Son franc-parler et son phrasé impétueux n'ont pas pris une ride, 40 ans après... Le leader charismatique du Super-Diamono est toujours d'attaque, pour jeter son grain de sel sur l'actualité du pays. A l'occasion de la sortie de son troisième album international «Ndayane», Omar Pène s'épanche, entre autres sujets, sur les tensions qui minent actuellement le pays, ses choix musicaux, sa carrière...
Vous venez de mettre sur le marché international l'album « Ndayane » peut-on avoir une idée de sa conception ?
Il nous a fallu près d'un an pour concevoir l'album «Ndayane » Cela a également nécessité beaucoup de déplacements à l'étranger, car il a été réalisé en France. Cet opus est notre troisième album international, après «Myamba» et « Ndam». Il a été conçu sur le même registre que les précédents, dans un esprit World Music où l'Acoustique est plutôt allégé. L'objectif était de nous faire une place sur le plan international, en optant pour ce genre musical, et je pense qu'on y est arrivé. Maintenant, nous allons laisser le soin au public d'apprécier.
Vous en êtes à votre troisième album international, est-ce à dire que l'ouverture sur l'international vous réussit?
Absolument, sinon on aurait arrêté. Cela a porté ses fruits. Ces albums internationaux m'ont permis de beaucoup tourner à l'étranger. Nous avons fait presque le tour du monde. Quand on est dans le concept World Music, on attire forcément l'attention. Un artiste a besoin d'être connu, reconnu, de voyager, d'échanger, de donner et de recevoir.
Au niveau du contenu, y a-t-il de nouvelles sonorités ?
Sur le plan musical, j'ai travaillé avec Thierry Garcia, réalisateur de l'album «Ndam»,. On a pris goût à travailler ensemble, avec le succès que cet album, «Ndam» a connu. Puisqu'on ne change pas une équipe qui gagne, nous avons essayé d'explorer d'autres sentiers, tout en restant dans le même concept Lors de nos premières expériences, nous avions expérimenté des instruments comme l'accordéon. Pour cette fois-ci, la kora et le balafon ont été utilisés. C'est dans le souci de créer un rapprochement de nos cultures, car même si la musique n'a pas de frontières, nous n'avons pas toujours la même culture que nos réalisateurs.
Qu'est-ce qui a motivé le choix du titre «Ndayane» ?
«Ndayane» est une chanson populaire, qui m'a toujours plu. Dans mon répertoire, elle a plus de 25 ans. Après l'avoir réactualisée, je crois que cela va plaire. D'ailleurs tous les 11 titres que compte l'album existent depuis, ils ont juste été revisités, car les thèmes sont toujours d'actualité. Je suis quelqu'un qui ne se lasse jamais de sensibiliser, de dénoncer, de proposer, mais je remarque que les choses ne changent beaucoup. Au contraire, cela a empiré. Néanmoins, en tant que leader d'opinion, je ne dois pas baisser les bras. Je suis très optimiste par nature et mon rôle est de porter la bonne parole.
N'avez-vous pas l'impression de tout de même prêcher dans le désert ?
Pas du tout. Bien au contraire, je crois qu'il faut persévérer dans cette sensibilisation pour que les gens prennent conscience qu'il y a des choses malsaines qui se passent et auxquelles il faut apporter des solutions. Si on démissionne tous, cela ne fera pas avancer les choses. Il faut insister car nous sommes tous des citoyens et nous avons des sensibilités que nous devons faire prévaloir pour faire avancer les choses. Ces messages passeront certainement avec des sonorités beaucoup plus douces, plus cool. En tout cas, dans ce nouvel album, il y a un confort d'écoute. J'ai été très méticuleux sur l'aspect technique et la qualité sonore. Nous avons tout fait pour mettre à l'aise l'auditeur, qu'il puisse écouter les messages les apprécier.
En optant pour l'ouverture sur international, n'avez-vous pas l'impression que votre musique est réservée à une certaine élite ?
Non je ne pense pas. En musique, il faut savoir évoluer, explorer d'autres horizons. Maintenant, mon public sait que je suis Sénégalais, j'habite à Dakar et que je suis un panafricain convaincu et un afro-optimiste. Pour toutes ces raisons, ma musique est pour tout le monde, non pour une élite. Elle est simplement plus, ouverte et les gens; aussi bien à l’étranger qu’ici l'apprécient à sa juste valeur. C'est dans le souci de rechercher et de proposer autre chose, après 40 ans dans le métier. J'ai envie de pousser plus loin et d'ouvrir d'autres portes. La musique n'a pas de frontières, elle peut-être appréciée aussi bien au Sénégal qu'au Japon.
Vous êtes souvent entre deux avions pour la promotion de vos albums, ce qui fait que votre public sénégalais est souvent sevré?
Nous animons dans l'année plusieurs soirées dansantes et nous jouons dans quelques endroits de Dakar, même sil faut admettre que nous voyageons souvent Toutefois, depuis deux ans, je projette de sortir un album national. Malheureusement, cela n'a pas pu se faire à cause des tournées à l'étranger. D'ailleurs, on avait dénommé ce projet : le choix des fans et il demeure toujours. On pense à contenter tout le monde, et pour ce faire, il faut ratisser large. Il faut également prendre en compte tout ce qui peut constituer un apport positif pour nous permettre de progresser.
Vous entendez par côté positif, l'aspect pécuniaire ?
Je suis avant tout un artiste et je vis de mon art. C'est tout à fait normal que je me soucie de cet aspect-là.
Il y a eu des rumeurs de départ ces temps derniers au sein de votre groupe, le Super Diamono...
Il n'y avait rien du tout. Pas plus tard qu'avant-hier, j'ai joué avec mon groupe. Ce qui s'est passé, c'est que lors de la dernière tournée pour la promotion de «Ndam», le budget ne me permettait pas d'amener tout le monde et j'ai été obligé de laisser en rade certains musiciens. Sur le coup, cela n'a pas plu à certains, mais les choses ont été gérées et mises à plat. J'ai compris leur réaction et ils ont aussi compris mes motivations. Ce sont des choses qui arrivent au sein d'un groupe et qui se règlent à l’interne.
Une de vos anciennes choristes, qui elle a réellement quitté le groupe, Mame Diarra, a fait des déclarations dans un quotidien de la place, pour dire que son départ a été occasionné par la jalousie de votre épouse, Banna Ndiaye ?
On ne m'entendra jamais commenter le départ d'un membre du Super Diamono. Je n'ai rien à dire sur cela, mais je sais que quelque part, ce sont des gens qui ne comprennent absolument rien, qui disent des choses de ce genre. Vous savez, on cherche toujours des boucs émissaires pour justifier ses actes. Quand on veut noyer son chien, on l'accuse de rage, ce sont tout juste des enfantillages. Mame Diarra est ma fille, je ne me mettrais pas à extrapoler sur ses déclarations.
Entretenez-vous toujours des relations avec elle ?
La dernière fois que je l'ai entendue au téléphone, c'était lors d'une émission télé, elle m'avait appelé. C'était tout juste quelques jours avant la parution de l'article. Depuis, je n'ai plus de nouvelles d'elle.
Nous sommes à quelques mois de l'élection présidentielle et le pays vit des tensions. Quelles recommandations faites-vous au pouvoir, à l'opposition et au peuple ?
Il faut trouver une solution à toutes ces tensions. Le Sénégal appartient aux Sénégalais et il ne faut pas perdre de vue cela. Sans la paix, on ne peut rien faire. De plus, ces tensions sont purement politiques. Je demanderais au peuple de ne pas suivre les pyromanes, car il y a des feux qui sont très difficiles à éteindre. Ainsi, nous pourrons, au sortir de cette élection, aller travailler normalement comme dans tous les pays où il y a des gens civilisés. Nous avons tous intérêt à ce que tout se passé dans la plus grande la transparence. J'ai aussi l'habitude de dire que les affaires de politiciens, je ne m'en mêle pas. Je suis un citoyen sénégalais, je sais que c'est le peuple qui est souverain. C'est comme si les politiciens avaient oublié que c'est le peuple qui vote ; celui qui aspire à diriger ce pays devra prendre cela en compte. Je pense qu'au Sénégal, il y a actuellement un tel éveil des consciences qu'aucun dirigeant ne peut plus nous ramener 50 ans en arrière. On a vu ce qui s'est passé en Côte-D’ivoire ou avec le printemps arabe. Maintenant la meilleure chose à faire, c'est d'aller vers le peuple, pour lui proposer un programme, plutôt que de créer des tensions inutiles. Pour ma part, j'ai ma carte d'électeur et j'attends le moment venu pour m'en servir et voter pour le candidat qui me proposera un Programme convaincant. Quel que soit alfa, c'est le peuple qui choisit et il faut respecter sa volonté, au lieu de se chamailler ou de se crêpes le chignon.
Vous parlez de programme convaincant, mais l’histoire a montré que les candidats une fois élus, ne respectent jamais leurs engagements.
Mon vœu le plus ardent en tant que citoyen, est qu'on ne nous condamne pas à choisir le meilleur des pires.
Etes-vous prêt à soutenir un candidat ?
Non, je ne soutiendrai personne, mais je voterai pour un programme. Toutefois, je suis un artiste, s'il y a un candidat qui me sollicite pour animer une manifestation, je le ferais sans état d'âme. Cela n'a rien à avoir avec la politique. Encore une fois, je suis un artiste, je ne soutiens personne et je ne ferai pas de déclaration dans ce sens.
N'avez vous pas peur de vous mettre à dos le public, dans ce cas ?
Le public va comprendre que je travaille, c'est un contrat que je vais honorer, le cas échéant. Ce serait discriminatoire de dire que je vais chanter pour un tel et pas pour un autre parce qu'il est politique. Cela ne veut pas dire que je vais voter pour ce candidat-là.
Sil s'agissait de composer une chanson...
Ah non, je ne ferai jamais cela.
On a assisté à la naissance de mouvements pilotés par des artistes, comme «Y'en a marre» ou «Fékké ma ci bolé». Qu'en pensez-vous ?
C'est normal que les gens qui ont des ambitions pour le peuple puissent s'exprimer. C’est leur droit le plus absolu de créer des mouvements. Personnellement, je n'ai pas de mouvement, ni de parti politique. Tout ce qui touche à la politique ne m'engage pas. Ma tribune qui est la musique me suffit largement. Je suis très engagé et ce que j’ ai à dire, je le dis à travers ma musique.
Qu'avez-vous à dire sur l'arrestation de Barthélémy Dias, suite à l’attaque et au saccage de sa mairie, entraînant la mort d'un homme et des blessés dans le camp des assaillants ?
On n'a pas le droit de trouver quelqu'un chez lui ou dans son lieu de travail pour proférer des menaces à son encontre. En partant de cela, je pense que ce que Barthélémy a fait, c'est se défendre. Maintenant, c'est une chose qui est pendante devant la justice et il faut la laisser faire son travail.
L'actualité c'est aussi la Can 2012 qui approche à grands pas. En tant que passionné de foot, que pensez vous de la liste des 23 joueurs qui ont été choisis par l’entraîneur national, Amara Traoré ?
C’est une liste assez controversée, mais j’essaie de me mettre à la place de l'entraîneur, qui a certainement passé des nuits blanches pour choisir les 23 joueurs. C'est un choix difficile et je fais confiance à Amara Traoré. Je pense qu'il faut le laisser travailler. En tout état de cause, il a un effectif de qualité et jusqu'ici, il a atteint les objectifs qu'on lui avait fixés. Il a qualifié le Sénégal à la Can, il est premier de sa poule et a réussi la prouesse d'éliminer le Cameroun, une grande équipe africaine.
Vous comptabilisez 40 ans de musique, vous n'êtes plus du tout jeune, songez-vous à la retraite ?
Un artiste ne va jamais à la retraite, à moins d'être six pieds sous terre. La musique c'est pour toute la vie...
26 Commentaires
C Clair
En Janvier, 2012 (17:50 PM)Ce sera juste le choix entre la peste et le choléra, aucun superlatif ne vous sera imposer!!!
El Hadj Sy
En Janvier, 2012 (17:51 PM)A
En Janvier, 2012 (17:52 PM)Deug
En Janvier, 2012 (17:55 PM)Aida
En Janvier, 2012 (17:56 PM)Max
En Janvier, 2012 (18:00 PM)Karimooooooo
En Janvier, 2012 (18:21 PM)Xxx
En Janvier, 2012 (18:29 PM)Oui
En Janvier, 2012 (18:29 PM)Mooo 100% Mooo
En Janvier, 2012 (18:35 PM)Pater
En Janvier, 2012 (18:56 PM)Tu es different de ces soit disant artistes qui ne pensent qu´au pouvoir et l´argent et ils ne sont jamain engages pour le develloppement des consciences des senegalais comme tu l´as tjrs fait dans tous tes albums. et je dis tu n´es pas comme you qui chante "Nanette Ada mayma yi" Bravo Pen et l´avenir va te donner raison.
Fan's
En Janvier, 2012 (19:16 PM)Dimonaco
En Janvier, 2012 (19:25 PM)Worse
En Janvier, 2012 (19:26 PM)Yalla naniou yalla défal diamm ci élection 2012
Amine
Beugue Sa Rew
En Janvier, 2012 (20:13 PM)Alerte
En Janvier, 2012 (22:05 PM)UN SENEGALAIS VIENT D'ËTRE TUER PAR UN ESPAGNOL GITANO A BARCELONE
UN SENEGALAIS VIENT D'ËTRE TUER PAR UN ESPAGNOL GITANO A BARCELONE
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Moh
En Janvier, 2012 (22:26 PM)Jimzo
En Janvier, 2012 (00:16 AM)Ecoutons le à travers sa musique et on sera guidé les gars !
Alert
En Janvier, 2012 (00:24 AM)Falioune
En Janvier, 2012 (10:04 AM)Omaro
En Janvier, 2012 (11:45 AM)Dadd
En Janvier, 2012 (11:52 AM)Fan
En Janvier, 2012 (12:15 PM)Pene
En Janvier, 2012 (15:05 PM)Péne
En Janvier, 2012 (15:40 PM)Laye
En Janvier, 2012 (15:48 PM)Participer à la Discussion