En 2024, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a enregistré une croissance économique de 6,3 %, en hausse par rapport aux 5,2 % de l’année précédente. Ce dynamisme s’est affirmé dans un contexte pourtant marqué par l’instabilité sécuritaire au Sahel, les tensions géopolitiques sous-régionales et les transitions politiques fragiles. Une performance que le président de la Commission, Abdoulaye Diop, attribue à la résilience des États membres, à une discipline budgétaire renforcée et à une amélioration des fondamentaux économiques.L’inflation a reculé à 3,5 %, contre 7,4 % en 2022, tandis que le déficit budgétaire a été contenu à 5 % du PIB, notamment grâce à une hausse significative des recettes fiscales et douanières. Cette consolidation budgétaire s’est accompagnée d’une progression soutenue de la masse monétaire, reflet d’une activité économique mieux orientée, sans pression excessive sur les prix.Les exportations agricoles et extractives ont contribué à un net redressement du solde extérieur, avec une amélioration visible de la balance commerciale dans plusieurs pays membres, en particulier le Sénégal, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Ce regain de compétitivité à l’export repose à la fois sur la montée en puissance des chaînes de valeur locales et sur un environnement monétaire relativement stable.Malgré ces signaux positifs, la Commission reste prudente sur les perspectives de moyen terme. Le renforcement des infrastructures régionales, la transformation productive et l’intégration des marchés restent les clés d’une croissance durable et inclusive, à l’échelle de toute la zone. Car la robustesse d’une union économique ne se mesure pas seulement à ses agrégats, mais aussi à sa capacité à amortir les chocs, réduire les écarts entre pays et canaliser les fruits de la croissance vers les populations.
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