la veille du deuxième tour du scrutin présidentiel, prévu demain, Ibrahima Dème, expert en communication et consultant, analyse le discours des deux candidats en lice. L’ancien Conseiller en communication des présidents Senghor et Diouf fait également l’historique de l’évolution de la politique au Sénégal, entre autres questions.
Nous sommes à la fin de la campagne, et vous avez certainement eu à
suivre les deux candidats au second tour. Quelle analyse faites-vous de
leur discours respectif ?
Il faut dire que chacun des candidats a présenté son programme
pour avoir le suffrage des Sénégalais. Ce qui s’avère être normal et
logique. Wade a exposé toutes ses réalisations, il a présenté des
maquettes et même la suite des travaux qu’il compte achever. Macky Sall a
également présenté un programme, compte tenu du fait qu’il a été
associé pendant un moment à ces réalisations. Il a fait partie de
l’Alternance auprès de Wade, dont il a été l’un des plus proches
collaborateurs. Donc, en présentant leurs programmes, ils ont souligné
leurs ambitions pour réaliser des programmes spécifiques. Quand Wade
insiste sur ce qu’il a fait et qu’il compte terminer, Macky Sall s’est
presque placé dans une position de continuité, dans la mesure où il a
participé à la réalisation de beaucoup de projets d’Abdoulaye Wade. Sur
ce, il se propose de dire que sa situation de continuateur sera plus
facile, puisqu’il connaît déjà tous les dossiers, les projets et autres
réalisations.
Ne craignez vous pas une éventuelle répétition par rapport à la
gestion de ces projets, si l’on sait que les deux candidats sont de la
même famille libérale ?
Effectivement, nous avons face à face deux libéraux. Pour le
taquiner un peu, Wade se présente comme son maître. Mais, je pense que
le fait que Macky soit le continuateur de l’oeuvre de Wade, puisqu’il
est libéral et ne s’en cache pas, peut lui permettre d’apporter une
touche nouvelle. Nous avons vu, au cours de la campagne, des têtes
nouvelles qui n’étaient même pas dans le système Wade-Macky, qui ont
rejoint ce dernier avec des idées nouvelles pour le triomphe des idées
que le candidat de “Bennoo bokk yakaar” veut développer. Je vous donne
un exemple, Senghor était bien un socialiste démocrate comme il le
disait, Abdou Diouf également. Mais, la génération qui a pris la suite,
les Moustapha Niasse et Tanor, ils ont eu des gens comme Abdoulaye
Elimane Kane qui étaient d’anciens marxistes, etc. Ils étaient, en tout
cas, beaucoup plus à gauche, mais ils ont oeuvré ensemble pour continuer
ce que Senghor avait entamé. Donc, le fait d’être deux socialistes ou
deux libéraux de générations différentes, n’empêche pas qu’il y ait une
progression dans la définition des objectifs.
Avec tous ces soutiens de Macky Sall, ne pensez-vous pas que le
candidat de “Bennoo bokk yakaar” va mettre sur pied un gouvernement
d’union nationale ?
Cela semble aller de soi. Vous pouvez voir que tous ceux qui
auront lutté pour la victoire de Macky Sall ne l’auront pas fait pour
les beaux yeux de ce dernier et pour le triomphe de son parti. Ils
auront aussi l’ambition d’être dans le cadre pour la réalisation de
leurs programmes dans les différentes institutions. D’ailleurs, un des
responsables les plus en vue de la Coalition “Bennoo bokk yakaar” a bien
dit que son parti va lutter à côté de Macky Sall pour sa victoire et
travailler solidairement avec lui pour exécuter les programmes.
Vous avez été Conseiller en communication, pendant 22 ans au
niveau de la présidence. Pouvez-vous nous faire une analyse évolutive de
la politique au Sénégal ?
Vous savez, il y a des visages qui sont dans la politique depuis
l’indépendance du pays. Il y a eu des renouvellements à l’intérieur de
chaque parti. Et des orientations nouvelles par rapport aux idéologies
des partis. Maintenant, ce sont les jeunes qui se chargent de continuer
le travail entamé par les anciens. Il y a eu une pluralité des partis
politiques sous Senghor qui, au départ, était avec des marxistes et
autres. Donc, on peut dire que ce sont les mêmes idéaux, les mêmes
aspirations depuis l’indépendance. Le spectacle auquel on assiste
actuellement n’est qu’une répétition de l’histoire. Les présidents
Senghor et Lamine Guèye, adversaires d’un moment, se sont retrouvés pour
fusionner leurs partis Bds-Sfio, ensuite Ups et enfin Ps, où d’anciens
opposants de gauche purs et durs les ont rejoints. Mieux, l’actuel
patron du Pds est passé par l’Ups avant de créer son parti. En 2000, ce
sont les grosses têtes qui composent l’opposition d’aujourd’hui qui
s’étaient liguées autour de Wade pour faire partir Abdou Diouf.
Présentement, ce sont les mêmes, renforcées par d’anciens libéraux
proches de Wade et les membres de la société civile, intellectuels et
religieux, qui se réunissent autour de Macky Sall pour réussir ce qu’ils
appellent le redressement du Sénégal. C’est dire qu’on est loin des
luttes idéologiques d’avant l’indépendance.
Comment voyez-vous l’avenir du pays après cette élection ?
Quel que soit le candidat qui sera vainqueur, il y aura des
changements. Il va falloir tenir compte des réalités actuelles. Si
jamais on tient compte des résultats de la campagne, on sera obligé de
revoir les choses, de changer. Il y a eu changement après Abdou Diouf.
Maintenant, après le 25 mars, qu’il y ait changement ou continuité, il y
aura obligatoirement un esprit sénégalais nouveau.
Est-ce à dire que vous adhérez au concept des “y en a marristes” ?
Oui, c’est leur conception. Ils ont déclaré qu’ils ne font pas de
la politique, mais qu’ils souhaitent un nouveau type de sénégalais.
C’est-à-dire une nouvelle mentalité et une autre gestion du pays. Eviter
les gaspillages, bref que les biens du pays soient mieux gérés, qu’il y
ait une meilleure justice sociale, une justice au service du peuple.
Que les richesses du pays soient réparties de manière égale. Ils ont
défendu, pendant la campagne, que les promesses tenues ne soient pas des
promesses des temps d’élection, qu’elles doivent être concrètement
réalisées. C’est cela l’esprit sénégalais nouveau.
13 Commentaires
Kk
En Mars, 2012 (15:35 PM)On attend toujours l'interview de Macky Sall sur Africa 7 comme tu l'avais fait avec Wade pour respecter l'équité entre les différents candidats!
voici ce que disait Moussa Dadis camara sur toi : " Cheik Yérim Seck a porté atteinte à la dignité du guinéen. Nous n'allons pas perdre notre temps à répondre à cet énergumène qui fait de journaliste alimentaire. On ne va pas perdre notre temps pour répondre à un individu qui fait du porte à porte chez certains chefs d'Etats africains pour quémander de l'argent en vue, dit-il, de soigner leur image. On ne peut pas perdre notre temps à répondre cet énergumène qui raconte des ragots dans son journal. C'est un journaleux. Cheik Yérim Seck est un journaliste alimentaire dont le seul objectif, c'est de gagner de l'argent de manière malhonnête. On minimise les basses oeuvres de cet énergumène"
Zen
En Mars, 2012 (16:47 PM)senghor, diouf, des personnes comme vous nous manquent
la culture, le depassement, lélegance, l'intelligence
quelle belle époque
une de tes nieces adorées!
Heu
En Mars, 2012 (17:11 PM)Je ne prends pas au sérieux un serviteur de Senghor bon littéraire et dictateur politique et Abdou Diouf despote confirmé.
A ce serviteur de Senghor, et Diouf , je dis que ceci n'est pas une bonne adresse.
Malick
En Mars, 2012 (17:20 PM)From Baltimore
En Mars, 2012 (18:16 PM)Thiy-li
En Mars, 2012 (18:42 PM)La vérité sur le Patrimoine de Abdoulaye WADE 2008
• Propriétés au Sénégal
1° - Une Villa au Point E, agrandie par le rachat de la villa voisine. Valeur estimée après transformation toujours en cours : 1 milliard
2° - Un terrain de 5000 m2 à Yoff Layenne. Valeur estimée : 750 millions
3° - Quatre terrains de 10.000 m2 aux Almadies. Valeur estimée : 8 milliards
4° - 60 terrains de 500 m2 sur la VDN à hauteur de la Cité Gorgui. Valeur estimée : 6 milliards
6° - 5 Immeubles de 6 étages contenant 4 appartements par étage. Valeur estimée : 7 milliards
7° - 10 terrains de 200 m2 dans le domaine du Cices. Valeur estimée : 400 millions
8° - 30 Hectares de terrain dans aux alentours de l'aéroport. Valeur estimée 60 milliards
9° - Un terrain bientôt rasé de 3 hectares dans Dakar Centre Ville. Valeur estimée : 30 milliards
10° - Un immeuble de 10 étages à la Rue Docteur Theze. Valeur estimée : 2 milliards
11° - Une cité de 20 villas sur la Corniche , à hauteur de la villa de l'ex président Senghor. Valeur estimée 10 milliards
12° - Un terrain de 10.000 m2 au niveau du Stade LSS. Valeur estimée :1.750.000.000 f
13° - Un terrain de 100 hectares à Touba
14° - Un terrain de 150 hectares aux environs de Tivaouane
15° - Une propriété de 10 hectares à Popenguine
16° - Une cité de 100 maisons à louer à Kebemer
17° - 60 maisons achetées du Plan Jaxaay (Indemnisation des...
Sirtaki
En Mars, 2012 (20:12 PM).................LE REVEIL DU GANG A WADE SERA TRES DUR
President Senghor
En Mars, 2012 (21:17 PM)Naaru Gannar-le Vrai
En Mars, 2012 (21:36 PM)Mais un peu de démocratie, n'efface plus mes postings. Ne serait-ce que par soucis d'équité démocratique. OK!
MAURITANIE---A Dos De Dromadaire: Démocratie squelettique
On a tout essayé dans ce bled! En cinquante ans, le mauritanien a pratiqué tous les régimes possibles et imaginables. Cependant, jamais expérience politique n'a été aussi maigre ni évolution si peu fructueuse.
Apres le parti unique, né de l'Indépendance, le militaire s'est emparé du pouvoir comme on s'empare d'un trésor perdu au fond d'une grotte. Très vite, il montra un penchant féroce pour le denier public et déploya une ardeur martiale pour garder ce don du ciel.
Il échafauda alors une véritable grenouillère politique; ce fut un enchainement ahurissant de comites militaires, qui de redressement en remodelage, de changement en continuité, de salut public en éducation de masses, de coup d'Etat en transition, de banqueroute en calamite, de tribulation en délabrement, de rectification en sauvetage nous AVONS FINI DE NOUS CASSER LA GUEULE
Abdallah Ould Dah
Le Quotidien de Nouakchott
Com.com
En Mars, 2012 (21:43 PM)Kocc
En Mars, 2012 (03:56 AM)Oum
En Mars, 2012 (14:27 PM)Anonyme
En Août, 2015 (17:52 PM)Participer à la Discussion