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L’APRES WADE VU PAR LE PR BATHILY : « Le tribut sera très lourd à payer »

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L’APRES WADE VU PAR LE PR BATHILY : « Le tribut sera très lourd à payer »
NETTALI - Le Professeur Abdoulaye Bathily, leader de la Ligue démocratique, mouvement pour le parti du travail (Ld-Mpt) estime que la dynamique dans laquelle les autorités de l’alternance sont engagées va à l’encontre des intérêts du Sénégal. Sur les ondes de Sud-Fm dans l’émission « Objections », il fustige ce qu’il assimile à une dilapidation des biens de notre pays et déclare que les sénégalais vont payer, un très lourd tribut des années Wade.

Bathily estime que la situation est grave « parce que ce qui paraît dans les journaux n’est rien par rapport à ce qui se dit en comité restreint entre investisseurs... ». En effet, déclare le leader de la Ld-Mpt, « aujourd’hui, nous sommes à un déficit budgétaire de près de 6%. Cela veut dire que nous sommes plus en mesure de financer un projet ». Selon Bathily, « le budget n’est qu’indicatif. On est revenu presque 15 ans en arrière du point de vue de l’histoire économique. C’est une régression ». Les caisses sont non seulement vides mais des dettes ont été « accumulées » alors qu’en 2000, « les fondements de l’économie étaient solides (…), les équilibres macro-économiques avaient été réalisés après des décennies d’ajustement très dures », dit-il.

Cette situation nouvelle se manifeste par « une rupture de financements de ses engagements. Les salaires ne suivent plus comme c’est le cas à l’Université de Dakar où les enseignants ont du mal à percevoir leurs salaires. Les vacataires, et d’autres secteurs aussi sont concernés. L’Etat fait des emprunts obligataires. Et cela ne suffit pas. Ils envisagent de vendre le patrimoine immobilier et foncier à vil prix. Ils envisagent de s’endetter à tout vents sur le marché financier ». Bathily qui se dit convaincu que « ce régime va finir bientôt » en évoquant « des indicateurs qui montrent que c’est terminé » pense dans le même sens que la situation est « tellement désastreuse » qu’ « il nous faudra un consensus fort pour surmonter ce qui va en résulter parce qu’il faudra faire des sacrifices ». Le chef de file de la Ld-Mpt, est d’avis que « le prix sera très lourd à payer ».

Analysant toujours l’économie sénégalaise, le Professeur Abdoulaye Bathily évoque la récente attribution de la troisième licence de téléphonie à Sudatel et les critiques qui ont accompagné cette opération. « Il n y a pas que Wireless, d’autres opérateurs se sont plaints et qui se sont même retirés parce que les conditions étaient troubles. Il y a certainement des dessous qui seront un jour révélés. »

« Notre pays est pointé du doigt comme étant le pays des dessous de table »

Bathily dénonce les options stratégiques du pouvoir qui n’a pas associé le secteur privé national dans l’attribution de la licence. « Il est paradoxal qu’on veuille développer le Sénégal et que parallèlement, on ne fasse rien pour développer le secteur privé national. Le secret de la révolution économique dans les pays d’Asie, ce n’est pas autre chose que l’implication effective des opérateurs économiques nationaux. C’est une obligation qu’ils se sont imposés. Vous ne pouvez pas aller investir en Chine, en Malaisie ou dans tous ces pays qu’on appelle les Tigres d’Asie, si vous n’impliquez pas les opérateurs économiques nationaux. On vous dit toujours que tel pourcentage doit être réservé en partenariat avec les nationaux quelque que soit le niveau d’investissement ». Selon le Jallarbiste en chef, « c’est comme cela qu’un pays se développe. Car c’est en créant des richesses, une classe moyenne dans le secteur des services etc. Malheureusement, ici on raisonne en terme de pourcentage à avoir sous la table et on ne pense pas aux intérêts nationaux ».

Le chef de file de la Ld estime que pour la troisième licence de téléphonie, « un gouvernement sérieux au service d’un pays qui a une vision stratégique de développement d’un pays comme le Sénégal devrait dire : « dans l’attribution par exemple de cette nouvelle licence, je vends 50%, l’Etat exerce sa souveraineté en gardant 10 ou 15% ». Et parce que « c’est un secteur extrêmement rentable, qui rapporte des bénéfices énormes », on aurait pu y associer les opérateurs privés nationaux au lieu de laisser tout cela à des étrangers. Car cela peut permettre aux opérateurs privés nationaux de « s’insérer dans le tissu économique mondial » et « c’est de l’emploi pour le pays ». Pour Bathily, « l’argument de la faiblesse de tient pas. On doit les renforcer car c’est à travers des opportunités comme cela qu’on augmente la surface financière des entrepreneurs locaux. C’est cela la globalisation. Aujourd’hui, l’Union européenne travaille pour les européens, les Etats-Unis pour les américains, les asiatiques pour eux. C’est ce que font tous les gouvernement du monde. Ce gouvernement n’est pas libéral. C’est un régime d’affairiste. Le libéralisme, c’est le développement du capital. Ce que le gouvernement est en train de faire, c’est de la cleptocratie », estime Bathily qui ajoute que « ces huit dernières années ont été des années de dépossession de la nation sénégalaise de tout qu’elle a comme biens dans le secteur productif, tout s’est effondré. L’agriculture, la pêche, le tourisme, le système sanitaire, l’école. Ce qui nous reste, ce sont les grandes entreprises nationales et on est train de les brander », regrette-t-il.

Qualifiant la gestion des marchés publics sénégalais d’ « affaire préoccupante » au moment où « notre pays est pointé du doigt comme étant le pays des dessous de table par excellence, Bathily explique que les vraies décisions, à l’image de l’octroi de la troisième licence de téléphonie à Sudatel, sont prises ailleurs. En effet, dit-il, « je l’ai dit il y a trois ans. Il n y a plus de gouvernement au Sénégal dans le sens où l’on entend ce terme. J’ai dit qu’il y a un comité qui, dans l’obscurité prend toutes les décisions. Le Premier ministre, les ministres, c’est juste pour amuser la galerie, faire des discours, prendre des salaires et aller à des cérémonies. Mais les vraies décisions sont aujourd’hui prises ailleurs ». Le chef de file de la Ldpmt en veut pour preuve l’Agence nationale de l’Organisation de la conférence islamique (Anoci). « Une agence qui est chargée de l’organisation d’une conférence a maintenant sa main dans toutes les affaires de l’Etat. Chaque fois qu’il y a des scandales financiers quelque part (Ics, Sonacos, Senelec etc), on dit que c’est tel responsable de l’Anoci qui a le dossier ou qui est en train de le régler. Et les gens ne se gênent même pas de le dire publiquement ». Conséquence, « lorsque vous allez à l’étranger, en Afrique et dans le monde dès que vos dites que vous sénégalais, les gens vous approchent pour vous demander : « mais qu’est ce qui se passe au Sénégal ? ». Bathily estime que la situation est grave « parce que ce qui paraît dans les journaux n’est rien par rapport à ce qui se dit en comité restreint entre investisseurs...



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