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Politique

Ibrahima SALL (Premier secrétaire du Pvd) : ‘Pourquoi nous avons choisi de ne pas être investis aux législatives'

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Ibrahima SALL (Premier secrétaire du Pvd) : ‘Pourquoi nous avons choisi de ne pas être investis aux législatives'

 

Aucun membre du Parti pour la vérité et le développement (Pvd) n'a pas été investi sur les listes de la coalition Sopi 2007. Son tout nouveau Premier secrétaire s'en explique dans l'entretien qu'il nous a accordé. Selon Ibrahima Sall, le parti de Serigne Modou Kara Mbacké lorgne, entre autres, des postes au Sénat et au Conseil de la République.

Wal Fadjri : Vous avez été désigné Premier secrétaire du Pvd et Serigne Modou Kara Mbacké a pris de la hauteur pour occuper le poste de président-fondateur. Qu'est-ce qui explique ces choix ?

Ibrahima Sall : Ce choix est dû au fait que le Pvd est arrivé à une certaine maturité. Faisant que notre leader, Cheikh Modou Kara Mbacké, a pensé qu'il fallait passer à une autre étape organisationnelle et d'action. Une étape organisationnelle parce que le parti a pu s'installer à travers tout le territoire national et s'est massifié, pendant ces trois dernières années, à travers l'installation des cellules dans toutes les régions du Sénégal, et a su faire passer son message et être compris. Ce qui fait que le Pvd est devenu l'un des partis les plus connus au Sénégal, après seulement trois années d'existence. Ce qui est tout à fait historique. Il s'agit maintenant de passer à une autre étape organisationnelle qui permettra au parti de mieux structurer sa base. C'est cette volonté qui a nécessité une reconfiguration du parti. C'est ainsi que Modou Kara m'a fait confiance, avec l'accord de tous les dirigeants du parti, pour m'investir de cette mission de Premier secrétaire du parti.

Wal Fadjri : Quel est le degré d'influence de Serigne Modou Kara Mbacké dans votre gestion quotidienne du parti ?

Ibrahima Sall : Plus que de l'influence, il constitue l'âme du parti parce que c'est l'inspirateur. Non seulement pour la création, mais, aussi, pour la marche du parti. Il se met au-dessus de la mêlée en me donnant la responsabilité de coordonner l'équipe mise en place. Nous avons besoin de son éclairage, de ses conseils et de ses directives pour mener à bien la mission confiée. Je pense qu'il serait catastrophique pour le Pvd qu'il ne soit pas là.

Wal Fadjri : N'est-ce pas, tout de même, une manière pour lui de s'écarter de la politique ...

Ibrahima Sall : Dans sa démarche, Modou Kara Mbacké a toujours fait cette différence. Quand il parle comme chef religieux, il le précise. Il a l'habitude de dire qu'il porte plusieurs manteaux et, selon les circonstances, il porte celui du moment.

Wal Fadjri : Votre parti a soutenu Wade à la présidentielle et vous avez été laissé en rade lors des investitures pour les législatives. Comment appréciez-vous cette situation?

Ibrahima Sall : Cela a été fait avec l'accord des deux parties. En fait, le nombre de places qui nous avait été octroyé, n'était pas conforme au poids de notre parti et nous avons choisi, à la place de ces postes qui pouvaient installer un conflit interne, d'autres postes dans d'autres structures de gestion de l'Etat. Nous avons le Sénat, le Craes et bien d'autres structures qui existent. Et il est important pour le parti de participer à la gestion du pays, à travers ses cadres qui sont compétents et intègres.

Wal Fadjri : La non investiture des éléments du Pvd sur les listes des législatives va-t-elle être compensée par leur déploiement dans les autres structures de l'Etat ?

Ibrahima Sall : Nous avons signé un accord et nous avons tenu parole. C'est tout, on s'en arrête là. Nous avons dit que nous ne discuterons pas de places de députés et que nous attendons, de la part de nos partenaires, à ce qui a été dit soit fait.

Wal Fadjri : L'actualité, c'est le boycott des législatives par une partie de l'opposition. Comment l'appréciez-vous ?

Ibrahima Sall : Dans de situations pareilles, des kyrielles d'appréciations sont faites. Mais pour ce qui nous concerne, nous respectons le choix des hommes politiques qui ont opté de ne pas participer aux élections. Seulement, ne combat-on pas la démocratie en refusant de participer à l'expression de la démocratie? Quant au président de la République, il a prouvé sa bonne foi, en faisant des élections présidentielles des élections transparentes et fiables, reconnues par les observateurs et la presse nationale et internationale. Dans le système politique, il y a plusieurs acteurs. Et si un des éléments du puzzle pense que le système ne marche pas, il a le droit de ne pas y participer. Seulement, pour ce qui est du cas qui s'est présenté à nous, je pense que c'est une erreur politique que de ne pas participer aux élections législatives.

Wal Fadjri : Quelle est la position du Pvd sur la parité, une question qui fait aussi l'actualité ?

Ibrahima Sall : Nous avons donné l'exemple de la liberté, de l'autonomie. Pour avoir laissé le mouvement des femmes de notre parti être autonome, nous avons montré que la femme joue un rôle fondamental dans la société. Nous sommes, par conséquent, à l'avant garde de cette parité.

Wal Fadjri : Seulement, accorder l'autonomie aux femmes ne veut pas dire appliquer la parité au sein de votre parti.

Ibrahima Sall : Faut-il en avoir aussi les moyens humains ? Il ne faut pas mettre des femmes pour mettre des femmes. Il faut que les partis puissent disposer de femmes compétentes. Je suis pour la discrimination positive mais il ne faut pas l'exploiter à tout prix. Il faut avoir le nombre et la capacité. Ainsi, si nous avons des femmes qui postulent à des postes et qui en ont les compétences, nous n'hésiterons à les y mettre. Juste pour vous dire que nous sommes à 100 % pour la parité.

Wal Fadjri : Malgré l'inspiration que votre parti tire de l'Islam ?

Ibrahima Sall : Nous ne nous inspirons pas de l'Islam, mais de l'œuvre de Cheikh Ahmadou Bamba. La dimension de Khadim Rassoul est de trois niveaux : le niveau confrérique, islamique et social. Le niveau islamique, c'est le rapport de l'homme à Dieu, c'est très personnel. Le niveau confrérique, c'est l'option que l'on fait d'un système bien déterminé, cela aussi est très personnel. Le niveau social, ce sont les acquis sociaux qui ont été mis en place à partir des écrits de Cheikh Ahmadou Bamba. Et à ce niveau, la place de la femme est capitale dans le système. D'ailleurs, le plus beau poème de Cheikh Ahmadou Bamba a été écrit pour la Sainte Vierge Marie. Ce qui montre que Cheikh Ahmadou Bamba est un homme qui donne de la place aux femmes. Si nous nous référons donc à son œuvre, nous respecterons la femme.

Wal Fadjri : Bientôt les élections locales. Comment comptez-vous y participer?

Ibrahima Sall : Le parti étant très fort au niveau de l'implantation, le parti va mettre tout en œuvre pour être présent et participer aux élections locales. Ce qui nous permettra, avec la gestion des mairies, de montrer de quoi nous sommes capables.

Wal Fadjri : Votre participation se fera-t-elle sous votre propre bannière ou sous celle de la coalition Sopi ?

Ibrahima Sall : Nous verrons par rapport à ce qui a été dit, quel sera le résultat du compagnonnage avec le Pds. Si nous pensons que tout a été respecté, nous allons continuer. Pour le moment, nous ne savons pas encore.

Wal Fadjri : Votre choix à former votre propre liste pour les locales dépend-il du Pds ?

Ibrahima Sall : Evidemment. Nous pensons qu'en matière politique, il faut que les acquis soient préservés. Si ce compagnonnage a quelque chose de positif pour notre parti, nous allons le poursuivre.

Wal Fadjri : Quand vous parlez de quelque chose de positif, à quoi vous faites allusion ?

Ibrahima Sall : Nous avons dit que, sur le plan économique, notre éthique est de remettre l'homme au centre de la décision politique et que nous combattrons pour que les Sénégalais qui nous ont fait confiance, puissent voir la croissance dans le panier de la ménagère. Nous combattrons pour que la vie chère et les pénuries puissent être bannies. Nous combattrons aussi pour que l'éducation puisse être adaptée à l'emploi, que l'agriculture soit modernisée. Nous nous sommes aussi engagé à combattre le diktat du pétrole par le développement des énergies renouvelables. Nous combattons aussi pour l'éthique politique qui voudrait que l'Etat soit impartial et que tout aspirant au pouvoir soit vierge sur le plan juridique... C'est un programme économique sur lequel nous pensons que le président Wade peut apporter des réponses. Et c'est par rapport à ses réponses que nous verrons s'il faut continuer le compagnonnage.

Wal Fadjri : Ce sont plus des soucis d'application de votre programme que de placement de vos hommes dans l'appareil de l'Etat?

Ibrahima Sall : Nous avons toujours dit que nous ne marchandons pas de postes. Si le président pense que nous sommes capables de lui apporter quelque chose, c'est à lui de prendre la responsabilité de nous donner des postes et en ce moment, nous travaillerons pour notre peuple. Car c'est pour cette raison que nous faisons de la politique.

 



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