Au premier jour des examens du BFEM, un impressionnant rush a été noté dans les cybers centres de Tambacounda. Et les élèves candidats aux examens du Bfem de cette année, ont pris d’assaut les lieux parce que, disaient-ils, les corrigés des mathématiques et anglais étaient en ligne. Une fuite a été notée dans la commune de Tambacounda. Ces fraudes ont été découvertes grâce au dispositif de veille mis en place par l’Académie, avec le dédoublement de la sécurité et de la surveillance.
Des élèves épinglés avec des copies…
Avec ces couacs notés dans les épreuves du Bfem, et la ruée des candidats dans les cybers centres, l’inspecteur d’académie, Gana Sène, est mis au parfum de cette affaire. C’est ainsi que les hommes du colonel Wagane Faye, commandant de la légion Est de gendarmerie de Tambacounda, sont informés. Aussitôt la brigade de recherches met sa machine en branle. 32 élèves candidats répartis entre les centres de Moriba Diakité et de Thierno Souleymane Agne, sont épinglés avec des copies, après avoir été mis au feu roulant des enquêteurs. Les 32 candidats craquent, et dénoncent. L’un d’eux déclare devant un enquêteur de la gendarmerie, avoir acheté une copie à 40.000 francs Cfa des mains de Samoura, conseiller municipal, par ailleurs candidat à l’examen du Bfem. Les autres candidats confirment, face aux enquêteurs. Le conseiller municipal, qui a fini par photocopier les épreuves, a empoché la somme d’un million deux cent quatre vingt mille francs Cfa.
Quand le président du Jury crée le scandale…
Le candidat à l’examen du BFEM, Samoura, par ailleurs conseiller municipal à la mairie de Tambacounda, non plus, n’a pas mis de temps comme les élèves à balancer son ami, le président de jury, Fofana, par ailleurs principal du collège de Kidira. Monsieur Fofana va à son tour être épinglé et soumis au feu roulant de l’enquête. Après avoir tenté de déjouer les pistes, il a finalement reconnu les faits. Il déclare lors de son interrogatoire, avoir déchiré le scellé avant de soustraire des copies qu’il a remises à son ami, candidat libre, Samoura pour l’aider à réussir, et décrocher le fameux sésame qu’il a tant cherché depuis qu’il fut élève, après moult échecs.
Le président de jury et le conseiller municipal, candidat, arrêtés
Les pandores n’ont pas mis de temps pour aller cueillir le conseiller municipal, candidat à la recherche du fameux sésame, Samoura, chez lui. Conduit dans les locaux de la gendarmerie, et interrogé, il n’a pas mis de temps pour reconnaître les faits qui lui sont reprochés. Selon lui, c’est son ami, Fofana, par ailleurs président du jury du centre d’examen de Moriba Diakité, et principal du collège de Kidira, qui lui aurait remis les copies, étant candidat libre. Le conseiller municipal, par ailleurs candidat, vendait la copie à 40.000 francs CFA. Il a pu obtenir 32 clients, tous des candidats, à qui leurs parents lui ont remis cette somme pour se procurer la copie. Au finish, Samoura, adepte du gain facile, s’est tapé la rondelette d’un million deux cent quatre vingt mille francs Cfa. Suffisant pour que le principal, et président de jury Fofana, le candidat Samoura soient écroués et déférés au parquet. Ils ont été placés sous mandat de dépôt à la citadelle du silence, sous les manguiers, ce lundi.
Les 32 élèves, relaxés et sanctionnés
Interpellés puis écroués à la brigade de gendarmerie de Tambacounda, les 32 élèves candidats seront relaxés, après avoir été déférés au parquet. Selon nos informations, ces 32 élèves et candidats, qui n’encourent pas une peine pénale, ont été remis à leurs parents, et ne vont pas passer ces présentes épreuves, mais repasseront devant le juge le 1er août prochain. Mais nos sources poursuivent que ces élèves seront sanctionnés administrativement. Ils encourent 2 à 5 ans de suspension administrative. En effet, selon nos sources, avec la reprise des épreuves, ce lundi, les 32 candidats épinglés n’ont pas fait les examens.
L’inspecteur D’académie oublie d’informer la hiérarchie…
Aussitôt après s’être informé de cette fraude, l’inspecteur d’Académie de Tambacounda, Gana Sène, aurait pris toutes les dispositions nécessaires pour que cette situation soit maîtrisée, afin que les auteurs soient arrêtés. Il en a informé qui de droit, dans la région de Tambacounda, à savoir le gouverneur et ses collaborateurs. Mais l’erreur qu’il aurait commise, selon nos sources, est d’avoir oublié d’informer son ministère de tutelle, le ministre de l’Education, chargé de l’Enseignement préscolaire, élémentaire et moyen, Kalidou Diallo. Les Renseignements généraux vont sauver le président de la République. Me Wade sera mis au parfum. Très remonté contre son ministre, le président de la République l’informe en plein conseil des ministres, et le tance. Le ministre, Kalidou Diallo, qui n’avait pas encore reçu l’information, ne savait pas à quelle info se fier. Pire, il décide de sauver sa peau. Aussitôt, à sa sortie du conseil, il s’imprègne de la situation avant de faire pondre un communiqué : « Suite de l'affaire des fuites au Bfem, les épreuves du premier groupe sont annulées sur le territoire communal de Tambacounda ». Le communiqué indique très clairement que les épreuves du premier groupe sont systématiquement annulées sur l’ensemble des centres de la commune de Tambacounda. Le même document précise que les examens seront repris le lundi 2i juillet. Le ministre, en tournée dans le Matam, a demandé que « les responsabilités soient situées, et que les auteurs soient punis sévèrement».
Les élèves disent niet au report et saccagent les centres
Journée chaude à Tambacounda, le vendredi dernier. Au moment où les autres potaches des autres villes du pays se penchent sur les épreuves des examens du Bfem, ceux de Tambacounda investissent les rues et ruelles pour exiger la libération de certains élèves, interpellés, et impliqués dans l’affaire de fraude. Très remontés contre le report, aussi, des examens jusqu’au lundi, ils ont pris d’assaut tôt le matin, les ruelles. Tous les centres abritant les examens du Bfem, ont été saccagés et brûlés. De 8 heures à midi, les potaches n’avaient pas fini d’en découdre avec les forces de sécurité, qui ont utilisé des grenades lacrymogènes pour barrer la route à ces brigands décidés à tout gâcher sur leur passage. Ce vendredi, les centres n’ont point servi d’examen.
Les examens programmés sous haute surveillance policière et militaire
L’examen du Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) a été repris dans la capitale orientale sous haute surveillance policière et militaire. Des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi), de la police et de la légion de Gendarmerie et du camp militaire Mamadou Lamine Dramé de Tambacounda ont été mobilisés pour réussir ce deuxième passage des élevés, après avoir été annulées pour cause de fraude massive. Cette annulation avait créé une vive réaction des candidats. Les forces policières assurent la sécurité le jour, et l’armée quant à elle passe la nuit dans les centres d’examen pour sécuriser. Aucune copie ne sera corrigée en dehors des centres d’examen.
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