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ELECTIONS LEGISLATIVES ET PRESIDENTIELLE DE 2007: Les soldats aux urnes, l’opposition a peur

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ELECTIONS LEGISLATIVES ET PRESIDENTIELLE DE 2007: Les soldats aux urnes, l’opposition a peur
 

Les militaires votent à la présidentielle et aux législatives de 2007. Les députés de la majorité sont allés dans le même sens que le gouvernement qui leur a soumis un projet de loi relatif au vote des membres des corps militaires, paramilitaires. Ils ont voté la loi hier, lundi 19 juin, contrairement à l’opposition parlementaire qui a fait part de ses inquiétudes quant aux modalités de ce vote, même si elle ne rejette pas le principe.

La loi sur le vote des militaires et paramilitaires qui a été votée hier, lundi 19 juin, après près de quatre heures de débats, par la majorité, n’a pas reçu l’assentiment des députés de l’opposition parlementaire à l'Assemblée nationale. Le consensus n’a pas été trouvé comme l’avait souhaité le gouvernement.

Les députés de l’opposition qui, tout en approuvant le principe du vote des militaires et paramilitaires, n’ont pas manqué d’exprimer leurs inquiétudes sur les modalités pratiques de l’organisation du scrutin des hommes de tenue. Pour le Pr Abdoulaye Bathily, secrétaire général de la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti du travail (Ld/Mpt) : « Depuis 1990 nous avons dit que nous sommes pour le principe du vote des militaires, mais comme c’est une question particulièrement sensible, elle doit faire l’objet d’une discussion, parce que les modalités sont tout aussi importantes que le principe. Et si on ne prend garde, les modalités peuvent nous entraîner dans une situation incontrôlable. Et c’est dans cette voix que nous voulions engager cette majorité mécanique actuelle à discuter. Elle a, une fois de plus, pris une décision unilatérale, en faisant du forcing pour faire passer cette loi. C’est vraiment dommage », regrette-t-il.

De son côté, le député Non inscrit, Moussa Tine du Jëf-Jël « trouve que le débat est biaisé, parce qu’on semble poser la question de savoir si les militaires ont la capacité de participer au jeu politique. La bonne question est de savoir si nous avons suffisamment construit un champ politique apaisé pour accueillir les militaires ? »

L’occasion de construire un consensus raté

Le Premier Secrétaire du Parti socialiste (Ps), Ousmane Tanor Dieng estime pour sa part que la question du vote des militaires ne se pose pas en termes de citoyenneté. « Pourquoi avoir honte d’une situation qui nous a donné la stabilité, à savoir le non vote des militaires. On ne répare pas une injustice en faisant voter les militaires, dans la mesure où le statut de militaire confère des privilèges et les hommes de tenue savent les contraintes qui sont attachées à ce statut et dont l’impossibilité de vote. Donc , la question du vote des militaires ne doit pas être posée sous l’angle de la citoyenneté. Mais, il faut plutôt s’interroger sur la pertinence et l’opportunité de ce vote », souligne le premier des socialistes. Ce dernier regrette l’absence de vaste concertation sur la question pour s’accorder sur les modalités de sa mise en œuvre. Et faisant remarquer que le gouvernement a perdu là une occasion de construire un consensus autour d’un problème aussi sensible.

Une opposition sans boussole, sans GPS

Quant à Doudou Wade, président du groupe parlementaire Libéral et Démocratique (majorité parlementaire), il soutient « qu’aujourd’hui notre Armée a suffisamment prouvé son sens républicain, de la construction d’une nation ». Pour lui, nous sommes loin du « contexte politique de 1962, celui d’un parti unique de fait, nous ne sommes plus dans une République où l’on se posait la question qui de l’Etat ou du parti avait la primauté. Ce qui a entraîné une divergence au niveau de l’Armée. Nous ne sommes plus dans ce cas de figure. Les militaires au début de l’indépendance votaient au Sénégal », fait-il remarquer, avant d’assimiler ses adversaires à une « opposition sans boussole, sans GPS, sans repère ».

Aller jusqu’au bout de sa logique

Dans sa réponse, le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales, Me Ousmane Ngom n’a pas manqué de souligner qu ‘« au niveau des principes opposition, comme majorité, tous sont d’accord sur le principe ». Et d’ajouter : « à partir de ce moment, il faut aller jusqu’au bout de la logique, être cohérent, c’est-à-dire accepter que le gouvernement use de la prérogative que lui donne la constitution, à savoir, définir les modalités d’application de la loi ». Il lance à l’endroit de l’opposition parlementaire : « Nous avons même été généreux. Comme nous l’a toujours recommandé le Chef de l’Etat, nous sommes disposés à réunir une structure informelle au niveau de l’Assemblée ou de la classe politique pour examiner les contours de ce décret pour voir si on peut davantage élargir le consensus dans la mise de ce texte. »

Ce projet de loi n’est pas un enjeu électoral

Me Ousmane Ngom M. Ngom qui n’a pas caché sa satisfaction quant au vote des militaires, relève que le fait que la loi n'ait pas été votée à l'unanimité est la preuve vivante de l’avancée de notre démocratie. « Cela m’a conforté dans l’idée que notre pays est une démocratie majeure et que chaque jour il va franchir des pas dans l’approfondissement et la consolidation de celle-ci ». Il explique que « ce projet de loi n’est pas un enjeu électoral ou politique, mais relève d’une conviction profonde et ancienne du président de la République, Me Abdoulaye Wade qui, depuis 1989 déjà, était toujours pour le vote des militaires et paramilitaires. Parce qu’il a toujours considéré que ce sont des citoyens à part entière qui pouvaient s’exprimer sur le choix de la représentation nationale qui vote le budget de l’Armée, mais également sur le choix du Chef de l’Etat qui est le chef suprême de l’Armée qui a la possibilité de les envoyer à la guerre parfois à la mort ». Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales de poursuivre : « les militaires que nous avons rencontrés, nous ont dit que c’est la fin d’une infirmité, c’est la reconnaissance d’une nouvelle citoyenneté pour eux et de nouveaux droits pour la participation au processus de choix des dirigeants de notre pays ».

Les militaires sont aussi informés que les civils

Pour lui, «c’est se voiler la face que de penser que les militaires n’ont pas le droit de vote qu’ils ne feront pas de coup d’Etat ou parce qu’ils ont le droit de vote, ils ne feront pas de coup d’Etat. Il n’y a pas de relation de cause à effet entre ces deux éléments ». Et d’expliquer que « les militaires ne se bouchent pas les oreilles, ne ferment pas les yeux ; ils vivent dans le même cosmos que nous, c’est-à-dire, ils lisent les journaux, écoutent la radio, regardent la télévision, surfent sur Internet et ils sont aussi informés que les civils. Ils ont les mêmes formations : sciences politiques, sciences économiques, droit, sciences sociales, par conséquent, ils ont la possibilité d’être au même niveau d’information que nous ».

Les modalités du vote : le nœud gordien

L’opposition parlementaire a soulevé un certain nombre de préoccupations qui ont trait aux modalités de vote des membres du corps militaires et paramilitaires. Quand et où vont-ils voter ? Qui va garder les urnes ? Qui va les sécuriser ? Comment va s’effectuer le dépouillement ?
Le Pr Abdoulaye Bathily a proposé un amendement, mais qui a été rejeté par la majorité, suggérant que les militaires votent le jour du scrutin général dans leur quartier et que ceux qui sont dans les bureaux de vote pour des raisons de maintien de sécurité, s’acquittent de leur devoir sur place.

Le Ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales précise que les modalités seront fixées par décret. Les militaires ne voteront pas le même jour que les civiles, mais le dépouillement lui, aura lieu le jour du scrutin général pour éviter qu’on sache pour quel candidat les militaires ont voté. Ainsi, la garde des urnes est du ressort de la Cena et de ses démembrements et les forces de l’ordre se chargeront, comme à l’accoutumée, de les escorter.

Les militaires et paramilitaires seront dans un fichier spécial. Les inscriptions vont se faire dans des commissions existantes, et si possible proches des casernes. Ils vont voter dans des bureaux de vote civils.

Pour ce qui est de la propagande , Me Ousmane Ngom appelle la classe politique à tenir un discours responsable pour conquérir le suffrage des militaires. « Les dérapages seront punis par notre arsenal juridique et réglementaire. Mais on peut faire confiance à notre classe », souligne le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales.

Bacary Domingo MANE

Vote des jeunes âgés de 18

La fiabilité du fichier en question

Les députés avaient auparavant voté la loi sur l'autorisation d'inscription sur le nouveau fichier électoral des Sénégalais qui auront 18 ans révolus le 25 février 2007. Ainsi, l’article 2 de la même loi prévoit la création de commissions administratives spéciales pour le traitement des inscriptions ordonnées par décision de justice à l’issue de la procédure contentieuse.
L’opposition ne récuse pas le principe du vote, mais a émis de sérieuses réserves sur les modalités de la mise en œuvre de cette loi, posant la question de la fiabilité du fichier électoral. Ce qui lui a poussé à voter contre.

 



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