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Politique

Karim Wade : comment il pourrait faire mal

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Karim Wade : comment il pourrait faire mal
S’expliquant les raisons de sa disgrâce, l’ancien numéro deux du Parti démocratique sénégalais (Pds) Idrissa Seck avait fait diffuser un Cd explosif, dans lequel il faisait parler un « ami » du Président. Ce dernier dont l’identité n’avait pas été déclinée et qui pourrait bien être le conseiller spécial du Président et homme d’affaires Pierre Aïm, avait confié à Idrissa Seck qu’un jour viendra où le fils d’emprunt devra céder la place au vrai fils. La suite est bien connue. PAR NETTALI.COM

Me Wade (comme la première dame, Mme Viviane Wade) a joué un rôle actif dans cette opération. Et il faut bien se faire à l’idée que la chute de l’ancien Premier ministre et son exclusion du Parti démocratique sénégalais (Pds) participaient de cette logique de positionnement de Karim Wade. Sans fonctions officielles importantes, simple conseiller de son père, il héritait dans les faits du poste de Vice-Président. Et sans doute, l’actuel Premier ministre n’aurait pas été porté à la Primature, s’il n’avait pas bénéficié de l’aile protectrice de Karim Wade qui l’aidera plus tard à positionner ses hommes aux postes les plus stratégiques, tout en combattant de l’intérieur du Parti démocratique sénégalais ses adversaires les plus coriaces. En effet, la neutralisation politique de Modou Diagne Fada ainsi que le harcèlement qu’il a subi à l’intérieur du Pds n’auraient certainement pas porté tous ses fruits s’il n y avait pas derrière cette opération de liquidation politique, la main froide et bien invisible de Karim Wade.

Passé l’opération de « nettoyage » et de contrôle du Parti démocratique sénégalais (Pds), il ne restait plus qu’à travailler à la réélection du candidat Me Abdoulaye Wade. Opération à laquelle, Karim Wade a activement participé. Il serait même descendu de façon quasi-clandestine sur le terrain politique, dans des « ilots » comme Pikine et Guédiawaye, véritables viviers électoraux, pour « convaincre » les électeurs. C’est donc sans surprise que réélu à la tête de l’Etat pour cinq ans encore, le Secrétaire national général du Pds a réservé ses piques à l’opposition et les seules et réelles félicitations à son fils Karim Wade. Une sortie largement commentée qui marque le point de départ d’une sortie programmée de Karim Wade de l’ombre. Les commentaires sont cependant assez contradictoires sur ce sujet. Car autant certains estiment que le chef de l’Etat veut désormais baliser le chemin de sa succession à Karim Wade, autant d’autres observateurs avertis estiment qu’il s’agit là d’un coup de diversion comme le Président en a l’habitude. Les premiers veulent bien se fonder sur le fait que le fils du Président n’est pas politique (ce qui reste à être prouvé dans les faits) et convoquent des impossibilités presque psychologiques (donc subjectives), à savoir que les sénégalais n’iront jamais jusqu’à l’adopter. Un argumentaire qui convoque aussi des obstacles internes au Pds mais qui occulte le fait que l’appareil actuel a été « nettoyé » des puissances hostiles à l’ascension de Karim Wade. Et que dans les faits, le véritable numéro deux du Pds après l’Etat, c’est bien Karim Meïssa Wade, comme il aime désormais se faire appeler pour ancrer sa sénégalité pleine et entière dans la tête de ses concitoyens. A 39 ans (il est né le 1er septembre 1968 à Paris), celui dont le journal L’As décrit sous les traits d’un homme qui a un rythme de travail « presque surhumain » et qui l’aurait hérité de son père « comme l’amour pour la natation » a le contact facile. A l’image de son père. Un jour, raconte L’As, « vers 2 heures du matin, il était sur la Corniche en compagnie de Abdoulaye Baldé, pour les derniers réglages avant le lancement des travaux prévu le lendemain. En jean et baskets, Karim regardait tout et rien, vérifiait les poteaux comme un manœuvre, fixait un boulon... »…

L’autre élément occulté par les tenants d’une impossible succession de Wade par son fils, ce sont les moyens colossaux et le réseau d’affaires de Karim Wade. Une vraie machine avec des excroissances insoupçonnées au niveau du corps social sénégalais qui, après 7 ans d’alternance a beaucoup changé dans sa configuration. Le leader du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), sans doute le plus intelligent de l’actuelle classe politique malgré les apparences, dira que « c’est une nouvelle bourgeoisie qui est en marche ». Dans un pays comme le Sénégal, où l’Etat est la première pourvoyeuse de richesses et le seul arbitre de l’attribution des marchés, négliger évidemment la puissance financière de Karim Wade et l’impact que celle-ci pourrait avoir sur la société relève pourrait bien révéler de mauvaises surprises aux adversaires du fils du Prince. Ce, d’autant plus que même une bonne partie de la presse (Télévision, radios et journaux) n’échappent pas non plus à son influence ; qu’elle soit directe ou indirecte. Il dispose aussi – fait non négligeable – de l’appareil d’Etat et des avantages connexes (Police, Justice, Commandement territorial etc).

Mais la « pomenade » de KarimWade ne sera pas de tout repos. A coup sûr il trouvera encore des obstacles sur son chemin dont le moindre est toujours Idrissa Seck. Ce dernier comprend parfaitement que Karim Wade est un adversaire bien sérieux. Ils le savent tous les deux. Le journal L’As rapporte que Karim Wade répond toujours de la même façon quand il est interrogé sur la nature des sentiments qu’il éprouve à l’endroit d’Idrissa Seck : « le même sentiment que vous auriez eu à l’endroit de quelqu’un qui a traité votre père d’ancien spermatozoïde ».

Le fils du Président aura aussi en face de lui le réseau d’affaires auquel il a supplanté un nouveau qui, bien qu’affaibli n’est pas tout à fait mort. Dans les salons dakarois, on retrouve beaucoup de ténors de l’ancienne « bourgeoisie » qui ont la rancœur tenace. Et dont les intérêts ont été anéantis par le nouvel appareil économico-financier, installé sur les décombres de l’ancien régime.

La question est cependant de savoir si les réseaux anti-karim seront assez puissants pour l’empêcher d’avancer. En effet, le problème n’est pas de savoir s’il est souhaitable ou non que Karim Wade remplace son père. Dans la logique très réaliste de Wade, les termes de ce nœud se posent plutôt en termes de possibilité de réalisation de ce dessein caché. Si les circonstances le permettent, rien ne pourra s’opposer à la machine libérale qui a déjà largement prouvé qu’elle pouvait efficace même sans la caution morale et intellectuelle de l’élite dakaroise. Les prochains actes que poseront le Président pourront nous édifier. Déjà qu’on annonce que le prochain gouvernement pourrait réserver des surprises majeures et que le Comité directeur accueillir une recrue de taille qui ne serait autre que Karim Meïssa Wade.



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