La nouvelle exigence de l’opposition risque de faire long feu - Pourquoi la boîte noire du fichier électoral ne sera pas auditée.

Après l’audit du fichier électoral exigé et obtenu par l’opposition avant la présidentielle du 25 Février 2007, la nouvelle exigence des camarades de Dansokho est l’audit de la boîte noire de ce même fichier. Une bataille qui semble être perdue d’avance. Car à en croire le directeur de l’automatisation du fichier (Daf), Habib Fall, seule la société américaine Eastshore Technology détient ce droit qui lui est exclusif.

A quoi renvoie ce terme boîte noire du fichier électoral dont l’ audit est devenu la nouvelle exigence de l’opposition ? Une interrogation à laquelle le directeur de l’automatisation du fichier électoral (Daf), Habib Fall apporte une réponse : « c’est un logiciel dont la licence appartient à une société américaine, Eastshore Technology. Elle a la propriété industrielle exclusive». Et de poursuivre : « Nous avons seulement acquis les droits d’utilisation pour contrôler les empreintes ». Dès lors, explique le directeur de l’automatisation du fichier électoral « l’opposition voulant la cinématique de ce logiciel qui est interdit par le droit privé, ne peut en aucun cas y accéder ». Mieux, précise-t-il : « c’est un programme qui n’est pas accessible à quelqu’un d’autre. La façon interne de fonctionner de ce logiciel ne nous intéresse pas. C’est la propriété exclusive du constructeur. Nous n’avons pas le droit d’y accéder ». « C’est une clause qui est même contenue dans les contrats d’attribution de ce programme. Il est interdit de regarder ce qui est à l’intérieur. On lui pose une question, il nous répond. C’est tout. » précise le D.A.F Habib Fall. « Cette boîte est un mystère, une véritable nébuleuse » selon la Cpa Du côté de la coalition populaire pour l’alternative (Cpa), on assimile cette fameuse boîte à un « mystère ». Dans une note d’information parvenue à notre rédaction, Iba Guèye, plénipotentiaire de la Cpa à l’audit du fichier électoral, trouve que c’est « regrettable ».

Pour eux : « il s’agirait plutôt d’une boîte mystérieuse. Une véritable nébuleuse. Le seul audit qui vaille aujourd’hui serait un audit contradictoire mené, de manière urgente, par un cabinet externe choisi d’accord parties afin de statuer définitivement sur les inscriptions multiples, dont il existe différents types, à cause notamment de la non-fiabilité de l’état-civil sénégalais. Mais aussi sur la nécessité d’utiliser un système qui garantit l’unicité du vote de chaque électeur, de chaque électrice, et sur bien d’autres failles du processus électoral ». Pour sa part, Moustapha Fall « Che » , leader de l’alliance patriotique de libération (Apl/ Dogg bumu gacce) par ailleurs membre de la coalition « Jubbanti Sénégal », cette « fameuse » boîte noire contrairement à ce que disent les membres de la Cap 21(selon eux, c’est l’affaire du constructeur), renferme des données très compliquées. Ce se sont ces données qui ont permis la fraude électronique. Avec des bureaux de vote planifiés à partir du fichier du parti démocratique sénégalais (Pds). En tout cas, prévient-t-il dans cette affaire, leur seul interlocuteur reste et demeure le chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade.