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Politique

ENTRETIEN AVEC… … Yoro FALL, candidat indépendant à la présidentielle : «Je ne sollicite aucun ndigueul»

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ENTRETIEN AVEC… … Yoro FALL, candidat indépendant à la présidentielle : «Je ne sollicite aucun ndigueul»

Dans la deuxième et dernière partie de l’entretien (voir notre édition d’hier), Yoro Fall étale ses convictions par rapport au phénomène religieux et à son implication dans la vie politique. En homme de rupture qu’il revendique en dépit du brin de nostalgie qui le renvoie aux périodes de grands débats politiques au Sénégal, le fonctionnaire international livre sa vision à quatre piliers du pays qu’il voudrait construire.

GUIDES SPIRITUELS

Je suis Sénégalais issu d’une famille multiséculaire ayant des relations avec Mame Limamou Laye, Serigne Ababacar Sy, Serigne Ibrahima Niasse, Cheikh Oumar Tall, Thierno Seydou Nourou Tall. Nous avons aussi nos relations dans les milieux religieux mouride, tidiane, khadre, layène. Mon père a fait l’école coranique à Touba ; son maître coranique qui était son oncle a été éduqué par Cheikh Ahmadou Bamba lui-même. C’est un patrimoine familial. Mon père est connu aussi pour avoir été un moukhaddam de El Hadj Abdoul Aziz Sy, d’El Hadj Mansour Sy son frère. Je suis donc un musulman sénégalais normal (…) Pour les relations et l’adhérence aux croyances, à la spiritualité qui traversent ce pays, je suis un Sénégalais comme tous les autres Sénégalais. N’oubliez pas que la devise du Sénégal est « Un peuple, un But, une Foi ».

Chez les marabouts, il y a au moins plusieurs catégories : il y a les chefs religieux et les chefs spirituels. Ce n’est pas la même chose. Mame El Hadj Malick est un chef spirituel, de même que Cheikh Ahmadou Bamba, Mame Abdoulaye Niasse, Mame Limamou Laye, Serigne Ababacar Sy, Serigne Ibrahima Niasse, Cheikh Oumar Tall, Thierno Seydou Nourou Tall. El Hadj Abdou Aziz et Monseigneur Thiandoum étaient également des guides spirituels. Il y en a aussi parmi les animistes.

Il y a des chefs religieux. Ce sont aussi des marabouts, ils gèrent des intérêts, ils peuvent faire de la politique s’ils n’y voient pas d’inconvénient. Ils peuvent ne pas faire de la politique, je n’y vois pas d’inconvénient. Mais s’ils font de la politique, ils appartiennent à la société politique suivant les catégories qui existent aujourd’hui au Sénégal. (…)

LE NDIGUEL

Je veux les voix librement exprimées des Sénégalais à partir de leur libre-arbitre et de leur liberté de conscience. Jamais je ne solliciterai un quelconque ndigueul de quelque marabout que ce soit. C’est contre mes principes, c’est contre ma foi religieuse. Et personnellement, Yoro Fall n’appartient à aucune confrérie religieuse. Mon père qui appartenait à une confrérie religieuse m’a recommandé de n’appartenir à aucune d’entre elles pour des raisons spirituelles parce que, lui, était mon père et il me connaissait. Il sait qui je suis et comment je suis. Je suis un homme d’une liberté d’esprit et d’une liberté intellectuelle telle que si on me poussait, par influence, à entrer dans une confrérie religieuse, je pourrais avoir des problèmes avec qui que ce soit à la tête de cette confrérie. J’ai cependant de très bonnes relations avec tout le monde. Je suis croyant comme les autres Sénégalais, mais ma conception, mon identité personnelle, la manière avec laquelle je conduis mes affaires intimes et externes ne me mettent pas à l’aise en étant enfermé dans une confrérie religieuse. J’ai vu les ravages que (le ndigueul) provoque dans la société sénégalaise. Et je ne pense pas que l’état actuel du Sénégal crée les conditions objectives pour que quelque ndigueul que ce soit, soit respecté par les Sénégalais parce qu’ils en ont assez.

Toutefois, je ne suis pas rebelle d’esprit. Tout esprit est rebelle. C’est une conviction philosophique profonde. Nous avons besoin de la rébellion, j’ai appris cela avec Aimé Césaire.

NOSTALGIE ET ELEMENTS DE RUPTURE

La richesse du débat politique entre 1947 et 1960 n’a rien à voir avec ce que c’est devenu après. Il n’y a plus de débat politique au Sénégal parce que, graduellement, nous en sommes au point de non-retour. Du temps du parti-Etat Ups, il y avait les congrès du parti, les conseils nationaux, le rapport de politique générale du secrétaire général du parti qui était envoyé aux comités du parti et discuté par les militants. Depuis quand n’avez-vous pas vu cela dans un parti dominant au Sénégal ? Depuis quand avez-vous su que cela a cessé ? Je parle du Parti socialiste, surtout du temps Senghor. Souvenez-vous des conditions dans lesquelles Doudou Thiam a claqué la porte en parlant d’«atterrissage forcé» lorsque le Président Senghor parlait de «décollage économique». Il y avait des débats politiques même à l’Ups, ensuite au Parti socialiste. Vous en voyez aujourd’hui les conséquences (négatives) dans le Ps.

Pour les éléments de rupture que je veux apporter, c’est très clair. Le fait d’être candidat indépendant par pétition populaire est une rupture politique. Le fait de se présenter à l’élection présidentielle sans présenter de listes aux élections législatives est une rupture. C’est une manière de voir si je suis élu comment je gouvernerai et je devrais cohabiter avec une assemblée nationale qui n’aurait pas été élue sur la base de ma propre plate-forme politique en tant que président de la République. C’est également une rupture. Le projet politique que je compte proposer aux Sénégalais a quatre piliers que je développerai au cours de la campagne électorale et même pendant le tour zéro.

Du point de vue politique, je veux rendre au peuple son Etat. L’expression n’est peut-être pas très jolie, mais je veux rendre à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. L’Etat sénégalais est une réalisation du peuple sénégalais. Aujourd’hui, il faut rendre au peuple ce qui lui appartient. Toute l‘énergie et les ressources populaires y compris les médias de service publics doivent être fondés sur les droits de l’Homme. (Dans) le socle des droits humains, il y a : éduquer de plus en plus, soigner de plus en plus, nourrir de plus en plus. Et toujours de mieux en mieux au bénéfice de chaque Sénégalais. Ce sont des responsabilités régaliennes qui existent même dans les Etats féodaux.

Deuxièmement, il y a des domaines où l’Etat peut agir quelles que soient les conditions de l’économie mondiale libéralisée. C’est le développement et le renforcement des capacités nationales. Troisièmement, l’action du gouvernement doit porter sur des secteurs stratégiques qui doivent conditionner toute réussite économique.

Quatrièmement, la politique étrangère et le commerce international. Dans toute politique, il y a les domaines régaliens qui concentrent les responsabilités de l’Etat. La Défense, la Diplomatie, la Justice, la Sécurité traduisent la souveraineté de l’Etat. Il y a des domaines ou l’Etat intervient ou impulse l’économie. Il crée les conditions favorables de la réussite économique. (C’est ma conviction) en tant que homme du centre gauche. Suite et fin



1 Commentaires

  1. Auteur

    Aide1

    En Mars, 2012 (06:37 AM)
    tu n as qu 1e vision tres faibles en matiere de sciences des mysteres du monde,tu dois encore cultuver la patience et le silence.
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