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ENTRETIEN AVEC DOUDOU KEITA, RESPONSABLE LIBERAL A KEUR MASSAR : « Le Pds m'a donné deux épouses»

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ENTRETIEN AVEC DOUDOU KEITA, RESPONSABLE LIBERAL A KEUR MASSAR : « Le Pds m'a donné deux épouses»

Il est au Parti démocratique sénégalais (Pds) depuis 1976. 34 ans de militantisme qui lui ont valu satisfactions et déceptions. Lui, c'est Doudou Keïta qui a commencé son militantisme à Biscuiterie avec un certain Meïssa Sall. Aujourd'hui, il est l'un des responsables libéraux les plus en vue de Keur Massar, cette localité qu'il a choisie de défendre contre vents et marées. Dans l'entretien qui suit, il aborde, entre autres, la question des inondations qui hante le sommeil des populations de Keur Massar, son militantisme au Pds qui lui a donné... deux femmes.

Walf Grand-Place : Vous êtes au Pds depuis 1976. Pourquoi choisir maintenant de militer à Keur Massar ?

Doudou Keïta : Simplement parce que j'habite la localité, mais aussi le trajet Dakar-Bakel-Dakar était très difficile pour moi. Surtout que je travaille, dans le privé. Il m'arrivait de venir à Dakar et qu'on m'appelle pour que je rapplique aussitôt sur Bakel. Une fois, je me rappelle, mon véhicule est tombé en panne en cours de route. Ce jour là, j'ai fait 48 heures sans assistance d'aucune sorte. Des gens qui me connaissaient à Biscuiterie et qui ont déménagé entre-temps à Keur Massar m'ont approché pour me demander de m'investir politiquement dans la localité. Ce que j'ai accepté de faire avec plaisir. Car, compte tenu de mon expérience politique, j'ai vu que je pouvais apporter quelque chose dans le quartier. Mais, avant d'officialiser mon investissement politique, j'ai d'abord eu à faire du porte-à-porte en rendant visite aux imams, délégués et jeunes de la localité. Après cela, j'ai tenu ma première réunion politique en 2007 à l'unité 11 pour décliner ma feuille de route. Mon programme repose sur une vision de développement de Keur Massar. Comment ? En créant une jonction entre la vision du chef de l'Etat au niveau de la base pour booster le développement à partir des acticités socio-économiques et génératrices de revenus et de richesses. Cela, pour trouver des leviers aux populations. Car, je suis contre la politique de la main tendue.

Il paraît que vous avez été arrêté en même temps que Kader Sow. Pouvez-vous revenir sur les circonstances de cette arrestation ?

À l'époque, j'étais à la Biscuiterie comme membre du secrétariat général national du parti (Ndlr : Pds) qui avait son quartier général en face de l'Ecole nationale de police. En fait, le secrétariat national avait désigné ,52 coins qu'il fallait animer. Sur ce, le parti a demandé à 52 responsables secrétaires nationaux d'aller sur le terrain pour prêcher la bonne parole en dénonçant la politique du président Abdou Diouf. C'était le 21 février 1994. Ce jour-là, on m'a cueilli sous la tante de Cheikh Sidaty Aïdara de Niary Tally avec Kader Sow pour participation à une manifestation non déclarée. On a fait un mois de prison avant d'être relaxés. Abdoulaye Wade, en son temps, avait constitué un pool d'avocats pour notre défense. Et, malheureusement deux jours après notre libération, i1 y a eu cette tuerie sur les Allées du Centenaire. On nous avait interpellés de nouveau, nous accusant d'avoir préparé les populations à cette tuerie. J'étais mis en prison avec Kader Sow, Ndèye Maguette Dièye et 11 autres individus.

Avec toute cette activité politique, avez-vous eu le temps de fonder une famille ?

Oui. Je suis polygame et père de huit enfants. Toutes mes deux épouses, je les ai eues dans la politique. Pour la première, je l'ai connue dans notre parti à Ouakou Niayes avant de l'épouser. La deuxième, on s'est connus à Saint-­Louis, alors que j'étais en mission dans la vieille ville en tant que commissaire politique. Et, à la fin de ma mission, je l'ai rencontrée avant de l'épouser. D'ailleurs, elle n'était même pas dans la politique. Mais, c'était plutôt sa sœur qui militait dans le parti. Donc, toutes mes deux femmes, je les ai eues par la grâce du Pds.

Peut-on avoir une idée de ce que vous avez pu réaliser pour Keur Massar depuis le début de votre engagement politique ?

Entre 2005 et 2008, j'ai créé 15 groupements de promotion féminine avec des statuts et règlements intérieurs, des procès-verbaux d'assemblée générale, des bureaux et des listes de membres par groupes de 50 femmes. Et, les domaines d'intervention, c'était le commerce, la transformation de fruits et de légumes et la teinture. Sans oublier des financements que je faisais sur fonds propres aux groupements. Des fonds d'appui qui n’étaient pas remboursables. J'avais également mis en place un programme de formation pour renforcer les capacités des dirigeants des groupements féminins. Car, comme vous le voyez, si on n'est pas bien formé aux rudiments de gestion pour mieux manager, on risque de passer à côté. D'ailleurs, quelqu'un qui n'a pas a été l'école, on peut le former dans nos langues nationales. Car, une fois alphabétisé, on maîtrise les outils sur le plan de la gestion tant qualitative que quantitative.

La principale préoccupation des populations de Keur Massar reste la récurrence des inondations. À votre avis, comment venir à bout de ces inondations ?

Je voudrais d'abord vous dire qu'il n'y a pas seulement les problèmes d'inondations à Keur Massar. Il y a aussi l'insécurité, les problèmes environnementaux, la forte demande sociale et après les inondations récurrentes. D'ailleurs, au départ, Keur Massar n'a pas été pris en compte dans le plan Orsec. Et c'est au courant de l'année dernière qu'il a été associé au plan Orsec. Et, si aujour­d'hui on n'en est arrivé à ce stade de la récurrence des inondations, c'est parce que simplement Keur Massar a été tardivement pris en compte. Aujourd'hui, sur les 18 unités, 12 sont encore sous les eaux. Les solutions que je préconise, c'est l'assainissement, créer un système de drainage des eaux. Les eaux stagnantes posent aujourd'hui un problème sérieux à Keur Massar. Et si le président de la République n'aide pas les populations à se débarrasser des eaux, ça risque de se terminer très mal pour le parti à la prochaine présidentielle. Toutes les autorités politiques du département de Pikine sont conscientes des problèmes auxquels Keur Massar est confronté. Car, vous ne pouvez pas travailler pendant des années, investir sa fortune dans l'achat d'un terrain et se réveiller un beau matin pour voir tout cela se retrouver dans les eaux. Cela ne plaît à personne. Keur Massar a besoin d'appui et de secours pour enlever le plus rapidement possible les eaux. Si le président de la République veut récupérer la banlieue, il a tout intérêt à venir en aide aux populations.

Certains exigent une indemnisation des sinistrés par la Sn-­Hlm. Partagez-vous cet avis ?

D'abord, la Sn-Hlm nous a arnaqués, car ce ne sont pas des Parcelles Assainies qu'elle nous a vendues, mais plutôt des marigots. Dans le cadre d'un programme d'appui ou d'aide à ces personnes pour atténuer la pauvreté et trouver un toit aux démunis, le gouvernement socialiste d'alors a initié, sous la couverture de la Banque mondiale, les Parcelles assainies. La première phase est les Parcelles assainies de Dakar où il n'y a pas d'assainissement. Il y a aussi celles de Keur Massar où il n'y a pas non plus d'assainissement. Et enfin, les Parcelles assainies de Rufisque. Là-bas, on peut parler assainissement. Si l'Etat n'assainit pas Keur Massar dans les meilleurs délais, il risque de disparaître. Car, nous sommes tous en danger. Il y a plus de 400 familles qui vivent aujourd'hui dans les eaux. À l'unité 14, le marché a été emporté par les eaux, sans oublier l'école. Keur Massar a besoin de mesures d'urgence. Et, s'il n'y a pas de réaction de l'Etat d'ici trois mois, ce sera la catastrophe. Il n'y a que le président de la République qui peut intervenir pour que la situation change. Nous sommes plutôt pour l'assainissement de Keur Massar, et non pour l'indemnisation.

Quels sont vos rapports avec l'ancien maire de Keur Massar qui aurait menacé de vous faire votre fête ?

C'est quelqu'un avec qui j'ai partagé beaucoup de choses à Keur Massar. Et cela, de 2005 à nos jours. Seulement, il faut reconnaître qu'il n'y a pas eu tellement de rapprochements entre nous. Une seule fois, on a eu à discuter dans son bureau de la mairie.

Je pense qu'il y a eu un malentendu. Il s'agit, en fait, de gens tapis dans l'ombre et animés par des intérêts personnels qui s'agitent et tentent d'aggraver la situation. Je n'ai jamais adressé des propos injurieux ou déplacés à l'endroit de Gamou Boye. Ce dernier me respecte. Mon épouse est parente à Gamou Boye. Il ne m'a jamais appelé par mon nom. Il m'appelle toujours Grand. Mais, il faut oser dire que Gamou a fait ses preuves comme, du reste, d'autres frères de parti à Keur Massar. Car, ils (Gamou et les autres) étaient les seuls à créer le parti à Keur Massar et à l'animer. Mais, force est de reconnaître que ce sont-eux aussi qui ont amené le parti à l'état actuel. Contrairement à nous qui avons pris le train en marche. C'est pourquoi; nous sommes prêts à coopérer avec eux pour faire valoir nos compétences et notre expertise.



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