Les partis d’opposition regroupés au sein de la Ca 2007 exigent de Me Abdoulaye Wade qu’il éclaire l’opinion à propos des recettes pétrolières encaissées par son gouvernement. Selon les camarades de Moustapha Niasse qui se sont réunis hier, cette manne versée par le contribuable représente 34,6 % du volume global des recettes fiscales. ‘Nous voulons savoir ce qu’il a fait des recettes du pétrole estimées de 350 à 400 milliards de 2007 à 2008’, a dit Massène Niang, porte-parole de leur coalition.
Par ailleurs, les leaders du Front Siggil Sénégal prennent ‘très au sérieux’ les menaces d’assassinat que Doudou Wade a proférées publiquement contre eux. Amath Dansokho, Tanor Dieng et Cie ont, de ce fait, décidé de traîner le président du groupe parlementaire ‘libéral et démocratique’ devant la justice. Et, Me Aïssata Tall Sall est chargée de constituer un pool d’avocats pour enclencher la procédure. Selon le porte-parole de ce cadre, les propos du député libéral ont été pris très au sérieux par les alliés du front parce que ‘provenant de personnes qui ont fait de la menace de mort et de l’assassinat leur instrument de règlement des faits politiques. Cela, avant et depuis l’avènement de l’alternance’. Massène Niang cite pour mémoire ‘l’affaire Balla Guèye’ du nom de l’étudiant tué lors des accrochages entre étudiants et forces de l’ordre, ‘l’affaire Talla Sylla’, etc. qui sont, rappelle-t-il, entre autres, des cas d’assassinat et de tentative d’assassinat jamais dénoués.
Pour Madior Diouf, on ne peut, en aucun cas, considérer les propos tenus par Doudou Wade comme un écart de langage. D’autant que le président du groupe parlementaire libéral a dit, en proférant ses menaces, qu’il prenait toutes ses responsabilités. A la question de savoir si, avec son immunité parlementaire la procédure pourra aboutir, l’ancien député du Rnd répond : ‘L’immunité parlementaire est destinée à protéger le mandat. Cela signifie que le député, à chaque fois qu’il s’exprime dans le cadre de son mandat, personne ne peut l’arrêter. Mais un député n’est pas au-dessus de la loi. Par exemple s’il tue, on l’arrête. Et Doudou Wade lui, joue à l’assassinat’. Les alliés de la Ca 2007 estiment que le procureur de la République, ‘après avoir constaté des faits de cette nature’, doit s’auto-saisir et déclencher la procédure judiciaire.
Revenant sur les affrontements entre les populations et forces de l’ordre, à Marssasoum, les camarades de Niasse pointent un doigt accusateur sur le régime de Wade. A en croire leur porte-parole, ‘il s’agit d’une manifestation pacifique des populations contre le découpage administratif qui a été réprimée de manière féroce par les forces de l’ordre, faisant au total 11 bléssés’. Encore un exemple du ‘caractère anti-démocratique du pouvoir de Wade qui a perdu la raison’, a-dit M. Niang. Selon les alliés de la Ca 2007, la manière avec laquelle le régime a procédé au découpage administratif du pays pour ‘régler des problèmes partisans’ va se répercuter sur le développement local. Avec comme conséquence, des tensions sociales.
Concernant l’Asecna, les leaders de la Ca 2007 indiquent que la position du gouvernement est négative parce qu’elle n’est pas dans l’intérêt du Sénégal. L’aveuglement par l’argent et le foncier des autorités doit s’arrêter au profit de l’emploi des Sénégalais qui travaillent à l’Asecna, estime Madior Diouf. Selon lui, le Sénégal n’a pas intérêt à prendre position dans cette affaire. Car, l’Asecna est l’affaire de 18 Etats dont la France. S’il y a mauvaise gestion qui exige un audit, celui-ci, explique M. Diouf doit rendre compte à la communauté des 18 Etats. Lesquels doivent apprécier et prendre ensemble, après concertation, les décisions qui s’imposent. Alors, le secrétaire général du Rnd appelle le gouvernement à privilégier le dialogue avec les partenaires de l’Asecna.
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