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Politique

Élection présidentielle de 2007 :Landing se réfugie dans le clair-obscur

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Élection présidentielle de 2007 :Landing se réfugie dans le clair-obscur
Landing Savané semble danser sur une corde : se plier à la décision du Secrétariat exécutif politique de son parti, qui l'a désigné à l'unanimité pour être le candidat de And Jëf à la prochaine élection présidentielle ; tout en évitant de déplaire à Me Abdoulaye Wade, dont il est l'un des ministres d'État et probable futur adversaire. Un jeu de yoyo pour conserver portefeuilles ministériels et directions de sociétés publiques, confiés à des cadres de son parti ? Bien de ses partisans semblent tenir quant à eux au rayonnement des couleurs "follistes".
 
Juste vingt-quatre heures après le retour du chef de l'État du Soudan et du Tchad, Landing Savané, secrétaire général de And Jëf, a cru devoir s'expliquer devant une caméra de la télévision nationale. L'a-t-il fait sur injonction du chef de l'État, qui a fait de lui un ministre d'État à sa disposition ? Car, comme lisant des phrases qu'il ne sent pas, il a tenu à préciser que sa candidature à la prochaine élection présidentielle n'est pas encore définitive. C'est le Conseil national de son parti, qui se réunira probablement au mois de novembre prochain, qui va confirmer ou infirmer sa candidature. Pourtant, récemment en tournée dans l'intérieur du pays, il avait déclaré à Kaolack sa candidature à la prochaine élection présidentielle. Pourtant encore, souligne Amadou Guiro, cadre et membre fondateur de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (Aj/Pads), "l'exception serait que Landing ne se présente pas à la prochaine élection présidentielle. Car, Aj/Pads n'a pas renoncé à la prise du pouvoir par la voix démocratique. C'est sa raison d'être. Celle de tout parti qui se respecte. Si notre leader ne s'est pas présenté à la dernière élection présidentielle de 2000, c'est parce qu'il fallait un sursaut national pour balayer le régime socialiste. C'est pour cette raison que nous avions renoncé à présenter notre candidature. Car, Landing a participé à toutes les élections sous Abdou Diouf. Il a battu campagne sous notre bannière en 1993. Lors des dernières élections législatives, nous avions présenté notre liste. Pour les élections à venir, notre secrétariat exécutif politique a proposé, à l'unanimité, la candidature de M. Savané à la prochaine présidentielle. Pour les législatives, il a préconisé une liste de Aj ouverte à ceux qui partagent notre sensibilité". Mais le secrétaire général de leur formation politique semble maintenant douter de ce qu'il a toujours défendu sous le concept de "centralisme démocratique" : à savoir que "l'individu se soumet au groupe, la minorité à la majorité". Aurait-il peur de quitter le régime de Me Wade, pour éviter que l'un des trois cadres de son parti nommés à la tête de directions de sociétés d'Etat (Amadou Guiro, Institut de technologie alimentaire, Cheikh Oumar Anne, Agence sénégalaise pour l'innovation technologique et Seydou Touré Agence pour la promotion et le développement de l'artisanat) ne le lâche pour rester à sa "station" ? Ou encore qu'un de ses camarades devenus ministres (Mamadou Diop Decroix, Bineta Bâ Samb et Awa Fall Diop) ne se désolidarise pas de lui pour conserver son département ; quitte à devenir « bleu ». Le syndrome qui a fait des pertes à la Ligue démocratique et à l'Alliance des forces de progrès, Landing le sait, est toujours vivant. Il n'attend que son faux-pas. De l'autre côté, bien des électeurs se fient peu aux politiciens écartelés. Pourquoi l'Urd de Djibo Kâ a perdu en moins de quatre ans près de huit siéges à l'Assemblée nationale ? Mais, quelles que soient les méditations profondes du patron des « follistes », du côté du gros lot de ses troupes, comme le résume M. Guiro, c'est le désir de clamer son identité qui prend le dessus : "nous avons choisi de rester nous-mêmes et de présenter par conséquent, le moment venu, notre programme aux Sénégalais. Car, dans les démocraties avancées, on peut et bel bien travailler en tant que partenaires dans un gouvernement et aller séparément aux élections. Ce principe n'est pas ignoré au Mali, un pays voisin, en France, où le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ambitionnent tous deux de briguer les suffrages de leurs concitoyens, en Italie, etc. ". Cette perspective, avalisée par tous les membres du Sep de Aj,  fait-elle tiquer M. Savané, qui a tenu à marteler qu'il est en très bons termes avec Me Abdoulaye Wade. Landing va-t-il différer la rencontre du Conseil national de son parti, prévu en novembre prochain pour continuer à plaire à son allié, jouir des délices du pouvoir et tenir en laisse les nombreux radicaux de Aj ? La date décisive n'est plus tellement éloignée.


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