FMI- SENEGAL ET AMBASSADE DE FRANCE : De fortes "têtes" annoncées a la place de Segura et Ruffin

On connaît maintenant le nom du successeur d’Alex Ségura, le représentant du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal. Il s’agit d’une dame, du nom de Valeria Fichera

Fichera (Bis)

En tout cas, elle devrait atterrir à Dakar dans les prochains jours. Alex Ségura, lui, s’en va, après de bons et loyaux services rendus au Fmi, mais aussi à notre pays. C’est lui qui est derrière les derniers réajustements budgétaires, après constat fait par ses services, dont les ministères s’engageaient pour un oui ou pour un non. Ce qui est à l’origine des fameux dépassements budgétaires, qui avaient emporté le ministre délégué chargé du Budget Ibrahima Sarr. Depuis, Ségura, vu comme un empêcheur de dépenser en rond, était dans le collimateur du régime. Un régime qui va sans doute pousser un ouf de soulagement lorsqu’il prendra l’avion, après-demain jeudi. Avant cela, Alex Ségura a invité quelques proches autour d’un pot d’adieu, demain, dans un hôtel de la place. A suivre !

Nicolas Normand ?

Qui pour remplacer Jean-Christophe Ruffin à la rue Amadou Assane Ndoye, siège de l’ambassade de France au Sénégal ? L’académicien, élu sous la coupole depuis deux ans, tardait à retrouver le Quai Conti et ses confrères en uniforme vert. Selon des indiscrétions en provenance de Paris, l’ancien ambassadeur de France au Congo Brazzaville, Nicolas Normand, serait en pôle position pour occuper ce poste très couru. Après que Ruffin lui-même eut annoncé son départ, il y a quelques mois. Nommé à la faveur de sa proximité avec Bernard Kouchner, le ministre Français des Affaires étrangères -ils ont été tous les deux membres de «Médecins sans frontières»-, Ruffin laisse à Dakar une bonne réputation d’autant plus qu’il aurait été au cœur du secours apporté par Paris à Dakar quand en 2009, les finances publiques sénégalaises étaient exsangues, dépassements budgétaires et autres «tolof-tolof» obligent. Il a quand même eu une mémorable passe d’armes épistolaire avec la sénatrice Sokhna Dieng Mbacké, présidente du Parti pour la vérité et le développement, qui, dans une missive salée, lui reprochait «un manque de respect» après que le médecin-diplomate-écrivain a déploré la propension des Sénégalais au «bavardage»… 

Nicolas Normand ?

Nicolas Normand, qui pourrait bien débarquer, si tout se passe comme prévu, à Dakar, ne laisse pas de bons souvenirs à Brazzaville. Lors de la dernière élection présidentielle qui a eu lieu dans ce pays d’Afrique centrale en 2009, les partisans du président sortant –et réélu– Denis Sassou Nguesso, l’avaient accusé de rouler carrément pour l’opposition. Pour qui connaît la place du Congo dans la Françafrique… Ce sont des membres influents de l’entourage du Président Sarkozy qui auraient obtenu son départ amical de Brazza. Dans tous les cas, il pourrait se «refaire» à Dakar, un poste considéré comme un tremplin. La preuve, un de ses prédécesseurs, André Parant, qui avait quitté la capitale sénégalaise pour Beyrouth, vient d’être bombardé patron de la cellule africaine de l’Elysée dans le même mouvement diplomatique. Affaire à suivre.

Prétexte

Le Président du Sénat Pape Diop a expliqué hier, à la mosquée de Gouye Mouride, que Gorgui n’a pas pu être présent à la prière parce que le Président américain Barack Obama tenait à le voir. Soit, mais nak, nos satellites qui se sont connectées à New-York, où le Président Wade doit prendre part à l’Assemblée générale des Nations-Unies, nous signalent qu’aucune audience n’était prévue hier entre Gorgui et la Maison blanche. C’est plutôt aujourd’hui que le Vieux doit rencontrer Barack Obama, avec plusieurs autres chefs d’Etat africains. C’est dire que Gorgui n’était contraint par aucune urgence, puisqu’il aurait pu prier avant de prendre son avion. En gros, il faut savoir qu’il ne voulait pas du tout rester à Ndakaaru, pour des raisons sans doute liées aux deux fêtes. D’ailleurs nos satellites à New-York nous disent que Gorgui a eu le temps d’accorder des audiences, dans le cadre de la protection de l’Environnement, qui intéresse beaucoup de lobbies aux Etats-Unis. 

«Makka»

Tous les chemins mènent, ces derniers temps, à La Mecque où nos caméras ont filmé une bonne kyrielle de ministres, venus louer le Seigneur et se recueillir auprès du Prophète de l’Islam. Nos satellites nous signalent à ce propos la présence d’Aïda Mbodji, de la responsable libérale Awa Diop, qu’on ne voit nulle part, de Samuel Sarr, ministre de l’Energie, et d’une bonne kyrielle de Directeurs généraux de sociétés. Faut dire que chaque année, des Sénégalais, comme les Vip, choisissent de terminer le ramadan à La Mecque, sur les Lieux Saints de l’Islam.

Tigo/Etat du Sénégal

Un bras de fer qui se prolonge, c’est celui qui oppose la société Tigo à l’Etat du Sénégal. Après plusieurs renvois, les deux parties se retrouvent encore devant le juge du tribunal régional de Dakar. Cela devrait se passer demain mercredi, sauf ultime renvoi. Il faut dire que l’Etat du Sénégal a ouvert les hostilités en déposant une plainte devant les juridictions sénégalaises pour qu’elles fixent le montant des pénalités que Sentel devrait à l’Etat du Sénégal. Mais depuis 10 ans, c’est la bataille des procédures en lieu et place de celle des arguments juridiques. À noter, par ailleurs, que Sentel a ouvert un autre front à l’international. Pierre Tercier, Rony Abraham et Kaje Hober sont les trois juges du «tribunal» qui vont arbitrer au nom du Centre international de règlement des différends liés à l’investissement (Cirdi), basé à Washington, le conflit commercial entre l’opérateur de téléphonie mobile Tigo et l’Etat du Sénégal.

Babacar Sine

La cérémonie de levée de corps de notre doyen et confrère Babacar Sine a été empreinte d’émotion. Toute la classe politique, à l’unisson, a tenu à rendre un dernier hommage à cet homme d’une grande trempe intellectuelle. Premier directeur du Cesti, il pouvait attendre des journalistes un hommage mérité. Et parmi ces hommages, celui de Cheikh Tidiane Gadio a été particulièrement poignant. Le ministre des Affaires étrangères a salué la mémoire d’un homme brillant, qui avait le courage de ses idées et qui savait s’élever au-dessus des débats puérils. Gadio a révélé que Babacar Sine était un des plus grands spécialistes de Gramsci. Babacar Sine, qui n’est pas bien connu par la jeune génération, a bien marqué son temps. Décédé à Paris, il a été inhumé à Thiès, hier ; la dépouille mortelle étant arrivée à Dakar, samedi soir. Repose donc en paix !

Guinguinéo

S’il y a un marabout qui a marqué, hier, les esprits par la qualité et le ton résolument engagé de son «khoutba» (sermon), c’est bien l’Imam Ratib du quartier Kanéne de Guinguinéo. Serigne Abdou Bakhé Mbacké, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a tenu en haleine les fidèles Mourides qui ont pris d’assaut le domicile de Serigne Khass Mbacké où se tenait traditionnellement la prière. Très en verve, il a martelé : «Il y a de quoi se désoler d’un pays où l’agriculture n’est plus que l’ombre d’elle-même. Résultat, les populations n’ont jamais été aussi happées par la pauvreté qui étend, chaque jour davantage, ses tentacules.» Aussi, la conviction de Serigne Abdou Bakhé Mbacké est faite qu’«avant de donner la Zakat (mouroum koor), il faut avoir, au préalable, de quoi se mettre sous la dent pour ne pas mourir de faim». Et, pour clore le débat, le marabout a révélé : «J’ai éteint ma télé et ma radio, car mes oreilles bourdonnent de mensonges et de milliards dont personne ne voit l’impact.» No comment !

Mosquées inondées (Bis)

L'Aïd El Fitr marquant la fin du jeûne pour les musulmans a eu cette année un goût amer pour les habitants des quartiers inondés de la banlieue. Les priorités se trouvent ailleurs pour ces populations habituées à vivre dans des eaux verdâtres. D'ailleurs, jamais une fête de Korité n'a été aussi mal vécue dans la banlieue. Ceux qui, dimanche et lundi, étaient à la recherche d'espace pour prier ont rebroussé chemin. Car la plupart des mosquées et terrains vagues étaient inondés. Seuls de petits groupes de bambins et de fillettes ont tenté, quelque peu, d'égayer l'atmosphère par la traditionnelle tournée des maisons  pour demander des  étrennes. Conjoncture oblige, ils sont, pour l’essentiel, rentrés bredouilles. C'est vraiment triste. Heureusement qu'il y a des marabouts comme Mansour Sy Jamil pour penser aux tout-petits…

Paix

 Coïncidant avec la journée internationale de la paix, les populations de Ziguinchor ont célébré la fête de Korité. Elles ont surtout prié pour la paix, le pardon et la réconciliation. Saisissant l’occasion, elles ont demandé, par ailleurs, au Président Wade et à son gouvernement d'ouvrir très rapidement des négociations sérieuses avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance. Parce, que disent-elles, «nous sommes une population éprise de paix. Et nous pensons que la solution militaire n’est pas la voie idéale pour régler ce différend». Une réflexion partagée par bon nombre de chefs religieux lors de leur sermon dans les différents quartiers de la ville.