Le secrétaire général de Démocratie Citoyenne, n'a pas sa langue dans sa poche. En effet, Samir Abourizk, à travers cette interview accordée à notre correspondant à Mbacké, revient sur l'actualité nationale. Et c'est pour cracher du feu sur certains leaders de l'opposition. Révélant les noms des taupes de Wade. Abourizk s'insurge contre le vote militaire et l'éventuel prorogation du mandat du Président…
L'office : En pèlerinage à Mbacké qui polarise Touba, une cité religieuse où vous venez d'exposer un livre sur la religion face au pouvoir ; Cela veut-il dire que vous avez pris en compte les spécificités de la zone ?
Quel type de laïcité voulez-vous promouvoir ?
La laïcité est unique, c'est un principe qui est valable dans son essence même ; j'ai relaté l'historique en commençant par le roi de France, Philippe Le Bel, de Jules Ferry en passant par Jean Jaurès…Ce principe de laïcité n'exclut pas les religions ; c'est plutôt un cadre d'épanouissement de toutes les sensibilités promptes à une co-existence pacifique. Il est bien évident que la laïcité a été qualifiée de nouvelle religion, de principe antireligieux. Nous sommes loin de cette pensée. Après dix-sept années de recherche, je conclus que la laïcité demeure, et demeure encore le seul rempart contre tous les dérapages et contre toutes les dérives, commis par les hommes politiques, et certains religieux. C'est la raison pour laquelle, je milite fondamentalement pour ce principe de laïcité. Je n'aurai pas pu écrire ce livre, si je n'étais pas un homme politique, parce qu'on ne peut apprécier le principe de laïcité qu'en étant d'un côté ou de l'autre.
Que voulez-vous démontrer dans cet essai ?
Je voudrai démontrer qu'il ne s'agit pas d'un principe de négations des religions. La laïcité est un espace de libertés. Je n'ai pas voulu m'attaquer aux religions, loin de là ; au contraire, j'ai voulu expliquer que le message que nous avons reçu des trois religions révélées, est parfois tronqué. Le fidèle, qu'il soit chrétien, musulman, juif…ne reçoit pas le message véritable de la religion. C'est là seulement où j'ai interpellé les interprètes de toutes les religions, en leur disant, essayez de rendre aux fidèles la véritable histoire de nos religions respectives.
Parlons d'autres choses à présent, précisément de votre formation politique qui est jusque-là au cœur d'une controverse au sein du CPC …Considéré comme un espion au sein du Cadre permanent de concertation vous avez claqué la bonne porte, est-ce la vraie histoire?
Je n'ai pas du tout claqué la porte du CPC ; c'est que je me refuse à m'asseoir autour d'une table maintenant, où les gens m'indexent ; des gens qui se sont finalement avérés être eux-mêmes, les véritables taupes du président Abdoulaye Wade et du régime libéral, au sein de l'opposition . Ce n'était pas moi, vous savez que ceux qui m'accusaient, aujourd'hui, ont été identifiés, et même dénoncés. Je ne peux pas être une taupe. Je n'ai pas cette culture, ni cette éducation.
Pouvez-vous nommer les véritables taupes ?
Les véritables taupes sont ceux qui étaient à Paris, qui ont manifesté dans la capitale française contre le Président, alors qu'ils ont fait des pieds et des mains pour que Wade reçoive ce prix. Il y a au moins trois taupes dans l'opposition, et j'en ai des preuves…
Samir Abourizk est toujours dans l'opposition….
Je suis toujours dans l'opposition, mais dans celle qui sait écouter, dialoguer et parler ; c'est la raison pour laquelle nous avons répondu favorablement à l'appel du chef de l'Etat.
Mais vous n'avez pas dialogué avec la CPA …
Il y a la bande des quatre qui se trouve dans cette coalition…Tant que ces hommes demeurent dans la Cpa …
Qui exactement ?
Je peux les nommer !
Je vous écoute !
Je veux dire, les vraies taupes sont Abdoulaye Bathily, Dansokho, Abdourahim Agne et Landing Savané. Voilà la bande des quatre ; bien que Savané soit aujourd'hui dans les parages du président Wade. Mais vous verrez bientôt Savané claquer la porte, pour rejoindre la bande des 4.
Et la Cpa ?
La Cpa ! Il y a des leaders charismatiques. Moustapha Niasse, Tanor Dieng, Madior Diouf, et moi, nous pouvons nous retrouver sereinement, comme au beau vieux temps, au sein du Cpc que je n'ai pas quitté ; je précise que je n'ai pas quitté le Cpc. Je suis membre fondateur du Cpc ; Quand eux ont décidé de quitter le Cpc pour rejoindre la bande des 4 ; moi, je reste au sein du Cadre permanent de concertation.
Je ne cheminerai plus avec Agne, Dansokho et Bathily qui se sont exclus du Cpc ; Je ne prendrai plus langue avec eux.
Le vote militaire est enfin validé par l'Assemblée nationale ; est-ce la bonne formule pour la nation sénégalaise ?
L'Armée ne peut pas être juge et partie ; elle ne peut pas voter et faire un choix politique. Parce que demain, en cas de contestation des résultats dans un scrutin, cette Armée-là se dressera, alors qu'elle aura voté pour un camp ou l'autre, et va tirer sur nous.
Quels moyens allez-vous préconiser pour combattre cette décision ?
Nous n'avons qu'un seul moyen de légiférer ; si demain le régime changeait, nous ferions une nouvelle loi qui ferait rentrer les militaires dans leur caserne.
Wade va encore remanier la Constitution pour allonger le mandat présidentiel, avez-vous la même conviction que Latif Coulibaly ?
Le président Wade n'a pas intérêt à le faire. L'extérieur nous regarde d'un œil très amusé, et attend qu'il y ait un tel dérapage de la part du régime libéral qui nous gouverne...
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