Les candidats interpellés par le patronat : Les dix commandements du parti de l'entreprise

Le scrutin du 25 février intéresse beaucoup le secteur privé. Pas pour briguer des suffrages, mais pour inviter les candidats à prendre en considération leurs préoccupations de l'heure.

Le secteur privé est en train de se positionner par rapport aux projets de société proposés par les quinze candidats à l'élection présidentielle du 25 février prochain. En tant que créateur de richesses et de croissance, le privé sénégalais trouve normal de poser les problèmes de développement de l'économie nationale d'une manière générale, en particulier ceux de l'entreprise. C'est ce que comptent faire le Conseil national du patronat (Cnp) et le Mouvement des entreprises du Sénégal (Meds) à travers le ‘Pacte de bonne gouvernance générateur de croissance et d'emplois productifs au Sénégal’. Rendu public hier, lors d'une rencontre avec la presse, ce mémorandum comporte dix questions et vingt-cinq réponses sur lesquelles ces deux organisations patronales souhaitent ouvrir un débat que leurs présidents veulent républicain et démocratique sur le devenir de l'entreprise.

Les candidats à l'élection présidentielle sont invités à apporter des réponses à ces dix questions qui leur sont proposées par le Cnp et la Cnes. Celles-ci portent sur le dialogue public-privé de qualité, la coopération économique et financière internationale, la Stratégie de la croissance accélérée (Sca), l'emploi des jeunes, l'aménagement du territoire national, la fiscalité des entreprises, le nombre des jours fériés, le dialogue social entre l'Etat, le patronat et les travailleurs et le financement des entreprises. Sur chacune de ces questions, les patrons ont proposé des solutions à propos desquelles ils attendent l'adhésion des candidats. ‘A travers ces questions et réponses, nous interpellons celles ou ceux qui ont des ambitions pour le Sénégal, notamment les acteurs politiques et la société civile’, a déclaré le président du Cnp. Estimant que le temps est à l'action, Baïdy Agne attend les réflexions, contributions et engagements des candidats au profit du Sénégal.

Le président du Meds est dans cette même disposition d'esprit. ‘Nous attendons de tous ceux qui aspirent à gouverner notre pays des réponses concrètes aux questions majeures qui interpellent la société et l'économie sénégalaise’, a souligné Mbagnick Diop. Se réclamant du club des investisseurs, ce dernier dit aussi attendre des actions phares pour améliorer l'environnement des affaires et renforcer la position de l'entreprise dans la société. ‘Toute mesure en faveur du secteur privé constitue un gage de sécurité pour l'investissement et une garantie de succès pour l'entreprise, génératrice de progrès social’, a-t-il ajouté.

Il s'agit là d'une démarche que les patrons entendent initier en dehors de toute connotation politique. ‘Cette démarche, nous la voulons avant tout citoyenne et apolitique en vue de partager avec l'opinion nationale et internationale une vision de l'entreprise, pour que demain les conditions d'existence de chaque Sénégalais et Sénégalaise soient meilleures’, a souligné Baïdy Agne. Pour lui, cette démarche constitue une invite au travail, à la productivité et à l'éthique, valeurs fondamentales de toute société progressive, devant être au cœur du Sénégal de demain.

Ainsi, le Cnp et le Meds se sont inscrits dans la même dynamique que la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) qui a déjà commencé à recevoir à son siège les différents candidats avec l'audition de Robert Sagna, Moustapha Niasse et Mamadou Lamine Diallo. Et qui sera poursuivi avec le passage des autres candidats. La finalité est, au-delà du dialogue public-privé, d'écouter ces chasseurs de voix en vue d'élaborer un livre blanc sur leurs engagements à apporter des réponses concrètes aux problèmes du secteur privé que toutes les organisations patronales réclament.