L’annonce de la convocation de son fils Barthélemy Dias par la Division des investigations criminelles (Dic) a mis Jean-Paul Dias dans tous ses états. Contenant mal son exaspération et criant à l’acharnement du régime contre sa famille, le leader du Bloc des centristes Gaïndé(Bcg) jure la main sur le cœur de mettre fin aux jours du Président Abdoulaye Wade et du procureur de la République, Lamine Coulibaly, si on touche à un seul cheveu de son fils.
C’est un Jean Paul Dias fulminant de rage que nous avons trouvé dans sa maison quelques minutes après le passage des éléments de la Divion des investigations criminelles (Dic) munis d’une convocation à déférer à la Dic qu’ils devaient transmettre à son fils, Barthélémy Dias. Un acte de trop que le leader du Bcg ne tient nullement à laisser passer. Dans un déchaînement de colère, le leader du Bcg, l’oreille collée au téléphone, clame entre deux appels qu’il ne se laissera pas faire. « S’ils touchent mon fils, je tue Wade et le procureur Lamine Coulibaly. Je prends tout le monde à témoin que s’ils touchent mon fils, je les tue. On peut me foutre en prison », avertit Jean Paul Dias. A peine, a-t-il proféré cette menace que son épouse Christiane lui lance : « Ne sois pas énervé ». Mais, cette recommandation a eu le don de faire sortir le fougueux leader du Bcg de ses gongs. « Occupes-toi de ton chapelet et laisses-moi en paix », lui rétorque-t-il.
Narrant le film des événements à l’origine de son ire, Jean-Paul Dias indique qu’il ignore complètement qui de lui ou de son fils fait l’objet d’une convocation. Car lorsque les trois éléments de la Dic se sont présentés hier vers 20 heures à son domicile « pour demander après M.Dias, je leur ai dit que je ne prends pas la convocation ». Par conséquent, il avoue qu’il n’a pas vu « le machin (Ndlr :convocation) ». N’empêche, Jean-Paul Dias rappelle à qui veut le savoir que « Me Wade et le procureur Lamine Coulibaly dont le jeu favori est d’activer la Dic contre d’honnêtes citoyens peuvent s’en prendre à lui. Par contre, pas à mon fils, sinon ils auront affaire à moi ».
Cela dit, Dias-père ne comprend pas que son fils fasse l’objet d’une convocation uniquement pour ses propos relatifs à l’âge et au bulletin de santé du Président Wade. « Qu’a dit Barthélemy que personne dans ce pays n’a dit », tonne l’éphémère directeur général de l’Ipres avant de marteler : « Moi, je dis que Wade n’est pas né en1926. D’ailleurs, il a reconnu qu’il est né avant 1924. Il est né en 1922, pas à Saint-Louis ni à Kébémer mais à une dizaine de kilomètres de Kébémer ».
Loin de l’emportement de son époux, Mme Christiane Dias qui essaye d’analyser froidement les déboires de son fils ne manque malheureusement pas de s’en désoler. Le ton posé et le débit lent, elle estime qu’« après tout ce qui s’est passé au mois de mai, on ne peut pas nous mettre cette pression. Quand il s’est agi de l’arrestation de mon mari, je n’ai rien dit. Mais là, je ne vais pas me taire parce qu’il s’agit de mon fils et c’est la fibre maternelle ». Et elle ajoute : « Barthe est sur le plan politique. Il faut que les gens arrêtent de terroriser les gens ». La voix étreinte par l’émotion, elle enlève ses lunettes avant d’indiquer : « C’est moi qui ai mis cet enfant au monde, donc on n’a pas le droit de lui faire du mal de façon arbitraire. Je respecte Viviane car comme moi, elle sait ce que c’est mettre des enfants au monde. Même si mon nom n’a pas une connotation sénégalaise, j’ai ma place dans ce pays. Il faut qu’on laisse les plaies se cicatriser ».
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