L'institut Max Planck va entamer en juin l'identification de milliers de restes de handicapés et malades exterminés sous le IIIe Reich, ultime étape dans l'inventaire de cet épisode infamant pour la médecine et la science allemandes.
Cette tâche colossale vise à établir en trois ans la première base de données des victimes du programme dit "T4", entamé début 1940 et cyniquement baptisé "programme d'euthanasie" par ses concepteurs nazis. Ce recensement "intégrera des données biographiques basiques concernant les victimes, leur traitement institutionnel et les critères utilisés pour les sélectionner", explique la société.
"La cause de leur mort sera aussi documentée, de même que les données sur le prélèvement de leur cerveau, le chemin qu'ont suivi les échantillons et les recherches menées sur eux", poursuit cet institut basé à Munich, qui alloue 1,5 million d'euros à ce projet.
Entre janvier 1940 et août 1941, plus de 70.000 personnes ont été gazées dans six lieux dédiés prévus par le programme "T4", conçu par une soixantaine de bureaucrates et de médecins pour éliminer les handicapés mentaux ou physiques considérés comme une charge pour la société.
Face aux protestations publiques, le programme a officiellement été arrêté mais les meurtres ont continué sous d'autres formes - privations de nourriture, négligence, injections de doses létales d'antidouleurs. On évalue à plus de 300.000 personnes le nombre de victimes totales de ces massacres. Mais les sanctions judiciaires ont été rares et la plupart des professionnels impliqués ont poursuivi leur carrière après guerre.
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