Face à la crise sociale et politique du Sénégal : Bennoo Taxawal Senegaal donne ses stratégies de résistance

Réuni en séance extraordinaire, le comité de pilotage de « Bennoo Taxawal Senegaal » (BTS) a largement échangé autour de la crise sociale et politique qui paralyse le pays. Ce faisant, les membres de ce comité ont soulevé de la question de la campagne de commercialisation de l’arachide, du problème des délestages dont les sénégalais sont victimes en ce moment, les grèves dans le milieu scolaire, le conflit en Casamance, entre autres. Profitant de l’occasion, le BTS a proposé une stratégie de résistance.

 Face aux nombreuses difficultés que les Sénégalais rencontrent en cette période, le mouvement « Bennoo Taxawal Senegaal » (BTS) s’est rencontré, afin d’étudier les problèmes qui entravent le fonctionnement normal de l’économie, et menace les équilibres institutionnels et politiques du Sénégal. Commençant par la campagne de commercialisation d’arachides, le BTS a déploré le comportement des huiliers. Les membres du comité pilotage ont, en effet, dénoncé l’incapacité des huiliers à débloquer le financement attendu par les agriculteurs. 

A cette incompétence, cause de la lassitude des agriculteurs, s’ajoute la résistance des banquiers à accompagner le gouvernement dans ses promesses de préfinancement « off shore ». Et face à cette situation, le monde rural, dans le désarroi, continue de brader sa production d’arachide et de vivre. Et, abordant la problématique de l’énergie et de ses conséquences dans la vie quotidienne des populations, des contreperformances des industriels, entrepreneurs et artisans, le BTS note aussi l’incompétence du gouvernement à résoudre cette équation. « Bennoo Taxawal Senegaal (BTS) constate, avec tous les Sénégalais, que le gouvernement est également incapable à pourvoir au minimum de la demande d’énergie, tandis que la population est dans un état d’insurrection », avons-nous lu dans le communiqué parvenu hier à la rédaction.

 Raison pour laquelle, ces derniers (les membres du mouvement) ont condamné l’attitude des dirigeants qui, après des promesses non tenues, « ont fui leurs responsabilités ». Au plan scolaire, « des conflits sociaux sont en cours depuis plus d’un mois, notamment dans les secteurs de l’enseignement supérieur, moyen et secondaire », a constaté le comité de pilotage du BTS. De ce fait, le comité a considéré que face à ce problème, « les syndicats se mobilisent, soit pour le respect et l’application d’accords signés par le gouvernement et restés lettre morte, depuis bientôt cinq, voire sept ans, soit contre des retards ou des ponctions de salaires ». 

Et, outre le secteur scolaire, la santé est aussi dans le lot des insatisfaits. « Dans le secteur de la santé, les conflits se succèdent sur des revendications identiques qui tournent autour d’accords signés et non respectés, de statut précaires et d’indemnités impayées », se désole le BTS. Et comme si cela ne suffisait pas, les centrales syndicalistes se sont engagées dans des luttes d’ampleur variable : d’une part dans le processus des élections de représentativité, d’autre part dans la recherche d’une issue aux côtés des travailleurs. Ainsi, entre négociations et grève générale, elles cherchent leur chemin. Et le BTS d’estimer « qu’il est urgent, pour les forces et centrales représentatives de construire la jonction des fronts en lutte, et de déclencher une riposte à la hauteur des agressions que subissent la classe ouvrière et les travailleurs de tous les secteurs ».

 Poursuivant leur étude, le BTS de soulever et de dénoncer le conflit casamançais et ses conséquences. « En Casamance, continue le cycle de violences et d’affrontements dans lequel l’Armée nationale, le Mfdc et les populations payent un lourd tribut. L’insécurité a atteint un niveau inégalé depuis janvier dernier, et toute la zone frontalière avec la Gambie. Chaque jour, nous enregistrons des incursions de troupes étrangères lourdement armées qui mettent en péril l’intégrité du territoire national. Alors qu’au lendemain de son élection en mars 2000, Abdoulaye Wade avait promis de régler le conflit en cent jours »