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Politique

ENTRETIEN AVEC… Me Abdoulaye Babou (Député non inscrit) : «Moustapha Niasse est un homme injuste»

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ENTRETIEN AVEC… Me Abdoulaye Babou (Député non inscrit) : «Moustapha Niasse est un homme injuste»

Pratiquement démissionnaire de l’Afp dont il se dit encore militant, Me Abdoulaye Babou révèle pour la première fois un attachement quasi viscéral au président de la République, un homme très «sénégalais» qu’il se propose de soutenir à la présidentielle de février. Mais c’est pour mieux encore descendre en flammes son ex-patron de parti, Moustapha Niasse, qu’il accuse aujourd’hui de tous les grands péchés capitaux. Entretien avec un député qui a «mal au cœur».

Me, peut-on dire qu’entre vous et l’Alliance des forces de progrès, les rapports sont désormais conjugués au passé ?

Il est difficile de répondre à cette question, sinon sous deux formes. Il est vrai qu’entre la direction de l’Afp et moi, il y a un lourd contentieux qui n’est pas prêt d’être résorbé, cela va sans dire. Mais entre Abdoulaye Babou et les militants de l’Afp, je dirais non.

Pourquoi ?

Parce que je suis membre fondateur de l’Alliance des forces de progrès. Je peux même dire que je fais partie de ses géniteurs. J’ai supporté l’Afp à bout de bras au moment où il n’y avait personne sur le terrain, de juin 1999 à l’alternance. Etant son porte-parole depuis cette alternance, j’ai défendu les positions de principe du parti à l’Assemblée nationale en tant que chargé de la communication. Lorsqu’on a joué un rôle aussi important, des sympathies restent. Je continue de bénéficier de sympathies de membres de l’Afp, de membres du Bureau politique, de jeunes, de femmes, de militants tout court qui sont restés en contact avec moi. Je fais la différence entre la direction de l’Afp, d’une part, et les militants, d’autre part. C’est la raison pour laquelle, au moment où je vous parle (Ndlr : jeudi 26 octobre), je suis encore militant de l’Afp quand bien même j’ai décidé, de mon propre chef, de ne plus vêtir mon manteau de porte-parole.

Quel est le fond du contentieux qui vous oppose à l’Afp ?

Ce contentieux, c’était une question d’orientation. Tout simplement.

En plus clair ?

J’ai dit à Moustapha Niasse, au cours d’une réunion du Bureau politique, que c’est lui qui devait être l’alternative de l’alternance. Je lui ai dit qu’il devait être ce que Abdoulaye Wade a été pour Abdou Diouf, c’est-à-dire le chef de l’opposition incontestable s’il avait bien assumé la mission que le peuple sénégalais lui a donnée. Il a d’abord lancé un appel, les gens sont venus en masse. Il y a eu l’alternance avec les 17% de suffrages engrangés. Il a joué un rôle important en tant que Premier ministre. Il a une forte personnalité. Il a créé son parti au moment où le Parti socialiste était défait. Dès lors que l’alternance a commencé à hésiter et à connaître des dévoiements, Moustapha devait assumer tout cela, dire qu’il est la locomotive de cette alternance, que tout un chacun doit se réunir autour de lui. C’est ce rôle qu’il devait jouer.

Pour vous, il ne l’a pas joué ?

Il ne l’a pas joué. On a perdu notre influence au fur et à mesure que les événements s’enchaînaient. L’Afp n’était plus ce qu’elle était auparavant. Cette influence, nous l’avons perdue dans le Cadre permanent de concertation (Cpc). Moustapha a commencé à se séparer petit à petit des personnes ressources les plus importantes au niveau de son parti, comme Serigne Mamoune Niasse par exemple. Tous les grands cadres de l’Alliance des forces de progrès sont partis pour les mêmes raisons.

Lesquelles ?

L’exclusion. Un chef doit être juste. Un chef, lorsqu’il crée un parti, il doit le faire parce qu’il veut un rassemblement, parce qu’il veut diriger le pays. Mais quand le chef vous dit qu’il veut rester fidèle en amitiés, on peut lui demander si les amis suffisent à gagner des élections.

Et vous en tirez quoi comme moralité ?

Aujourd’hui, vous constatez de vous-même que l’Afp n’existe plus sur le champ politique. Pourquoi ? Parce qu’il ne reste plus que Moustapha et ses affidés. Ses amis ne sont pas forcément les meilleurs militants, et les meilleurs militants sont partis. C’est dommage. Il a raté le coche. Ce que je lui avais dit lors de ce fameux Bureau politique, dans l’intérêt du parti, c’était le témoignage de mon attachement à l’Afp. Il ne m’a pas écouté. Toutefois, en âme et conscience, beaucoup de personnes m’avaient déjà averti. Ses amis à lui, des personnes avec qui il a travaillé, ceux qui ont eu affaire avec lui. A chaque fois, on m’a prévenu en me disant : «Attention jeune frère ! Vous vous engagez à fond, vous êtes le ‘baye fall’ de Moustapha Niasse, mais un jour il ne vous restera que vos yeux pour pleurer.» Et moi, je me disais que c’est par méchanceté qu’on me disait cela. Moustapha Niasse, c’était un idéal pour moi. C’était quelqu’un, avec toute sa personnalité, capable de diriger le Sénégal. Je dis bien «c’était».

Niasse n’est plus capable de diriger le Sénégal ?

A l’épreuve, il a déçu ! C’est parce que j’ai osé, moi, mettre le doigt sur la plaie que j’ai eu à supporter ses foudres. Et ce qui m’a le plus fait mal, ma mère décédée, il n’a pas mis les pieds sur place jusqu’au moment où je vous parle.

Il vous a bien fait parvenir ses condoléances quand même.

Peu importe, c’est sa présence qui était significative. Il y a dans notre pays des règles. Ce qui est important, c’est qu’il n’a pas joué le rôle qui était le sien dans l’opposition. Moi j’étais venu comme porteur de son projet. J’ai été le premier à rejoindre l’Afp le mercredi 16 juin 1999. A l’époque, je ne connaissais Moustapha Niasse ni d’Adam, ni d’Eve. Son projet me suffisait.

Vous êtes en train de dire que Niasse n’est plus capable de porter un projet alternatif à l’alternance.

Malheureusement. La preuve, est-ce que son parti figure aujourd’hui dans le landernau politique ? Je lui ai dit que la chute de l’Afp est concomitante au relèvement du Ps. Le Parti socialiste est sorti des élections de 2000 groggy. Puisque la nature a horreur du vide, au lieu que Moustapha capitalise ses 17% de la présidentielle et son passage à la Primature, sa personnalité, son aura internationale, il n’a rien fait de tout cela. Alors, l’Afp recule, le Ps a repris du poil de la bête.

Vous en êtes certain ?

Je vous donne un exemple concret. A l’époque, tous les communiqués du Bureau politique du Ps, le mercredi, étaient repris au niveau de l’ex-Cpc le jeudi, alors que dans ce même cadre du Cpc, les composantes étaient généralement proches de Moustapha Niasse. Il n’a pas été le rassembleur, il n’a pas pu tenir le discours, il n’a pas fait face au pouvoir comme il devait le faire en plusieurs occasions.

Quand, par exemple ?

C’est le cas de l’affaire des six milliards de la Sonacos. Nous l’avons mal gérée et lui-même sait que cela a été mal géré. C’est tout ce qu’on peut dire.

Ça veut dire quoi mal géré ?

Cela veut dire que la réponse adéquate n’a pas été donnée aux Sénégalais.

Et c’était quoi cette réponse adéquate ?

En tout cas, moi j’avais ma réponse à dérouler sur cette affaire. J’ai dit une fois à Moustapha Niasse, devant Dieu et devant Madieyna Diouf, que pour faire face à l’affaire des six milliards, nous devons avoir une attitude offensive. Si on vous amène, vous Moustapha Niasse, devant la commission parlementaire, que tous les députés du «Groupe Espoir» démissionnent. C’était ma première alternative. Deuxièmement, j’ai dit à Moustapha Niasse qu’au niveau du Bureau politique, nous pouvions sortir un communiqué pour dire que c’est nous qui l’avions fait (Ndlr : assumer l’accusation selon laquelle la Sonacos avait ristourné six milliards de francs Cfa au Pds, au pouvoir). Je lui ai encore dit : personne, dans ce pays, n’osera vous garder en prison pendant 48 heures. On l’aurait fait, vous en sortiriez pour aller directement à la Présidence de la République. C’était mon projet à moi. Je n’ai pas été suivi. Cette histoire nous colle aux basques jusqu’à présent, en plus du démantèlement systématique du parti. Tout le monde est parti. Vous voyez comme le parti de Serigne Mamoune Niasse est important aujourd’hui !

C’est la gestion de Niasse qui crée ses ruptures dans l’Afp ?

Absolument ! Il appelle les gens, mais il n’agit pas en rassembleur. Un chef doit être juste, lui n’a pas été juste.

En plus simple, vous dites qu’il est injuste.

Absolument ! J’ai cru en cet homme, j’étais son ‘baye fall’, l’homme le plus fidèle. Je lui disais que si un jour il devait rester quelqu’un à l’Afp, ce serait Babou. Mais puisque les autres ne m’aimaient pas, il a résisté, puis il les a suivis jusqu’au moment où Madieyna Diouf lui-même m’a dit quelque part : «Moustapha Niasse vous a lâché.» Il me lâche ? Je m’en vais. Tout le monde sait aujourd’hui que l’Alliance des forces de progrès n’existe plus.

C’est quoi exactement le problème dans l’Afp ?

Moustapha Niasse est pris en otage. C’est un homme d’Etat, mais je dis qu’il est pris en otage dans son parti.

Par qui ?

Par des gens qui ne lui servent à rien du tout. Ceux qui l’entourent, que font-ils pour lui ? Rien. Ils ne sont même pas capables d’être présents dans les médias. Regardez tous les journaux qui sortent tous les jours, on interroge les porte-parole de tous les partis politiques, l’Afp est absente. Je vous laisse le soin de juger cette période-ci et celle pendant laquelle j’étais le porte-parole de l’Afp. Mais, on lui a toujours dit de se méfier de Babou, car «wakhkat la» (Ndlr : un beau parleur) alors que Babou n’a été qu’un fidèle. Je le jure encore devant Dieu, j’ai été fidèle à Moustapha Niasse à 100%. Tout ce qu’il m’a demandé de faire, je l’ai fait. Il s’est passé des choses entre nous que personne ne racontera parce que, justement, j’ai toujours été fidèle.

On a quand même remarqué que c’est au début de vos bisbilles avec votre parti que vous avez été reçu au Palais par le président de la République. Coïncidence troublante non ?

Mais c’est le président de la République qui a exploité cette situation. Un de vos confrères a d’ailleurs titré que «Abdoulaye Wade dieul na khoromsi» (Ndlr : Me Wade a récupéré le sel). C’est la politique ! Quand il me recevait, le président savait très bien que cet acte n’était pas isolé. Il savait que Me Babou a été un élément déterminant de l’alternance. Quand je me battais à propos des cartes israéliennes, qui était là ? Personne. Les cartes de Keur Madiabel, c’était moi seul. Néanmoins, quand il y a eu le premier gouvernement, Moustapha a cherché à placer des gens suivant une logique politique. Il fallait faire plaisir à quelques minorités et oublier ses proches collaborateurs. J’ai été oublié, on ne m’a pas entendu râler. Quand il a fallu choisir le président du Groupe Espoir à l’Assemblée, Moustapha Niasse m’a dit : «Endure. L’autre (Ndlr : Madieyna) est ton grand frère.» J’ai obéi, j’ai continué à faire mon travail à l’Assemblée nationale. Mais quand j’ai su que Moustapha Niasse n’avait pas de considération pour moi, ma mère décédée, il n’a pas mis les pieds là-bas, alors qu’il le fait pour d’autres, quand il m’a désavoué à propos de la Cena, j’ai compris que ce que Madieyna m’avait dit était vrai. Moustapha m’avait lâché. J’ai réagi en conséquence.

A vos yeux, c’est quoi l’Afp maintenant ?

Aujourd’hui, malheureusement, l’Afp est à terre. Je lui avais dit : «Faites attention. De onze députés, si l’Afp part aux élections seule, elle ne se retrouvera pas avec deux députés.» Les structures ne fonctionnent pas. Dans le département de Mbacké, que je dirige, des gens avaient dit à Moustapha Niasse que je n’y représente rien. Il a essayé de convoquer le département de Mbacké, il n’a pas vu «pith» (Ndlr : pas un seul oiseau). Il leur a dit de prendre un véhicule qu’il va lui-même payer, personne n’est venu. L’Afp n’existe plus là-bas ! Ce qui est valable à Mbacké l’est à Kaolack. Quand Serigne Mamoune est parti, il n’y a eu plus rien. Dans d’autres secteurs, tout le monde croise les bras. Je dis tout ceci, car j’ai mal au cœur !

On dirait que vous êtes frustré de ne pas avoir été récompensé.

Non ! Je n’ai jamais râlé quand je devais être ministre ou président de groupe parlementaire. Mais lorsqu’il s’est agi de problèmes d’honneur, j’ai dit non. Je ne transige pas avec mon honneur. Mais dans tout cela, le résultat est que l’Afp n’existe plus.

Quel est votre projet politique en dehors de ce parti ?

Absolument. D’abord, je tire un grand profit du fait que je suis maintenant Me Abdoulaye Babou, personnalité politique au même titre que tout le monde, au même titre que Moustapha Niasse. Vous vous êtes adressé à moi non en tant que porte-parole d’un parti, mais parce que je suis un homme politique. Je suis acteur de l’alternance, député non inscrit. Pour l’instant, je me permets d’avoir un temps de réflexion. Je réponds par anticipation en disant que Moustapha Niasse, étant membre du Bureau politique du Ps, n’a plus siégé dans ce parti de 1984 à juin 1999, date à laquelle il a lancé son fameux appel. Ça fait quinze ans ! Moi je n’attendrai pas un an (…) Les limites d’expression, c’est fini (…) Les communiqués du Bureau politique étaient faits par le patron dans leur grande ligne, c’était à nous de les lire. Ces gens-là, ils pensent que leur parti «nioko moom» (Ndlr : c’est pour eux), il leur appartient, monsieur le président est monsieur le président, madame est madame la présidente, il faut entrer dans un carcan. J’ai mon indépendance et je ne suis redevable de rien à Moustapha Niasse. Aucun sou ne nous a jamais liés, mais j’aimais profondément le parti. Contrairement à d’autres qui attendaient des prébendes ou des salaires en fin de mois.

Que comptez-vous faire en direction de la présidentielle et des législatives ?

J’ai le courage de vous dire que je soutiendrai le président de la République. Je ne l’ai jamais dit à quelqu’un, je le dis ici. Vous allez me demander pourquoi.

Bien sûr !

Je prends le président de la République par rapport à ces prédécesseurs. Je pense très sincèrement que ce que Abdoulaye Wade est en train de faire pour Dakar, Senghor ne l’a pas fait, Diouf ne l’a pas fait. Le premier disait que Dakar sera comme Paris en l’an 2000. Mais, c’est Abdoulaye Wade qui est en train de le réaliser. Vous savez pourquoi, j’ai été surpris par cela ? C’est parce que lorsqu’on était dans l’opposition, on se moquait des éléphants blancs de Wade. Vous savez ce qu’on disait entre nous ?

Non.

Abdoulaye Wade, il n’aura que la Porte du Millénaire comme réalisation. Quand on a vu sortir de terre ses projets à partir de 2004, force a été de constater qu’il fallait reconnaître à ce monsieur la volonté de travailler. N’eût été le retard enregistré entre 2000 et 2004, aujourd’hui on en aurait fini. Certains ont dit que c’est l’ancien Premier ministre (Ndlr : Idrissa Seck) qui est à l’origine de ce retard. Ce n’est pas mon problème. La volonté est là, Dakar est en train d’être transformé du point de vue des infrastructures (…). On sent bouger dans la santé, dans le social, toutes choses qui n’existaient pas.

Tout est rose.

Attention, cela ne veut pas dire pour autant que Abdoulaye Wade a un blanc-seing. Je reconnais qu’en matière de libertés, nous avons mis sur pied la Constitution la plus démocratique qui soit. A contrario, jamais dans l’histoire du Sénégal, il n’y a eu autant d’infractions à la liberté concernant les journalistes et les hommes politiques. C’est un bilan noir qu’il faut reconnaître (…). Une autre tâche noire que je partage avec tout le monde, c’est la multiplication des agences qui génère un manque de transparence. Nous votons le budget des ministères, nous ne votons pas celui des agences. L’argent a beaucoup circulé dans une ambiance peu orthodoxe. Ce sont autant de griefs que je note, mais pour l’essentiel, le caractère de l’homme Wade me convient mieux. J’ai discuté avec un président qui est à l’écoute, qui me permet de dire un mot, qui me permet de répondre ! Le président «kou déé mou diaalé la» (Ndlr : Wade présente ses condoléances à tous ceux qui souffrent d’un décès). Ma mère est décédée, j’ai reçu l’Assemblée nationale, j’ai reçu des ministres, «diott naa yobanté président» (Ndlr : j’ai reçu les bienfaits du président.) Je ne l’ai pas eu de mon propre chef de parti. Nous avons prié ensemble le jour de la Korité. Vous savez ce que le président a fait après la prière ? Il est allé rendre visite à ses parents. Mais «sénégalais dafa beugueu kouka yeug» (Ndlr : Le Sénégalais aime être considéré.) Est-ce qu’on avait ces actes de Senghor et Diouf ? Donc l’homme est plus sénégalais que tous. Et très certainement, Abdoulaye Wade restera avec nous jusqu’à ce que Dieu dispose de son âme (…) Je sais qu’il a une ambition pour ce pays. Il veut rester dans l’Histoire. <116>[email protected]



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