A sa manière, Me Wade a fêté le 19 mars 2000 en pensant au 22 mars 2009, premier jalon d’un projet de libération qu’aucun mégalomane, fût-il entouré d’une meute de laudateurs, n’aura jamais les moyens d’enrayer, a estimé le Bp de l’Afp qui s’est réuni hier.
« Si le 19 mars 2000 a été un évènement digne à tous points de vue, il a été célébré, dix ans après, par des hommes en rupture de ban par rapport aux valeurs qui ont forgé l’histoire de notre pays. De surcroît, en présentant avec aplomb un bilan fantaisiste, les tenants du pouvoir continuent de dérouler leur projet monarchique liberticide, en affichant leur arrogance et leur mépris à l’endroit du peuple sénégalais qui leur a tout donné ». C’est du moins l’avis du Bureau Politique (Bp) de l’Alliance des Forces de Progrès (Afp) qui s’est réuni hier.
Au milieu de la misère profonde subie par les populations, voilà que Me Wade lui-même, à en croire les progressistes, « ne se contente pas de couvrir les actes inqualifiables perpétrés par son fils à la tête de l’ANOCI, un mauvais exemple parmi tant d’autres ». « Arborant une fierté à laquelle lui-même ne croit pas, il tente de nous convaincre que le prince qu’il veut nous imposer est sorti de la cuisse de Jupiter, mais il se heurte à un obstacle infranchissable, parce que le peuple sénégalais ne croit pas en Jupiter », lit-on dans le communiqué. Qui ajoute, « il est plus que Jupiter, précisément en tant que porteur d’une foi et de valeurs qui transcendent toutes les Olympes ». Ainsi l’instance dirigeante de l’Afp se convainc qu’ « à sa manière, il a fêté le 19 mars 2000 en pensant au 22 mars 2009, premier jalon d’un projet de libération qu’aucun mégalomane, fût-il entouré d’une meute de laudateurs, n’aura jamais les moyens d’enrayer ». « Après Kédougou, Matam, Kolda, Ouakam, Grand-Dakar, Guédiawaye, pour ne citer que ces jalons spontanés, Vélingara prend le flambeau des régions périphériques qui crient leur malaise spécifique », indique le Bp de l’Afp. Qui regrette, « mais, pour les tenants du pouvoir, qu’importe ! Comme hier les maréchaux Bokassa, Mobutu, le Shah d’Iran, Bébé Doc, Marcos, Somoza, ils continuent de vivre derrière leurs petits doigts, sourds au mécontentement populaire grandissant ».
Pourtant, aux yeux des progressistes, « les données sont têtues ». « Non seulement l’économie sénégalaise est gangrénée par une corruption endémique dont les principaux acteurs bénéficient d’une impunité savamment organisée, mais la mauvaise répartition des maigres performances entraîne des conséquences sociales douloureuses », ont-ils dit. En effet, pour Niasse et ses camarades, « après l’effondrement programmé du monde rural, après le démantèlement criminel des principales unités industrielles, après l’essoufflement des infrastructures liées à la pêche, après l’asphyxie de l’industrie du tourisme, il apparaît clairement que la croissance qui peine à atteindre le taux de 2 %, est porté par le secteur tertiaire, les services. En plus, beaucoup d’emplois ont déjà été perdus ou sont menacés. Comme le secteur tertiaire n’emploie pas beaucoup de monde, l’essentiel de la population se retrouve confiné dans la misère visible dans le monde rural, dans les espaces urbains et périurbains, notamment chez les femmes, les personnes âgées et les jeunes ». En plus, ajoute l’instance dirigeante de l’Afp, « ces populations démunies subissent de plein fouet une inflation entretenue très souvent par la volonté du régime de Me Wade de maintenir un train de vie de l’Etat incompatible avec la situation dramatique des finances publiques parasitées par un gaspillage inqualifiable. Pendant ce temps, les problèmes environnementaux récurrents comme les inondations et le ramassage des ordures ne sont pas traités en profondeur, dans la transparence. Toute politique cohérente de logements sociaux est plombée par la boulimie foncière inédite des tenants du pouvoir qui dévaste tout sur son passage ».
Pour toutes ces raisons, le Bureau politique de l’Afp engage le régime de Me Wade et ses laudateurs impénitents à se ressaisir, en étant attentifs au pouls du peuple et à renoncer à leur projet insensé d’asservissement des Sénégalais, fiers héritiers d’une histoire qu’ils ne sauraient renier.
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