L’espace présidentiel n’est pas seulement devenu un centre d’affaires. Sa salle des Banquets a été également transformée en centre de rencontres politiques libérales.
Le président Léopold Senghor, en dépit d’être à la tête d’un « parti-État », tenait à la sacralité de l’espace présidentiel : il n’y traitait que d’affaires relatives à la République. Son successeur Abdou Diouf, en bon administrateur, cultivera la même orthodoxie. Le troisième président sénégalais lui aime sortir des sentiers battus. C’est un libéral. Pour lui, tout est politique. En conséquence, il reçoit ses militants au palais. Parfois des cars Ndiaga-Ndiaye viennent lui déverser des foules dans son palais et encombrer toutes les ruelles des alentours, pour un meeting dans la salle des Banquets. Plus de la moitié de ses audiences ont un caractère politique. Le président Wade a si politisé le palais de la République, que même le chargé de la propagande de son parti, Farba Senghor, y organise et anime des réunions politiques, pour démonter qu’il travaille pour lui.
Pourtant, ce ne sont pas les espaces de rencontres qui manquent aux libéraux. Ils ont délaissé leur siège du temps de la traversée du désert. Ils se sont déportés dans un vaste espace, bien en vue sur la Vdn. Ils ont exproprié des terres pour ériger leur permanence, construit avec des centaines de millions. Mais, ils préfèrent ergoter au palais de la République. C’est à se demander à quoi bon d’avoir mis main basse sur le périmètre de la Bande verte.
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