Gouvernement du Sénégal : Les ministres libéraux jouent leur avenir avec les élections locales

Des rumeurs persistantes ont fait, récemment, état d’un éventuel remaniement du gouvernement après le sommet de l’Oci et d’un possible report des locales. Selon nos sources, il n’en serait rien, Wade ayant opposé une fin de non-recevoir aux deux propositions. Avec, pour chacune, des arguments.

Les lobbying et autres plaidoyers de coulisses n’y font rien : Wade reste, pour l’instant, intraitable sur la question du réaménagement du gouvernement juste après le sommet de l’Organisation de la conférence islamique. Des rumeurs persistantes amplifiées par des fuites savamment distillées faisaient état d’un possible coup de pied dans la fourmilière gouvernementale au sortir de ce sommet prévu à la mi-mars. Mais, jusque très récemment, le président de la République s’est montré intransigeant sur sa position de refus. Fondant son attitude sur le fait qu’entre le sommet de l’Oci et les locales, il ne peut s’opérer deux remaniements ministériels. Parce que, après les locales, un lifting du gouvernement est dans l’ordre de l’impératif du fait de la nécessité de tenir compte de la représentativité des uns et des autres et de l’adhésion ou non des collectivités de base à la politique du gouvernement en place.

A ce sujet d’ailleurs, aussi bien au niveau de son entourage qu’ailleurs, l’on a cherché à convaincre Me Wade de la nécessité de reporter les élections locales. Là aussi, les partisans du report ont buté sur le refus catégorique du président de la République. Il faut organiser les locales à la date prévue pour mettre fin au cycle électoral et remettre tout le monde au travail, aurait invariablement répondu le président de la République à ceux qui lui font pareille suggestion. Ainsi donc, selon des informations qui sont en notre possession et sauf imprévu de dernière minute, l’actuel attelage gouvernemental devrait rester en poste jusqu’après les locales du mois de mai prochain. Des consultations qui vont, à coup sûr, déterminer la physionomie future du gouvernement du fait que les espaces y seront âprement disputés. Si le Pds veut faire main basse sur les collectivités locales, il reste que cette Opa devrait tenir compte du mouvement de la ‘Génération du concret’ qui ne fait plus mystère de sa volonté de se servir de ces consultations comme ‘route vers le sommet’ du pouvoir.

Alors, tout recadrage du gouvernement et de ses missions devrait tenir compte des résultats issus des élections locales du mois de mai prochain. Surtout qu’après le sommet de l’Oci, un redéploiement des personnels de direction et de conception de l’Anoci dans les sphères politico-administratives est fortement envisagé. Déjà que dans le gouvernement de Cheikh Hadjibou Soumaré, beaucoup de ministres encartés Pds sont en réalité des éléments proches de la mouvance de Karim. Une nette percée lors des locales pourrait, simplement, parachever cette option de représentation de cette mouvance au niveau des centres de décision.

En définitive, que le réaménagement du gouvernement soit programmé pour se tenir après les locales ne peut que rencontrer l’adhésion de cette mouvance actuellement préoccupée par la réussite d’un sommet qui va fortement déterminer son avenir politique. Après, on verra…