La question du rafistolage continu du tunnel de Soumbédioune a occupé une bonne partie des débats, hier, lors du vote du budget du ministère de Karim Wade. Mais ce dernier, reconnaissant que «le tunnel est un problème important », s'est défaussé sur Cde qui est responsable en estimant que l'ouvrage «n'a pas fait l'objet de réception définitive de la part des services du ministère».
Comme pour la question du député Mously Diakhaté sur l'actionnariat de Dubaï Port World, Karim Wade, ministre d'Etat, ministre de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, a presque esquivé l'affaire des perpétuels travaux dans le tunnel de Soumbédioune qui présente des défaillances techniques. Toutefois, Karim Wade a reconnu que « le tunnel est un problème important». Avant d'expliquer : «Après la grosse période de pluies de cet hivernage, il y a eu quelques infiltrations et des problèmes de capillarité que nous sommes en train de régler. Mais nous sommes bien en deçà des normes qui signifient qu'il y a un véritable danger. La situation est sous contrôle et nous sommes en train de prendre toutes les dispositions pour y remédier».
Le ministre a par ailleurs confirmé que les travaux ne sont pas terminés parce que «ce projet n'a pas fait l'objet de réception définitive de la part des services du ministère». Mieux, a-t-il ajouté, «le tunnel est encore sous la responsabilité de l'entreprise et du Consortium d'entreprises qui ont entrepris les travaux». Autrement dit, les problèmes que rencontre le tunnel ne relèvent pas de lui, ni de ses services. S'agissant des palmiers, Karim Wade précise qu'ils ne viennent pas du Golfe et qu'ils en sont à un taux de perte de 7%, alors qu'ils avaient prévu au départ un taux de 20%.
Il se défausse sur Cde qui n'a pas encore livré l'ouvrage
Revenant sur la question relative au différend avec Jean Lefebvre Sénégal (Jls), le ministre des Infrastructures a remis sur la table la construction de la route Kaolack-Fatick pour dire que «l'entreprise (de Bara Tall) s'est opposée à la reprise des travaux. Ce qui a ouvert un contentieux. Actuellement, nous sommes devant la Justice pour qu'elle puisse départager l'entreprise et l'État. Des experts ont été nommés pour déterminer les responsabilités». Enfonçant le clou, Karim Wade révèle que ce projet leur a créé «de grosses difficultés, notamment avec la Banque africaine de développement puisqu'elle avait posé comme condition le préalable du règlement de cette situation à la continuité de sa coopération dans le secteur routier».
Arrêté à la somme de 142,314 milliards de F Cfa contre 140,129 milliards de F Cfa, le budget 2010 du ministère de Karim Wade a connu une hausse de 2,185 milliards de F Cfa en valeur absolue et 1,56% en valeur relative.
… « le pont de Grand-Yoff qui symbolise toute l'ambition du Ps pour les infrastructures»
L'Assemblée nationale a servi de tribune à Karim Wade, ministre d'État, ministre de la Coopération internationale, de l'Aménagement du territoire, des Transports aériens et des Infrastructures, pour «répondre à (ses) amis de l'opposition, plus particulièrement le Parti socialiste» qui l'avait interpellé par voie de presse sur le programme «Zéro nid-depoule». Lors du vote du budget de son département, il a déclaré sur un ton moqueur que «le pont de Grand-Yoff symbolise toute l'ambition du Parti socialiste pour les infrastructures au Sénégal».
Sur les investissements routiers, Karim Wade a fait des comparaisons avec les socialistes. «Avant 2000, nous avions une insuffisance du réseau routier revêtu, nous assistons à un fort enclavement des collectivités locales et un enclavement du pays par rapport à la sous-région. Également, nous assistions à la dégradation prématurée des routes, une mauvaise conception de l'assainissement, des problèmes de surcharge à l'essieu qui coûtent, d'après certaines études, près de 40 milliards parfois et une absence totale de politiques d'entretien adéquates».
Pis, même «le problème de l'enclavement de Keur-Massar qui est une zone très touchéé par les inondations avec un défaut criard d'infrastructures», Karim Wade le considère également comme «l'héritage de l'ancien régime à travers un développement sauvage de nouvelles zones». Ce qui fait dire à M. Wade : «Ils (les socialistes) n'ont pas développé de nouvelles infrastructures et nous sommes obligés aujourd'hui de venir investir massivement, de solliciter massivement le Budget consolidé d'investissement (Bci), nos amis bailleurs de fonds, la coopération décentralisée pour venir compenser l’héritage qu’ils nous ont laissé ».
Abdoul Aziz SECK et Bachir Fofana
Source Le Populaire
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