis, une bataille rangée aux coupes coupes, je ne sais pas comment ce journaliste a fait pour voir là où il n’était pas présent, a pu entendre et même écouter là où il n’était pas présent. Nous étions 21 présents. Nous étions en secrétariat national, il y a eu un incident qui a duré moins de 300 secondes (5mn). Vous êtes habitués à transformer un petit bruit en grand bruit. Il y a eu agression sur un camarade. Voilà c’est ce qui s’est passé.

Mais le camarade qui a été agressé, Elimane Racine Sy, ce n’est pas quand même pas n’importe qui, c’est un responsable du parti. Il a été agressé par le garde du corps de Mahmoud Saleh qui est le numéro deux de votre parti. Il y a quand même des problèmes au sommet ?

Oui c’est exactement cela.

Vous avez produit un document dans lequel vous demandez la tenue d’une concertation nationale. Pourquoi ?

Notre secrétariat national a établi deux constats. Le premier constat est le déphasage entre les réalisations des gouvernements successifs de l’alternance et les besoins de plus en plus pressants du peuple sénégalais. Il est irréfutable qu’en matière d’établissements scolaires, de santé, de kilométrage de route et d’autoroute, d’équipement des collectivités locales, l’alternance a réalisé des performances importantes. Mais ces performances aussi importantes soient-elles correspondent-elles aux aspirations du peuple sénégalais ? Et parmi elles, aux aspirations les plus pressantes du peuple sénégalais ? La jeunesse, les femmes, les travailleurs de villes et des campagnes ont joué un rôle majeur dans la victoire du 19 mars 2000. Cette jeunesse, ces femmes, les producteurs ruraux comme urbains avaient une revendication majeure la résorption du déficit entre la demande d’emplois et l’offre d’emplois. Il se trouve qu’en chiffres réels, nous flottons avec les 2 millions de chômeurs en mars 2000 avec 130 000 à 140 000 nouveaux demandeurs sur le marché du travail chaque année. Nous avons proposé, nous, la création de 200 000 contrats emploi-formation chaque année. Parce qu’on a l’habitude de dire à la jeunesse qu’elle n’a pas de formation, de qualification, d’expérience. Le contrat emploi- qualification-formation consiste à doter cette jeunesse de base dans le domaine du bâtiment, des travaux publics et des infrastructures. Mais pour réaliser ce projet, il faut dégager prioritairement les ressources résultant de nos recettes publiques vers ce domaine-là. Le deuxième problème sur lequel nous avons pu noter un déficit entre les réalisations de l’alternance et les aspirations du peuple porte sur la question de la corruption. Le peuple sénégalais n’a pas formulé cette demande aux travailleurs de l’administration judiciaire ni aux magistrats ni aux avocats. Le peuple sénégalais a formulé cette demande aux hommes politiques. Le 19 mars 2000, il a été demandé aux hommes politiques, aux partis politiques de combattre pour sauvegarder nos ressources financières nationales. Il ne leur a pas demandé de faire des audits et de les remettre à la justice. Il leur a été demandé de mener un combat politique. Notamment au plan parlementaire pour que nos ressources nationales soient défendues. Pour qu’elles ne soient pas à la portée de n’importe quel acte de prédation, de corruption, de prédation et de concussion. Sur tout cela nous avons failli. Sur cela et à juste titre on ne nous pardonnera pas. Le dernier élément sur lequel il y a divergence dans les réalisations de l’alternance et les besoins les plus pressants de l’alternance porte sur le pouvoir d’achat. Notre problème est de rémunérer nos paysans au juste prix. Si nous faisons cela, ils n’auront plus besoin de vivres de soudure. A combien revient le kilo du « Thiof » dans le plat d’un consommateur nord Américain, Nord Européen et Sud Européen par rapport à ce qu’on paye au pêcheur sénégalais ?



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