France: Le Waxx-Waxxet de Macky Sall face à la vérité juridique

Le Waax Waaxet du chef de l’Etat sénégalais continue d’occuper l’actualité politique en France. Si certains partisans du président parlent de respect du droit et rasent les murs, pour la grande majorité, la pilule a du mal à passer, certains n’hésitant pas à parler de «haute trahison».

Quarante-huit heures après la déclaration de Macky Sall, renonçant à son engagement de réduire son mandat présidentiel de 7 à 5 ans, les Sénégalais de France ont du mal à tourner la page de cette énième «forfaiture» habillée du manteau de la légalité constitutionnelle. Avocat au barreau de Paris, Me Abdoulaye Tine est parmi ceux qui crient à «la tromperie juridique». Pour le juriste, «rien n’engageait le président» dans les conclusions du Conseil constitutionnel. A l’en croire, «l’article 51 dit simplement que le président «peut» recueillir l’avis du Conseil constitutionnel. Cela prouve qu’il «pouvait» juste recueillir l’avis des sages et ne «devait» jamais, -puisque rien ne le lie- l’appliquer. «Ce que Macky Sall a fait, c’est juridiquement habile. Mais, politiquement, ce n’est pas crédible». A fait remarquer le docteur en droit.
Si pour les partisans de l’APR, comme pour certains socialistes, fidèles à Ousmane Tanor Dieng, «Macky Sall a respecté le droit», pour le reste de la classe politique locale, «le président a trahi la confiance placée en lui. Bien que membres de la mouvance présidentielle, de nombreux responsables socialistes, contrairement à leur Secrétaire général, ont sonné le tocsin de la révolte. Et si pour Doro Sy et Ablaye Sène «il faut sanctionner le parjure du président en votant «Non» au futur référendum», pour les autres ce sont les passages et les prises de parole de Macky Sall qui vont être sabotés en France.



Premiers parmi ces «saboteurs» potentiels, Hattab Ndiaye et son mouvement ASKAW, chantres de la lutte pour la libération de Karim Wade ont donné de la voix. Pour le coordinateur de l’Action pour la Solidarité à Karim, Macky, «le boulanger», a montré son vrai visage. «Il n’y a point de surprise, c’est une suite logique de sa démarche politicienne. Le peuple a été trahi et les alliés du président ont été trahis», a-t-il déclaré. Révolté contre cette reculade démocratique du Président, Hattab Ndiaye a soutenu que «par cette trahison, Macky Sall s’est créé de nouveaux ennemis. Le peuple sénégalais va s’organiser comme un seul homme pour lui barrer la route».
Déçu par l’adresse à la nation du chef de l’Etat, Ibrahima Sonko, le coordinateur de l’UCS, pense que c’est un manque de respect que le président a montré à l’endroit du peuple sénégalais. «Aujourd’hui Macky Sall est en train de torpiller tous les symboles qui ont fait la fierté du Sénégal. C’est regrettable pour ce pays qui a toujours été montré en exemple partout dans le monde.» Pour l’UCS, c’est la rencontre prévue par Abdoulaye Baldé qui permettra de savoir l’attitude à adopter sur la question du référendum. «Mais pour moi, c’est un non sens que de demander à voter ce référendum» A déclaré Ibrahima Sonko.

Comme Prospère Veil, ce théoricien de l’Etat de Droit, Me Abdoulaye Tine pense que «le droit comme la guerre sont très souvent la continuation de la politique par d’autres moyens». Sans prendre de gants, le docteur en Droit a déclaré que « le président avait décidé d’aller jusqu’en 2019. Il lui fallait trouver un habillage juridique. Et c’est cet habillage qui a été servi par le président. Le subterfuge a consisté à aller demander l’avis du Conseil constitutionnel dont on connaît la jurisprudence. Ce que ce Conseil avait considéré en 2012 est la même chose en 2016.» C’est le contraire qui aurait été surprenant.» A conclu l’expert.