La Résolution 1325 des Nations unies est difficile à appliquer, selon Ndioro Ndiaye

Dakar, 28 mars (APS) – La Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, sur les rôles des femmes dans les décisions politiques, la prévention et le règlement des conflits, est ‘’très difficile à appliquer’’ en raison des exigences qu’elle requiert des gouvernements, mais aussi de la part de la société civile et des partenaires au développement, a relevé mercredi à Dakar Ndioro Ndiaye.

La Résolution 1325, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en octobre 2000, met en avant ’’le rôle stratégique’’ des femmes dans l’ensemble du processus de maintien de la paix et de la reconstruction nationale dans les pays en conflit.

Au Sénégal, ‘’les femmes de la Casamance (sud) ont créé une plateforme et ont reçu une formation spécifique pour pouvoir faire la médiation. Mais, elles n’ont jamais été actrices à part entière dans le processus de médiation pour la paix en Casamance’’, a relevé Ndioro Ndiaye, présidente du comité de pilotage du Plan d’action national pour la mise en œuvre de la Résolution 1325.

Mme Ndiaye, ancienne directrice générale de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), basée à Genève (Suisse), faisait un exposé sur la mise en œuvre de ce plan national, lors d’une réunion de sensibilisation et d’information sur la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies.

Ladite résolution repose sur un certain nombre d’indicateurs qui permettent au gouvernement l’ayant adopté, à la société civile et aux partenaires au développement de prévenir les conflits, les crises, et améliorer les conditions des femmes et des jeunes filles, principales victimes des violences, a indiqué Mme Ndiaye, présidente de l’Alliance pour la migration, le leadership et le développement, une structure chargée du pilotage du plan national, au Sénégal.

Les objectifs assignés à cette résolution et au plan chargé de la mettre en oeuvre ne peuvent être atteints sans l’inclusion des femmes dans tous les processus et mécanismes de règlement de conflits, de maintien de la paix et de reconstruction nationale, a précisé Mme Ndiaye, ancien ministre de la Femme et de la Famille au Sénégal.

La résolution est un ‘’instrument d’intégration du genre dans les opérations de maintien de la paix’’, a ajouté Ndioro Ndiaye.

Venu représenter le ministre de la Culture, du Genre et du Cadre de vie, son directeur de cabinet Racine Senghor a souligné que le Sénégal a souscrit à cet instrument et ‘’posé des actes forts pour sa concrétisation’’.

C’est en vue de la mise en oeuvre de cette résolution, a-t-il rappelé, qu’un forum régional des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a été organisé à Dakar, en 2010. Selon M. Senghor, l’adoption de ladite résolution par le Conseil de sécurité des Nations unies traduit la reconnaissance de la légitimité du rôle politique des femmes dans la paix, la sécurité et la gestion des conflits.

Racine Senghor a, au nom du gouvernement, salué ’’la détermination’’ du comité de pilotage au Sénégal, des organisations de femmes et des collectivités locales à participer à la concrétisation du Plan d’action national de mise en œuvre de la Résolution 1325. ‘’Cette mise en œuvre de la résolution 1325 reste un défi fondamental pour les femmes’’, a-t-il reconnu.

L’objectif de la réunion organisée mercredi est d’inciter les parties concernées - le gouvernement, les partenaires techniques et financiers, les organisations de femmes, etc. - à s’engager davantage dans une ‘’mise en œuvre éclatante de la résolution’’, selon les organisateurs.