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Politique

KALIDOU DIALLO, MINISTRE DE L’EDUCATION ET RESPONSABLE DU PDS : « Les enseignants ne sont plus politiquement influencés par les partis »

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KALIDOU DIALLO, MINISTRE DE L’EDUCATION ET RESPONSABLE DU PDS : « Les enseignants ne sont plus politiquement influencés par les partis »

Politisation du secteur de l’Education, parcours syndical et politique, appartenance à la Génération du concret, activités dans la banlieue, etc., le ministre Kalidou Diallo parle sans détour de son implication dans la réélection de Me Wade en 2012. Le bilan de l’année scolaire qui tire à sa fin reste, selon lui, très satisfaisant. Moment pour le ministre de rendre un hommage aux acteurs, enseignants, élèves, parents d’élèves, qui ont tous participé au bon déroulement de l’année scolaire.

L’année scolaire tire à sa fin avec le démarrage des examens. Comment appréciez-vous son déroulement ?

Globalement, je me félicite de la façon dont l’année scolaire s’est déroulée. Parce que le 23 septembre dernier, il y a eu un accord avec le Cuse qui regroupe 24 syndicats et avant, avec le Cusems, avant qu’il ne se casse pour une année scolaire paisible, à condition que le gouvernement respecte ses engagements. Vu ce qui s’est passé, on peut considérer que cette année a été paisible sans grèves majeures sinon quelques soubresauts sans impact durable. Cette année, nous allons avoir de bons résultats au niveau des examens. Je viens d’avoir ce matin (entretien réalisé le mercredi) les résultats du Concours général. Déjà, on peut noter que depuis au moins 5 à 10 ans, on n’a jamais eu de tels résultats par rapport aux mathématiques, aux sciences. Cela veut dire que si les quantum horaires sont respectés, s’il y a la sérénité, la stabilité, le système éducatif peut être performant. Je remercie donc l’ensemble des responsables des organisations syndicales pour leur esprit de responsabilité mais aussi les responsables du système éducatif depuis les directeurs nationaux en passant par les inspecteurs d’Académie, les Inspecteurs départementaux, les chefs d’établissement, les enseignants à la base et les élèves. Tout cela est le produit de l’effort que le chef de l’Etat est en train de faire pour le système éducatif et qui vient d’être reconnu par la communauté internationale. Cette reconnaissance, c’est ce diplôme que vous voyez devant vous ; Initiative des Nations unies pour l’Education des filles (Ungei) m’a désigné comme le troisième ministre de l’Education dans le monde à bénéficier d’un diplôme de reconnaissance pour l’effort fait par le Sénégal pour la scolarisation des filles. Le président Wade a été choisi parmi les trois chefs d’Etat africains qui ont mieux fait pour l’éducation. Il est le « meilleur buteur » pour l’éducation des enfants en Afrique et dans le monde. On est en train de faire un film qui sera projeté aux Nations unies, à New York, en septembre lors de la session sur l’éducation qui verra le Sénégal et le Danemark à l’honneur. Là encore, la communauté internationale a tenu à ce que le président Wade fasse une déclaration de sensibilisation qui sera projetée dans ce film. C’est un honneur pour le Sénégal, d’autant plus qu’il y a eu le G-8 au Canada et on a demandé au président Wade d’intervenir en tant que porte-parole du G-20 et de l’ensemble des pays africains pour que le G-8 prenne en compte dans sa résolution les questions d’éducation. L’option de faire de l’éducation une priorité, de porter son budget à 40% a fait que le Sénégal est aujourd’hui un pays leader et considéré comme un modèle. Nous sommes déjà à 92,5% de taux de scolarisation, à 1,08% de taux de parité filles-garçons. Nous avons juste quelques problèmes pour l’achèvement.

Vous êtes accusé à tort ou à raison d’avoir politisé le secteur de l’Education. Que répondez-vous ?

Il faut d’abord préciser qui sont les auteurs de ces accusations. Il me semble que c’étaient des syndicalistes qui les avaient posées. « Castro » notamment, puis Mamadou Diouf, deux amis et vieux compagnons de lutte syndicale. J’avais répondu à l’époque en donnant quelques explications. D’abord, j’ai dit que j’étais en train de dépolitiser le système parce que j’ai considéré que souvent, les problèmes du système éducatif sénégalais, par rapport aux syndicats, avaient des relents politiques non avoués de la part de certaines organisations. Donc, il faut des solutions politiques où le débat est franc, ouvert et public. J’ai rappelé également que des indépendances à nos jours, le mouvement syndical, surtout au niveau des secteurs comme l’éducation, était dominé par les partis de Gauche, principalement le Pit, la Ld, Aj/Pads, etc.

Il se trouve que moi, je suis en partie un produit de la Gauche sénégalaise. Et je sais quel a été le rôle des enseignants dans ces partis. D’abord ce ne sont pas des partis électoralistes mais des groupes avec une certaine conception politique visant avant tout à peser et à influer sur les positions des travailleurs considérés comme l’avant-garde et la locomotive du mouvement social. C’est pourquoi, il y avait toute une stratégie d’influence des syndicats par l’occupation de postes de direction. Tous ces partis ont ce qu’on appelle un comité syndical chargé de réfléchir en permanence en rapport avec le Bureau politique sur la situation syndicale, de préparer les congrès, les débats sur les contenus de ces instances pour que le moment venu ils puissent influencer le débat, orienter les travaux et même définir des positions imprévues dans la salle. Il faut noter que ceux qu’on appelle les « sans partis » n’ont pas le privilège de se concerter avant. Ils participent donc individuellement au débat sans concertation ni position préalables. Ils croyaient sincèrement à la démocratie syndicale. C’est ainsi qu’on arrivait à occuper des postes stratégiques dans le bureau national, ou mettre des gens qui nous sont proches dans la Commission administrative (Ca), au Ben, au conseil syndical national ; bref, dans tous les organes de décision. Sans que ces partis ne soient majoritaires au plan démographique au niveau des organisations syndicales, ils les pilotaient ainsi de fait. C’est cela qu’est l’influence politique ou la caporalisation. C’est tout ce processus qui a conduit à l’émergence du Sudes qui était dirigé au départ par Maguette Thiam, nouveau Sg du Pit. A l’époque, il était membre du Bureau politique et du Comité central du Pai-Sénégal. Au 3ème congrès, ce fut un débat idéologique violent avec un tiraillement entre marxistes ; mais le Pit a pu faire élire Madior Diouf comme Secrétaire général et le faire seconder par Bouna Gaye, à l’époque, membre du Bp du Pit, puis Ibrahima Sall, un démocrate engagé. Ensuite, c’est le regretté Iba Ndiaye Diadji du Pit qui arrive aux commandes. Ainsi, le Sudes dans son parcours a été beaucoup influencé par le Pit. Je suis concerné puisque j’ai été 1er adjoint de feu Iba Ndiaye Diadji et assuré son intérim comme membre du Bp et du Comité central du Pit. Et paradoxe, lorsque Iba est décédé, j’ai aspiré à être responsable. Mais les marxistes ayant considéré que j’étais proche du pouvoir libéral (pour avoir quitté le Pit deux ans auparavant), un groupe de pression a fait que j’ai été minorisé au congrès par 3 voix. J’ai eu 101 voix et Mamadou Diouf 104. Donc dans tout ce processus, je comprends bien le rôle des partis politiques. Je peux dire la même chose pour l’Uden qui est née d’une scission au sein du Sudes, dirigé d’abord par Mamadou Ndoye et depuis 1993 par « Castro ». Là encore, le poids de la Ld est très important.

Comment faire alors pour mettre de l’ordre dans tout celà ?

Connaissant ce processus de l’intérieur, j’ai considéré que pour dépolitiser le système, il faut restructurer tout cela. Après une réflexion approfondie, j’ai décidé de mettre en place des stratégies de libération des enseignants par l’information, la formation et surtout par l’engagement citoyen pour l’élève et l’enfant.

Au niveau de la Génération du concret qui n’est pas un parti mais un mouvement politique au service du président Wade, nous concevons une nouvelle façon de faire la politique avec un certain nombre de valeurs que nous avons mis en avant. Nous avons proposé aux enseignants cette réflexion qu’ils ont beaucoup appréciée. Nous sommes aujourd’hui à ce résultat qui est un peu paradoxal. C’est-à-dire nous avons des enseignants qui sont membres de ces syndicats pilotés par des politiciens, mais qui ne sont plus politiquement influencés par ces derniers car ils ont d’autres cadres d’influence qui leur expliquent et leur donnent les bonnes informations. Il y a une déstructuration à la base de ce qui, depuis les indépendances, a toujours fondé le mouvement syndical. Ce n’est pas encore terminé puisqu’il y a tout un processus à finaliser. Mais ce que je peux retenir, c’est qu’aujourd’hui, avec l’émergence de nouveaux corps (volontaires, vacataires, maîtres et professeurs contractuels) qui avaient des difficultés particulières et qui étaient plus ou moins influencés par le syndicalisme corporatiste, le contexte devient tout à fait favorable à une libération des enseignants de l’emprise politique traditionnelle de ces syndicats dits de Gauche.

J’ai toujours considéré que la politique du président de la République en direction des enseignants et du secteur de l’éducation a beaucoup aidé à cela. Ils ont vu leur statut amélioré car avant, il n’y avait ni sécurité sociale, ni avancement, ni garantie d’emploi pour les corps émergents, absolument rien.

Aujourd’hui, il y a un certain nombre de mesures qui ont fait que ces emplois sont pérennes avec sécurité sociale, avancement et plus tard titularisation automatique pour tout le monde depuis 2007.

En même temps les salaires sont passés du simple au double voir triple pour les instituteurs, professeurs et universitaires.

Il faut ajouter à tout cela l’image que donne Karim Wade qui est en même temps le patron de la Gc. C’est un homme d’action, d’innovation qui a rompu d’avec la politique du bavardage pour agir. Ce qui est très important parce que les enseignants pour l’essentiel ont été attentifs à tout cela. Ce n’est pas un corps que l’on peut mener à l’aveuglette ; ils sont réfléchis et consciencieux et leur adhésion massive est significative et raisonnée. Au niveau du ministère, nous avons adopté une politique de rupture qui correspond à leur mentalité. Car il leur faut plus de transparence, d’assainissement de rigueur, de justice, d’équité, d’actions concrètes. Cette façon de piloter les choses a certainement répondu à la vision que les uns et les autres avaient du pilotage du système éducatif. C’est tout cela qui a fait qu’il y a eu un rush de beaucoup d’enseignants dans la Gc. Avant la conférence nationale des enseignants de la mouvance présidentielle, du 28 décembre 2009 au Cices, on était à peu près 14.000 adhérents ; plus de 25.000 aujourd’hui. Après il y a eu encore beaucoup d’adhésions. Je suis sûr que le mouvement va se poursuivre puisque de plus en plus d’enseignants nous rejoignent. Je considère que je suis en train de dépolitiser aujourd’hui le système éducatif. Parce que le mouvement syndical ne répond plus à des mots d’ordre de partis politiques. Aujourd’hui, aucun parti politique ne peut se réunir, donner des instructions, aller dans un syndicat et instrumentaliser les enseignants. C’est terminé.

Maintenant les enseignants sont libres dans le mouvement syndical. Du point de vue syndical, je considère donc que j’ai complètement dépolitisé le système. Cela fait partie des éléments qui ont fait que le système peut à terme être pacifié comme du reste cette année scolaire où l’élève a retrouvé toute sa centralité.

Pourquoi vous ciblez les enseignants de façon spécifique dans la Gc ?

Je pense que cette conférence a été utile parce qu’elle a d’abord montré la capacité de mobilisation de notre mouvement. Ensuite, elle nous a permis avec la communication du président de la République, de mieux comprendre sa vision du système éducatif. De ce point de vue, ils savent où est-ce que nous allons et ce que nous attendons des enseignants. J’ai expliqué que les enseignants, à travers l’histoire de façon générale et l’histoire du Sénégal en particulier, ont montré leur capacité de pouvoir modifier les mentalités mais surtout d’affirmer leur militantisme. Si vous regardez bien le rôle des enseignants pour l’émancipation, dans la lutte pour la démocratie, ils ont été les premiers dans leur syndicat comme le Suel, le Spas, puis le Sudes à maintenir le flambeau pour qu’ils aient plus de liberté d’expression, plus de liberté syndicale, plus de marche pacifique, etc.

A un certain moment, Senghor a considéré que le Sudes ou les autres syndicats d’enseignants étaient une sorte de refuge pour les partis politiques clandestins. Les enseignants ont aussi l’avantage d’être partout. Dans tous les villages, les quartiers, on les retrouve. Ils peuvent être porteurs de messages, vecteurs d’opinion pour toute personne qui veut faire passer un message ou porter une opinion. Ils sont aussi des relais. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, je suis capable de savoir dans n’importe quel village au Sénégal s’il y a une bonne route, un dispensaire, une école si les conditions de travail sont bonnes ou mauvaises. Ils peuvent aider le gouvernement à avoir de bonnes informations, à avoir la température sociale du pays à tout moment. C’est pourquoi je dis qu’excepté le ministre de l’Intérieur, je suis le ministre plus informé car ayant des représentants partout dans le Sénégal. Les enseignants sont incontournables dans le processus électoral. Depuis l’inscription dans les bureaux de vote jusqu’à la proclamation des résultats ; d’ailleurs nous n’allons pas nous arrêter là. Nous sommes en train de cibler d’autres corps qui sont partout au Sénégal, santé, commerçants, entre autre, les paysans étant déjà acquis à la cause du Pds depuis le début.

Il y a des querelles entre responsables de la Gc dans certaines localités. Cela ne risque pas de freiner votre élan ?

Je ne suis pas au courant de ces querelles. Moi je gère les enseignants qui ne sont pas pour le moment structurés. Pour le moment, nous n’avons que des points focaux. Chacun là où il est, il est un point focal. Il peut recruter et peut encadrer. Il n’y a pas de tiraillement parce que chacun peut se proclamer point focal et travailler à massifier, à créer des secteurs du Pds, à suivre le processus électoral.

Pourquoi vous militez à la Gc ?

D’abord je suis avant tout un militant du Pds. Je suis le secrétaire général de la Communauté rurale de Ogo, président de la section de l’arrondissement de Ogo, chargé de la communication et porte-parole de la fédération de Matam. J’ai occupé dans l’administration générale du Pds le poste de chargé des syndicats, des étudiants et de l’éducation depuis 2005.

Au niveau de la Gc, on a toujours considéré les anciens du Pds comme des modèles et des références. On ambitionne tous d’avoir le courage, la détermination et la clairvoyance politique et la fidélité qu’ils ont eus dans leur compagnonnage avec le Pape du Sopi. Mais nous considérons que nous sommes aussi une sorte de renaissance libérale. Nous pouvons à notre niveau apporter quelque chose de nouveau à travers les jeunes, les femmes, les enseignants, les autres corps mais aussi nous pouvons aider à innover, aider à des mutations à la fois tranquilles et significatives pour nous permettre de pérenniser la vision du chef de l’Etat. Tant que le président est là, nous serons à ses cotés pour le renforcer, l’appuyer, aider pour sa réélection. Mais nous sommes là également pour la pérennité du système libéral pour toujours. Voilà le sens de notre action. Il faut préparer l’avenir tout en travaillant sur le présent.

On vous a vu faire des sorties en banlieue, particulièrement à Guédiawaye. Qu’est-ce qui vous lie à cette zone, si on sait que vous militez au Fouta ?

Attention, la banlieue peut être considérée comme la troisième région du nord du Sénégal après Matam et Podor, la quatrième étant les Sénégalais de l’extérieur ! Elle est aussi ma base naturelle. Mais il y a encore le plus important car je considère que politiquement, le Pds avait deux problèmes majeurs : c’était la question des rapports avec les syndicats en général et au niveau des enseignants en particulier. C’est pourquoi j’ai ciblé les syndicats et le syndicalisme enseignant. Le second problème majeur, c’est la banlieue. N’oubliez pas le contexte de la fin des élections passées. Il était presque impossible d’entrer à la banlieue. Ce sont des brassards rouges, des pierres, des barrages. Je me suis dit qu’il faut analyser cette situation et voir comment faire. J’ai fait une sorte d’étude interne et j’ai constaté que 80% des associations de la banlieue étaient dirigées par des enseignants. Par exemple l’Association jeunesse éducation santé (Ajes) dirigée par mon ami mais opposant Babacar Mbaye Ngaaraf, qui coordonne en même temps la Synergie des secteurs pour l’assainissement de la banlieue (Saba) ; d’autres enseignantes et enseignants dirigent le Conseil de la jeunesse de Pikine-Dagoudane (Cheikh Mbacké Seck), le Collectif des sinistrés de Keur Massar (Amadou Seck), l’Association pour le développement de Madina Gounass, etc. Je peux même ajouter la Confédération des associations de la banlieue dont la présidente est Adji Fatou Samb, le Cadre de concertation pour le développement de la Petite enfance, dirigé par M. Camara, enseignant et l’Association pour le développement communautaire dirigé par Idrissa Bocoum, tous des instituteurs. Pour dire que la banlieue compte beaucoup sur le développement à la base, à travers ces types d’associations et moi-même j’ai été pendant 10ans président de l’Association pour le développement de mon village et des dix autres localités environnantes C’était une première remarque. Alors je me suis dis que la première chose à faire c’est de stabiliser et permettre les conditions d’entrée paisible dans la banlieue. J’ai recensé ces enseignants. J’ai pu parler avec eux et aider à ce qu’ils comprennent mieux ce que nous sommes en train de faire. J’ai identifié aussi des imams qui organisaient des marches et j’ai remarqué que la plupart d’entre eux étaient des fonctionnaires retraités, surtout des enseignants.

Finalement, nous avons non seulement pu rétablir le dialogue mais aussi aider au moins à ce qu’on cesse de porter des brassards rouges, de lancer des cailloux et qu’on permette les conditions de discussions politiques normales et citoyennes. C’était la deuxième phase. Ce fut un élément stabilisateur. Ensuite, la troisième étape fut la pénétration politique réelle. J’ai commencé par les chefs de quartier de Wakhinane Nimzat au nombre de 42 et discuté avec eux. Résultats : ils ont pris de leur propre poche pour participer à la campagne pour Haïti malgré leur situation de « sinistrés » par les inondations ; ils ont été reçus par la suite par le chef de l’Etat. J’ai fait la même chose pour 149 imams de la banlieue depuis Sangalkam, Sébikotane, Keur Mbaye Fall jusqu’aux Parcelles assainies. Ils devaient être reçus par le chef de l’Etat mais malheureusement cette audience a été torpillée par des frères qui n’avaient pas compris l’enjeu politique. Mais nous avons pu renouer le dialogue et nous attendons de voir les meilleurs moments pour arranger cela. Ensuite, nous avons pris contact avec des responsables de mutuelles de crédits, des commerçants, des transporteurs, des « coxeurs », de groupements divers. Mais tout ceci à partir des réseaux d’enseignants que nous avons stabilisés. Ce sont eux qui ont servi d’intermédiaires. J’ai pu avoir de bons partenaires, comme Baïdy Sèye, inspecteur d’Académie de Sédhiou originaire de la banlieue et qui a été porte-parole de Modou Diagne Fada. De même que Hamidou Dia et Amy Sy qui sont venus rejoindre le Pds avec 13 grands responsables politiques des partis du Bennoo. J’ai aussi nommé un conseiller spécial dans mon ministère chargé des questions de la banlieue. En plus, la banlieue de Dakar, c’est le Sénégal en miniature. Tous les segments et échantillons du Sénégal sont y présents. Celui qui maîtrise la banlieue, maîtrise le reste du Sénégal. Mais tout cela a été facilité par les réalisations de Me Wade ; les inondations n’ont pas commencé en 2000 mais personne n’a pu faire ce que le président Wade a réalisé : plan Orsec répété depuis 2005 à coups de milliards à chaque fois, le plan « Jaxaay » ; sans oublier que lors de l’hivernage 2009, le ministre d’Etat Karim Wade a offert 15 moto-pompes de grande puissance . On peut citer toujours à l’actif du président toutes les routes goudronnées de la banlieue. Il y a aussi une grande admiration pour Karim au niveau de la banlieue. Certains considèrent qu’il est originaire de Keur Massar, qu’il y a grandi et qu’il jouait avec les enfants de cette zone à l’époque.

La gestion catastrophique du Bennoo de sa victoire électorale dans la banlieue a aussi a créé des mécontents dans son électorat. Tout le monde sait que ce sont les mécontents du Pds et la Société civile qui ont, en majorité, élu les conseillers de l’opposition. Seulement, lorsqu’il a fallu élire les maires, les politiques ont tout accaparé. Certains se sont sentis frustrés de voir leur victoire récoltée par d’autres et c’est le cas de Babacar Mbaye Ngaaraf, très apprécié par les populations à Wakhinane Nimzat. Si les électeurs de Guédiawaye savaient que c’est le socialiste Chérif Macky Sall allait devenir leur maire, elles ne voteraient jamais pour Bennoo.

En outre, Bennoo avait bâti sa campagne au niveau de la banlieue sur les inondations, mais depuis leurs installations, les maires n’y pensent plus et dans leur budget, les inondations figurent dans les divers ! C’est tout cela à la fois qui explique le retournement de situation noté dans la banlieue qui est en train de tourner le dos à l’opposition. Pour moi, quand des gens me demandent pourquoi je ne pars pas militer au Fouta, je leur réponds que je maîtrise bien ma base là-bas mais ne suis pas seulement un militant terroir. Il y a des responsables politiques uniquement de territoire local. Moi, je considère que tout en mobilisant chez soi, on doit pouvoir intervenir partout au Sénégal, en rapport bien entendu avec les responsables politiques locaux.

Il y a près de 4 ministres originaires du Fouta. Y a-t-il une synergie entre vous pour le renforcement de la mouvance présidentielle ?

Je ne calcule jamais les ministres en fonction de leurs origines territoriales ou de leurs ethnies. Au niveau de Matam, on n’a aucun problème. J’ai d’excellents rapports avec l’ensemble des ministres originaires de Matam. Aujourd’hui, nous faisons bloc ensemble pour faire en sorte qu’en 2012 on ait un score sans précédent dans le Fouta en faveur du président de la République. C’est cela notre objectif.


 



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