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Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

EN CONFÉRENCE DE PRESSE A NEW YORK : Le président de la République livre ses convictions

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EN CONFÉRENCE DE PRESSE A NEW YORK : Le président de la République livre ses convictions
Le président de la République confirme la tenue à date échue, de la prochaine élection présidentielle de 2012. Sur les Objectifs du millénaire, les cas de torture au Sénégal, les terrains de la Mairie de Dakar, l’insécurité avec le terrorisme et tant d’autres questions, le chef de l’Etat livre ses convictions au cours d’un entretien avec la presse à New York.

Impressions après le Sommet sur les Omd et débat général de la 65 ème Ag de l’Onu

« Cela fait dix ans que je participe à ce Sommet. Celui-ci avait comme objectif de voir dans quelle mesure l’Onu a pu contribuer à faire avancer le progrès. Finalement, je pense qu’il y a eu des réunions en marge qui ont pu aller très loin dans les différentes questions de la gouvernance et de l’atteinte des Omd. Est-ce qu’on va atteindre ces Objectifs ? Quels sont les obstacles ? Quels sont les difficultés ? Où en sont les différents pays.

Evidemment le Sénégal est à l’aise, car il figure parmi les rares pays qui, peut-être, pourront atteindre ces Objectifs. Au total, c’est un Sommet intéressant où d’importantes questions ont été traitées. Cette appréciation est dynamique. Car si certains pays se montrent capables d’atteindre ces Objectifs, ce jugement sera reconsidéré. J’ai dit comme conclusion de mon expérience dans cette affaire, qu’aucun pays ne pourra arriver à atteindre ces Objectifs s’il ne consacre pas une bonne partie à l’innovation. La réalité est beaucoup plus complexe. Ce n’est pas seulement une question d’argent. Au-delà de l’argent, il y a les aspects humains. C’est pourquoi au Sénégal, nous avons essayé de suppléer les insuffisances d’argent par la créativité. Dans beaucoup de domaines, nous avons créé l’instrument qui nous permet d’aller très vite. Dans le domaine de l’Agriculture, nous avons mis en place la Goana pour arriver à l’autosuffisance alimentaire. La première année nous sommes arrivés à 520.000 tonnes de riz, alors que d’habitude nous en importons 600.000 tonnes. Cette année nous allons dépasser les 600.000 tonnes. Cela montre qu’avec la volonté politique, on peut arriver à beaucoup de choses ».

Réforme du Conseil de sécurité des Nations Unies

« Je regrette de ne pas arriver à me faire comprendre par la plupart de mes homologues africains. Pourtant, je suis un enseignant. Je dis qu’il faut réformer le Conseil de sécurité. Le monde d’aujourd’hui n’est plus celui de 1945. Donc il faut adapter la structure à son époque et aux problèmes auxquels elle doit faire face. La Gouvernance mondiale, aujourd’hui, repose sur une structure très centralisée, car au sommet nous avons cinq pays qui dirigent le monde. Peut-être que c’était possible au lendemain de la guerre. Mais depuis, combien de nouveaux pays sont arrivés ? Ils sont plus ou moins puissants, mais tout à fait indépendants. Je ne dis pas qu’il faille retourner à l’Assemblée générale et faire une sorte de pouvoir d’Assemblée. Cela n’a jamais marché dans le monde.

La situation particulière de l’Afrique est la suivante : nous avons dit de manière consensuelle que, si un pays va au Conseil de sécurité, il faut qu’il comprenne qu’il n’est pas là pour lui-même, mais pour toute l’Afrique. Cela est très important. Car la plupart des pays ne le voyaient pas sous ce rapport. Ils disaient qu’ils sont un grand pays, avec des forces armées, bref un pays riche. C’est la raison pour laquelle j’ai écrit un article publié dans le journal le monde où j’estime que le Sénégal peut parfaitement représenter l’Afrique au Conseil de sécurité des Nations Unies. Nous en avons la compétence. Pourquoi mettre un poids pour choisir le pays qui va représenter l’Afrique ?

J’ai développé une thèse en estimant qu’il y a la réforme générale dans laquelle on dira qu’on va créer tant de membres permanents, tant de membres non permanents, tant de membres avec droit de veto. Les gens n’ont pas compris que cette réforme générale ne peut pas être pour aujourd’hui. Car ce qui est à changer, c’est toute la réforme, même la Cour internationale de La Haye. Depuis 17 ans, on a lancé cette réforme. Et dans 17 ans encore, on n’y arrivera pas si l’on continue comme ça. C’est pourquoi moi je dis qu’il faut donner à l’Afrique, ici et maintenant, un siège permanent avec droit de veto. Le fait de mettre un sixième poste permanent pour l’Afrique, avec droit de veto, c’est de la justice. Certains le comprennent heureusement. Le président Bongo, dans son message, l’a compris. Kadhafi dans son discours de l’année dernière aussi ».

Entretiens avec les homologues africains en marge du Sommet

« Avec Ali Bongo qui est mon fils, nous avons un peu parlé de coopération bilatérale, mais surtout du Soudan. Nous avons tous les deux la même préoccupation : on va faire un référendum pour le Soudan. Nous sommes pour le principe de l’autodétermination des peuples. Mais la réalisation de ce référendum pose des problèmes objectifs très compliqués. Au-delà du principe, il y a beaucoup de Sudistes qui habitent le Nord. Et ils ne sont pas inscrits sur les listes. Bref, ce sont des questions intérieures qui concernent le Soudan et ses différentes parties.

Par contre nous avons fait une réflexion au niveau de l’Afrique.

Si on commence par encourager des parties d’un pays, parce qu’elles ont le pétrole, à se séparer pour constituer une sorte de monarchies de pétrole, l’Afrique va se secouer d’un bout à l’autre. Personnellement, je pense que ce n’est pas parce qu’on a du pétrole qu’il faut se détacher du reste du pays. Il se trouve qu’au Soudan, le pétrole est concentré dans le Sud. C’est un grand problème. Et nous nous sommes dit pourquoi quelques chefs d’Etat n’essaieraient pas de voir les Soudanais et de leur proposer autre chose que la séparation. Il est évident que cela ne sera pas facile. Vous savez, les gens qui veulent l’indépendance, un drapeau, il est très difficile de leur enlever cela de la tête. Mais ils avaient un leader, John Garang, qui, lui n’a jamais voulu de l’éclatement du Soudan. Mais les héritiers ont un autre tempérament. C’est très dangereux. C’est un précédent qui crée l’effet domino. C’est à nous Africains d’avoir assez de maturité pour faire preuve de solidarité nationale.

J’irai moi-même au Soudan. Je vais contacter le président El Béchir. Ce n’est pas lui qu’il faut convaincre. Je vais essayer de contacter les autres, de leur parler et de leur proposer une solution qui me semble être la meilleure. A la limite, si j’étais le président du Soudan, je leur laisserais le pétrole, en leur disant de rester dans la fédération. Ni le pétrole ni les richesses ne doivent nous diriger. C’est une erreur grave. C’est ça le drame des pays pétroliers : ils doivent penser à l’avenir d’autant que les puits de pétrole s’épuisent. Un pays comme le Koweit a déjà un fonds pour les générations futures.

J’ai rencontré Paul Biya du Cameroun avec qui j’ai évoqué le Soudan pour l’intégrer dans les chefs d’Etat de bonne volonté. Nous avons également parlé du Festival mondial des Arts nègres ».

Distinction de la Grande muraille verte et critiques d’Amnesty international

« Sur les critiques, vous connaissez bien les Sénégalais. Notre peuple est comme ça. Avec les performances que je réalise pour le Sénégal dans le monde, je pense qu’un Sénégalais vraiment conscient devrait penser à autre chose que d’organiser des manifestations quand on me donne une distinction. Je ne suis pas sûr qu’au demeurant il y ait des gens qui le font quand il s’agit d’autres pays. Mais, tout cela est vain. Au Capitole, il y avait cinq manifestants. Je ne suis pas contre que les gens manifestent. Ce qui me fait de la peine, c’est que des journaux et des chaînes de télévision annoncent à l’avance que tel jour il y aura une manif contre le président Wade. C’est cela qui est mauvais. Car ceux qui l’entendent vont penser que ce président fait beaucoup face à des manifestations. Or, quand celles-ci se tiennent, il n’y a rien, seulement cinq personnes. Les journalistes, en parlant comme ça, donnent rendez-vous à tous les mécontents. Le paradoxe est que le Parti socialiste a envoyé ses partisans ici aux Etats-Unis en leur demandant de manifester contre moi. Le résultat, c’est cinq personnes. Cela a été dit par toutes les radios sénégalaises.

Je connais très bien Amnesty international. Je sais aussi comment il fonctionne. Le fait de défendre les droits des victimes ne signifie pas qu’on doit charger. Amnesty international, parfois même en disant des choses qui sont justes, verse dans l’excès. Il y a quelques années, je n’étais pas encore au pouvoir, Amnesty a dit que feu le président Eyadéma du Togo avait pris 100 personnes dans un avion, et les a jetées dans une baie. Ça, on n’a pas besoin d’aller au Togo pour savoir que ce n’est pas vrai. Je suis allé rendre visite à Amnesty pour lui demander de ne plus mettre dans leur rapport de pareilles informations ».

Cas de torture au Sénégal

« Il y a dix cas. Je suis à ma dixième année à la tête de l’Etat. Et il y a juste dix cas que dénonce Amnesty international. J’allais vous dire que ce n’est quand même pas mal, alors que mon pays est observé partout dans le monde. Parmi ces cas, deux ont débouché sur la mort. Deux étaient des suicides. Nous avons estimé, sur ces deux cas, que le premier concerne une dame qui s’est probablement suicidée. Sur l’autre, nous n’avons pas cru la police et avons poursuivi les policiers qui étaient de garde. Ils ont été condamnés. Quatre cas font actuellement l’objet de plainte et d’instruction devant la Justice sénégalaise. Mais attendons ce que la Justice va dire.

Au-delà de cela, quel est le pays qui n’a pas de tels cas ? Combien de citoyens sénégalais sont morts dans des commissariats en France ? Et çà, les journalistes ne l’écrivent pas. Combien de Sénégalais arrêtés par la police sont morts ici aux Etats-Unis où nous sommes ? Au lieu de parler de cela, vous vous jetez sur votre propre pays. Je ne dis pas que ces faits n’existent pas. Donc on ne peut pas parler d’impunité. Mais à chaque fois que les gens avancent de telles choses, je réponds en leur demandant de me donner des cas précis.

On avait dit que le Sénégal était un pays corrompu. Mais les Etats-Unis, depuis le président Bush, ont décidé d’accorder à certains pays sélectionnés pour leur performance, démocratie et bonne gouvernance, une récompense. Le Sénégal se trouve dans ce cas. Or, un pays comme les Etats-Unis, très sensible au respect des droits de l’homme, ne nous auraient pas accordé une telle récompense. Non contente de cela, l’opposition a fait des démarches auprès des sénateurs américains pour leur apporter des photos et des journaux. Elle n’a pu avoir avec elle que deux sénateurs. Ces derniers ont écrit à Mme Hillary Clinton en lui demandant pourquoi l’argent du contribuable américain va dans un pays corrompu. Mme Clinton leur a dit que l’argent du Mca est géré directement par les Etats-Unis qui discutent avec le gouvernement des priorités.

Ce qui se passe actuellement est que ces deux sénateurs m’ont écrit. L’un est même venu au Capitole, l’autre m’a rendu hommage. Ils m’ont tous les deux demandé par écrit d’aider les Américains détenus en Iran. C’est pourquoi il ne faut pas foncer tout de suite ».

Présidentielle de 2012 maintenue

« En général, je ne veux pas, de l’extérieur, parler de politique intérieure. Je dis que les élections présidentielles de 2012 ne seront pas reportées, Inchallah. Elles se dérouleront à date échue, en janvier 2012. Sur le couplage des élections, en véritable démocrate, je respecte la liberté d’opinion. Il y a des gens qui le pensent et l’expriment. Cela ne veut pas dire que cela va se faire. Vous n’avez encore entendu aucun officiel le faire au nom du gouvernement. C’est un débat, car le Sénégal est un pays libre. Certains sont pour, d’autres contre. Le débat m’intéresse pour voir les arguments. Car après tout, légalement on peut le faire ».

Wade toujours candidat du Pds

« Je le suis évidemment. Le Pds veut qu’il en soit ainsi. Un marabout qui n’est pas de mon parti politique m’a dit que plusieurs personnes sont venues se plaindre de moi à lui. Il leur a demandé de lui donner le nom de la personne qu’ils aimeraient voir à la tête du pays comme ils sont contre Wade. Mais ils en étaient incapables. Et vous savez, comme on dit, il y a des présidents élus, des présidents par défaut qui font passer leur forfait lorsqu’en face il y a rien.

La Constitution sénégalaise me permet de me représenter. Au Sénégal, chacun se prend pour un juriste. Si quelqu’un ne sait pas, il doit se taire et laisser ceux qui savent parler.

Maintenant, il est évident qu’il y a des juristes tailleurs. Il suffit juste de les appeler pour me faire une Constitution monarchique, ils la feront. Bokassa avait des professeurs de droit de Paris qui lui ont fait sa Constitution impériale. Il y a des gens qui soutiendraient n’importe quoi. Il y a ce qu’on appelle le principe de la non rétroactivité des lois. C’est élémentaire. Quand on prend une loi aujourd’hui, on ne peut pas demander qu’elle s’applique à des années avant. Car en ce moment, si c’est applicable au mandat précédent, on va aller jusqu’à Senghor. »

Terrains de la Mairie de Dakar

« Je suis un Libéral. Il se trouve que l’Etat a des terres. Un Socialiste ne peut pas comprendre que je dise que tout promoteur qui vient me demander par exemple 200 hectares pour construire des maisons à un prix accessible aux Sénégalais, je m’exécute. Car l’habitat fait partie de mon programme. Pourquoi conserver les terres pendant qu’il y a des initiatives. Que le maire de Dakar achète un terrain, c’est ça le paradoxe. Car tous les terrains non immatriculés appartiennent à l’Etat. Et pourtant, s’il me demande un terrain pour faire des infrastructures, je lui donne même au franc symbolique. Ce qui ne se faisait pas avant. Je ne peux pas assister à l’utilisation de deniers publics, 15 milliards Cfa, pour acheter des terrains que je peux donner au franc symbolique. Je suis quand même tenu de veiller à l’utilisation des deniers publics. Selon le rapport qui nous était fait, c’était une tentative de détournement de deniers publics. Certains s’attendaient à recevoir des commissions. J’ai quand même demandé d’abandonner les poursuites, parce que le maire de Dakar a fait une déclaration, Abdoulaye Makhtar Diop aussi pour dire que le président n’a qu’à nous donner des terrains. Je confirme que, si la Mairie de Dakar identifie un terrain appartenant à l’Etat et le lui demande, nous allons nous exécuter. La moindre des choses est de rendre une visite de courtoisie au président de la République. Khalifa Sall ne l’a pas fait à son élection. Mais là, avec le problème, il me demande une audience par l’intermédiaire des médiats. Je sais qu’il a écrit. Je vais le recevoir. Je reçois tout le monde, à plus forte raison un maire. Pour ces terrains, nous allons proposer une convention à la Mairie. Celle-ci va contenir les termes que j’ai avancés et que chaque partie y exprime son point de vue ».

Dialogue politique faisable

« Pour dialoguer il faut être deux. J’ai lancé le vingtième appel pour dialoguer sans conditions préalables. L’opposition a commencé à fixer des sujets. On a été bloqué par ça. Mais si le Parti socialiste ou l’opposition veut rencontrer le président de la République, je suis tout à fait d’accord. Sans préalables ».

Fesman et Obama

« Le Festival appartient aux peuples noirs. C’est pour faire comprendre les éléments de la culture nègre que nous apportons à la civilisation de l’universel, comme dirait Senghor. Donc tous les peuples noirs sont invités y compris leurs artistes, écrivains, etc. Ce Festival est organisé par l’Union africaine. Tous les Etats membres de l’Ua sont donc concernés. Je rappelle que le Brésil est l’invité d’honneur. Nous n’avons pas spécialement invité le président Obama. Nous n’oublions pas qu’il est Américain. Maintenant, du fait de sa condition, il voulait venir lancer un message, on l’accueillerait volontiers. Mais sincèrement, je n’ai jamais pensé à l’inviter. Dans tous les cas, il y a un staff international dont la Commission américaine est très dynamique et engagée ».

Réflexion stratégique sur l’insécurité au Nord Mali et au Nord Niger

« Je rappelle que le Sénégal est le seul pays africain qui a organisé une conférence contre le terrorisme. Nous avons pris beaucoup de risques parce que l’organisation d’une telle manifestation correspondait à notre intime conviction. Nous sommes contre le terrorisme sous toutes ses formes.

Du point de vue géopolitique, c’est un phénomène qui se passe dans le Nord de l’Afrique, particulièrement au Niger, au Soudan, etc. Il faut le déplorer.

Lorsque cela se traduit par des prises d’otages, il me semble qu’il faut utiliser d’abord tous les moyens pacifiques, pour seulement après, envisager la force. Je n’ai jamais été sollicité dans des affaires d’otages, ni en tant que président du Sénégal, ni en tant que président en exercice de l’Oci.

J’avais proposé qu’au point de jonction des frontières du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie, des troupes soient stationnées. Ce qui permettrait une meilleure surveillance des frontières. Mais bien que tout le monde soit d’accord, ce n’est pas encore réalisé. Et pourtant, nous avions demandé aux pays développés de nous aider à le faire.

 



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