Le Premier Secrétaire du Bloc des centristes gaïndé (Bcg), Jean Paul Dias, soutient qu'il a fait l'objet d'une enquête de nationalité. Après avoir fustigé cette méthode qu'il qualifie de « précédent dangereux », le patron du Bcg défie quiconque de prouver qu'il n'est pas Sénégalais.
Il estime que la raison de cet « acharnement » sur lui et sa famille réside dans son alliance avec l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck.
Jean Paul Dias, le leader du Bloc des centristes gaïndé (Bcg) a hier, jeudi 21 septembre, au cours d'une conférence de presse, formellement démenti ceux ou celles qui nient qu'il a fait l'objet d'enquête de nationalité. « Il ne s'agit pas d'une vérification sur ma nationalité, mais plutôt d'enquête. A-t-on le droit d'enquêter sur la nationalité de Jean Paul Dias ? Je trouve cela scandaleux », a-t-il martelé.
Le patron du Bcg qui vient de bénéficier d'une liberté provisoire parle de l'échec des commanditaires. « Je crois que dans cette affaire de nationalité, la clameur publique a noyé le complot des commanditaires. Cette démarche discriminatoire et raciste, est vaine. Car, je le répète, jusqu'à la fin des temps, nul ne pourra, au plan juridique, me contester la nationalité sénégalaise, ni à travers un décret, ni même à travers une loi. C'est impossible », soutient-il. Et de « rappeler la gravité de cette initiative. Elle a été fustigée unanimement par tout le pays. Elle est vaine. C'est pourquoi je demande au Chef de l'Etat de dénoncer publiquement et de sanctionner les commanditaires de ce scandale ».
Pour lui, la véritable question que l'on doit se poser est de savoir : « Pourquoi cet acharnement ? Dias n'est pas le leader du plus grand parti du Sénégal. Pourquoi tout ça ? Cela ne se justifie pas. En trois mois, deux fois en prison. Mais pour quelle raison ? ».
La raison de mon arrestation
Jean Paul Dias trouve réponse à ses interrogations : « La raison, c'est l'alliance que j'ai noué avec Idrissa Seck, l'ancien Premier ministre. C'est cela qui affole le pouvoir, en raison de notre complémentarité, de notre légitimité historique Pds. De ce point de vue, je préfère qu'on ne perde pas de temps, en tentant de m'intimider. Car, tant que Idrissa Seck ne déviera pas du but qu'il s'est fixé, tant que nous resterons en concertation et en alliance objective, je demeurerais à ses côtés, en compagnie des mouvements de soutien, des autres formations politiques, des 60% du Pds et pourquoi pas du reste de l'opposition ».
C'est une discrimination raciste…
Le Premier Secrétaire du Bcg s'est insurgé contre cette méthode. « Je considère que cette façon de faire est un outrage à ma personne, en ma qualité de citoyen. C'est une injure, une discrimination raciste, une vaine tentative d'exclusion. C'est une provocation, une tentative d'intimidation, une violation de mes droits humains. C'est une démarche que je méprise, une démarche vulgaire commanditée par des individus incultes ». Il estime que « c'est un précédent extrêmement dangereux, « explosivement » dangereux. C'est une initiative déstabilisatrice, parce que contre productive. Imaginez, depuis ce jour-là, qu'est-ce qui va se passer dans la tête de certains qui pensent qu'ils sont Sénégalais, qui juridiquement sont Sénégalais, mais qui ne s'appellent ni Diop, ni Ndiaye » . Et de rapporter :
« J'ai même appris que certains petits malins avaient déjà préparé un projet de décret pour me retirer ma nationalité sénégalaise. Si je ne suis pas sénégalais, pourquoi faire un projet de décret pour me retirer la nationalité sénégalaise ? », se demande-t-il.
J'ai rencontré Dansokho…
En outre, Jean Paul Dias de révéler qu'à « 48 ou 72 h avant mon arrestation, j'ai rencontré Amath Dansokho de la Cpa pour lui dire le message que nous avions arrêté ensemble avec Idrissa Seck et je devais revenir pour rencontrer le groupe Cpa. Il paraît que pendant que j'étais en tôle, il y a des gens qui ont démenti, mais moi j'en appelle au témoignage de Ibrahima Sène, du ministre Magued Thiam du Pit ». Il demeure convaincu que son alliance avec Idrissa Seck est la « chance unique de survie du libéralisme authentique au Sénégal et en Afrique ».
Le Sénégal n'échappera pas à la binationalité
L'ex pensionnaire de la prison centrale de Reubeuss s'est prononcé également sur la question de la binationalité pour dire que notre pays, le Sénégal ne peut y échapper et cela va s'accentuer. « C'est faire dans l'hypocrisie que d'ignorer que tous les secteurs de la vie nationale sont concernés par cette question de binationalité », dit-il, avant de suggérer que la loi sur la nationalité s'adapte aux nouvelles réalités.
Une garde-à-vue déplorée
Jean Paul Dias est largement revenu sur ses conditions de détention à garde-à-vue pour les déplorer avec la dernière énergie, de même que sur la descente musclée des forces de la Division des investigations criminelles (Dic) « La Dic reconnaît avoir reçu l'ordre de m'amener de force, sans mandat du juge, sur un simple coup de téléphone. Dans quel pays sommes-nous ? Où est le droit ? », fait remarquer le numéro un du Bcg.
Emigration : Où sont les 13 milliards F Cfa ?
Par ailleurs, le « Centriste » en chef a agité le problème de l'émigration pour dire que les autorités n'ont nullement le droit d'emprisonner les jeunes rapatriés. D'ailleurs, « qu'est-ce qu'ils ont fait des 13 milliards F Cfa donnés par l'Espagne ? Cet argent doit être mis dans les comptes du Trésor public », dit-il.
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