Mais, cette tragédie pose d’autres problèmes. D’abord, nous sommes en droit de nous interroger sur la justification de la présence de notre armée qui a pour mission de rétablir l’ordre et la paix dans cette région du pays, puisque selon la presse, l’enlèvement et l’assassinat d’Omar Lamine Badji auraient été opérés à proximité d’un campement militaire chargé de contrôler la zone.
D’autre part, il y a lieu de se demander si le président Abdoulaye Wade fait encore confiance à ses services de sécurité lorsqu’il envisage de recourir aux services d’une personne privée pour aider à l’enquête, moyennant une récompense de 50 000 000 de francs, un billet et un visa, afin de mettre la main sur les meurtriers.
Nous aurions souhaité de la part du chef de l’Etat la même détermination à traquer les commanditaires de l’assassinat de Maître Babacar Sèye. En lieu et place, nous avons assisté à l’absolution de la sale besogne des exécutants. Pour tout dire, l’état d’insécurité et de violence qui règne en permanence en Casamance enlève toute illusion sur les capacités du président Abdoulaye Wade à trouver la solution de ce drame qui déchire notre Nation.
En outre, les initiatives privées des bonnes volontés qui se sont mises en œuvre n’ont pas eu plus de chances. Elles semblent au contraire engendrer des querelles et des rivalités antagoniques qui ont aggravé la situation. C’est pourquoi, nous croyons opportune notre proposition maintes fois renouvelée de la tenue d’une conférence nationale pour trouver un consensus national sur le statut de la Casamance. Le projet ne peut plus être différé et les citoyens sénégalais doivent en exiger la réalisation immédiate par une pétition nationale.
Pour conclure cette déclaration, nous dirons qu’il est temps de se soumettre à la raison : l’irrédentisme de nos frères du sud ne peut être résolu par le droit, et encore moins par la puissance de feu. C’est un problème politique qui trouve sa source dans des ramifications historiques, socio-économiques et culturelles appelant à une solution politique négociée qui ne peut être que le fruit d’un dialogue national.
Mamadou DIA Ancien président du Conseil des Ministres Bp 2304 Dakar Rp Tél./ fax 824 03 87 Ndlr : Le titre est de la rédaction
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