Depuis son accession à l’indépendance en 1960, le Sénégal a vu plusieurs figures défiler dans son champ politique sur des tempos différents. D’un côté, on a les marathoniens qui se caractérisent par une longévité à l’image d’un Me Abdoulaye Wade, feu Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse… De l’autre côté, on a les sprinters dont la course à la notoriété politique s’est arrêtée dans les starting-blocks. Seneweb vous propose son top 5 des figures qui ont marqué l’espace politique brièvement.
Kéba Keinde, monsieur « Saf » qui voulait devenir président
La logique aurait voulu qu’il suive les pas de son père (qui fut le premier diplômé sénégalais dans le domaine) dans l’ingénierie mais il avait flairé le bon filon dans la finance. Élève brillant, Kéba Keinde obtient son baccalauréat à l’âge de 16 ans. A l’instar de ses frères et sœur, il entreprend des études dans l’ingénierie avant d’effectuer un virage vers la finance.
« Il est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur banquier d’affaires que l’Afrique a produit », ces mots sont de l’homme d’affaires ivoirien Koné Dossongui à propos de Keba Keinde. Parce que oui, sur le continent la notoriété du banquier sénégalais n’est plus à démontrer et ses conseils très prisés. Il a loué ses services à de nombreux businessmen dont le Nigérian Aliko Dangoté. Il est aussi le fondateur de la banque Millenium Finance Corporation basée à Dubaï.
Moins connu au Sénégal en tant que génie de la finance, Kéba Keinde est populaire en arborant d’autres casquettes. D’abord, il est l’un des membres fondateurs du groupe de musique « Saf » créé dans les années 90. Les mélomanes de Pop sénégalaise se souviendront sûrement des titres à succès tels que « Salamalecoum » ou « Gorgui ».
Kéba Keinde passe de la musique, la banque à la politique en fondant le mouvement Sénégal 2.0 dans le but de se présenter à la présidentielle de 2012. Mais l’homme ne fera pas partie des candidats officiels. A l’instar de son « ex confrère » Youssou Ndour et Abdourahmane Sarr, sa candidature sera rejetée par le conseil constitutionnel à l’étape du parrainage et marquera la fin de son aventure politique.
Enfin, le dernier point -et peu reluisant- qui a mis en avant Kéba Keinde, est l’affaire de la cession de la troisième licence de téléphonie mobile sénégalaise au groupe soudanais Sudatel. Lui (Keba) et Thierno Ousmane Sy (fils de l’ancien ministre de la justice sous Wade, Cheikh Tidiane Sy) avaient été accusés d’avoir bénéficié de « commissions occultes » de plus de 14 milliards de francs CFA. Les deux hommes ont été blanchis en 2016 par la chambre d’accusation de Dakar.
Djibril Ngom ou le candidat de la rupture
L’Etat du Sénégal n’a pas de secret pour lui. A l’âge de 30 ans, Djibril Ngom est nommé en 1982 par l’ex-président de la République, Abdou Diouf, conseiller en organisation au bureau organisations et méthodes (BOM). Par la suite, le jeune économiste enchaîne les fonctions dans le gouvernement Diouf dont la plus importante était celle de ministre du budget en 1990. En 1997, D. Ngom devient le directeur général du port autonome de Dakar après des passages à la BID, BAD et l’UMOA.
Mais lors de son passage aux industries chimiques du Sénégal (2000) en tant que directeur général, il se met à dos Abdoulaye Wade suite à son refus de signer des contrats juteux avec l’un des amis de Karim Wade. Il sera, par la suite, limogé par le conseil d’administration à la suite d’un audit qui révèlera un lourd passif de 30 à 90 milliards de francs CFA entre 2002 et 2003.
Djibril Ngom décide alors d’entamer une carrière dans la consultance internationale. Son aventure le mènera dans plusieurs pays d’Afrique notamment au Congo, où il a élaboré la politique nationale de l’emploi.
En 2012, il décide de se lancer dans la politique en se présentant à la présidentielle en tant que leader du Grand Mouvement (GM). Au premier tour, l’économiste obtient 10207 voix soit 0,38% et décide alors de soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé à savoir Macky Sall.
« J’ai senti un profond désir de changement (…) Macky Sall a mon soutien et mes prières, il a les encouragements du peuple sénégalais. Il faut que ce pays change. La roue de l’histoire est en train de tourner vers le progrès », se justifiait-il. Un soutien que l’actuel président de la République avait bien accueilli en déclarant que Djibril Ngom avait « l’expérience et le savoir-faire » pour continuer à « aider le Sénégal ».
Mais depuis l’avènement du président Macky Sall jusqu’à nos jours, Djibril a complètement disparu des radars de la vie sociopolitique du pays. Sa dernière apparition remonte en juillet 2022 lors du forum des acteurs portuaires et du secteur privé dans le panel 5 sur le thème : « Quelle gouvernance (cadre institutionnel et réglementaire) pour mettre en œuvre la Stratégie nationale portuaire ? ».
Alioune « Petit » Mbaye, le promoteur de lutte s’est trompé d’arène
Comparaison n’est pas raison ! Cette maxime, Alioune Petit Mbaye a mis du temps pour en décrypter la quintessence. Sinon le grand manitou de la lutte sénégalaise des années 1990-2000 ne se serait jamais aventuré à quitter son ‘’arène’’ (la lutte) qu’il avait fini de dompter, pour un autre (la politique) où son passage a été plus bref qu’un éclair.
Même si les deux ‘’rings’’ (la lutte et la politique) partagent certaines similitudes que sont l’hostilité (il faut savoir encaisser et donner des coups), le prestige et le pouvoir, leurs codes sont totalement différents. Ça, le patron d’Action 2000, inspiré par ses doyens Bassirou Diagne Marème Diop et El Hadji Ahmed Diène (deux anciens promoteurs de lutte devenus respectivement Grand Serigne de Dakar (et maire de la Médina), était à mille lieues de s’en douter lorsqu’il se lançait, en 2007, dans le très relevé ‘’Claf (championnat de lutte avec frappe) politique’’ pour le contrôle du palais.
Galvanisé par les bains de foule lors de la campagne, le candidat de la coalition « Action, émergence, solidarité » qui se voyait déjà sur le parvis de l’avenue Room, matraquait copieusement la gestion du président Abdoulaye Wade.
« Le Sénégal est un pays malade. L’hôpital de l’Alternance n’a fait qu’empirer les maux de notre pays. Le médecin Abdoulaye Wade a montré toute son incompétence à régler les problèmes des Sénégalais. Il est clair que 65 % des ménages sont pauvres et 58 % sont très pauvres. Alors, il est temps de penser à une alternative générationnelle et passer aux changements de mentalités », déclarait celui qui promettait un boulot à tous les chômeurs du Sénégal à travers son fameux « One man, one job ». La suite fût une douche froide.
‘’Petit’’ qui rêvait décidemment trop grand, a fini par laisser des plumes dans cette folle aventure. En plus de voir, impuissant, sa carrière de promoteur de lutte achopper, le comptable qui a fait ses débuts dans une agence de voyage, quitte le champ politique et la vie publique sur la pointe des pieds. Ceci, après des démêlés avec la justice pour des faits d’escroquerie portant sur 170 millions de francs CFA l’opposant à trois de ses partenaires (sponsors) : la Sonatel, Cnca et Cbao.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, l’ancien candidat à la présidentielle de 2007, exilé en France depuis 2009, n’a plus remis les pieds au Sénégal.
Marième Wane Ly, pas « prête » du tout pour le challenge présidentielle
L’histoire de la femme sénégalaise dans le champ politique est aussi ‘’vieille’’ que la République. Dans les annales, Marième Wane Ly a sans doute écrit l’une des plus belles pages. Et pour cause ! Tricarde dans un milieu politique ultra misogyne où jadis les femmes étaient à l’arrière-garde, elle est entrée par effraction pour bouleverser les codes.
Première femme leader politique au Sénégal, la présidente du parti pour la renaissance africaine (Parena, « je suis prête » en wolof), officiellement reconnu le 5 janvier 2000, crève ce plafond de verre sous lequel certains machos maintenaient la gente féminine.
Débordante d’énergie et de détermination dans son combat pour la reconnaissance du leadership féminin dans l’espace politique sénégalais, le professeur d’histoire n’avait pas pour autant confiance en ses chances. C’est ainsi que, candidate déclarée à la présidentielle de 2000, elle jette l’éponge au dernier virage.
«C’est par souci de bien représenter les femmes et de lutter contre l’injustice que j'ai décidé de déposer ma candidature. Mais, j’ai retiré ma candidature parce que je n’avais pas confiance à la sincérité du scrutin. De plus, je ne voulais pas avoir un score ridicule qui pourrait décourager les femmes », justifiait-elle.
L’ancienne Maoïste-Léniniste qui a cheminé avec Cheikh Anta Diop et le RND avant de virer dans le libéralisme (elle a rejoint la Cap 21 en 2004), s’est enfin décidée à briguer le suffrage des sénégalais lors des élections législatives de 2001. Les résultats confirment ses craintes. La liste « Takku siggil jigeen ak xaleyi », composée de 66% de femmes et 36% de jeunes n’a engrangé que 3.351 voix, soit 0,18 %. Donc, zéro siège.
Même si elle n’a jamais réussi à se présenter à une présidentielle dans sa carrière politique marquée par l’inconstante, la native de Cascas, ex vice-présidente du Sénat, peut se vanter du mérite d’avoir balisé le chemin à Amsatou Sow Sidibé et Diouma Dieng Diakhaté, les deux premières femmes qui ont brigué le suffrage des sénégalais en 2012.
Mor Dieng, l’os ne s’est jamais ramolli
Les revirements ont jalonné tout le cycle de vie de Mor Dieng. Sa carrière professionnelle et son cursus politique ont épousé les contours sinueux des montagnes russes avec leurs sommets vertigineux et leurs descentes flippantes. Expert-comptable chevronné, syndicaliste reconnu, homme politique sous-côté…, Mor Dieng a plusieurs casquettes à son actif.
La politique est loin d’être son terrain de prédilection. Le secrétaire général du parti de l’espoir Yaakaar (créé en octobre 2007), s’est d’abord fait connaître à travers le Syndicat des cadres de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL) dont il est l’un des membres fondateurs. Porté à la tête de cette association en 1994, l’ex chef comptable de l’opérateur de téléphonie qui se targue d’avoir participé à remettre les comptes de l’entreprise au vert avant sa privatisation, ne durera pas au poste.
« Grâce à notre action syndicale nous avions permis à l’époque à 1800 agents de l’entreprise d’être présents dans l’actionnariat de la SONATEL, mais aussi le redressement des comptes financiers de l’entreprise en 1991 », s’enorgueillit-il dans un entretien avec Aps.
Motivant sa décision de quitter la Sonatel (il a fait un départ volontaire en 1998) pour lancer son propre cabinet, Dieng souligne qu’il s’agissait, pour lui, d’éviter de tomber dans le piège du « syndicalisme professionnel » qui l’éloignerait de sa passion pour la comptabilité.
Sa carrière politique plus éphémère qu’une étincelle, a connu les mêmes soubresauts. L’ancien membre de l’Afp, coordonnateur national de l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (ANCP) jusqu’en 2006, a quitté Moustapha Niasse pour prendre son destin politique en main après un « cumul de frustrations ». Il lance sa propre formation politique Yakaar en octobre 2007.
Celui qui voulait redonner espoir aux sénégalais a fini par en perdre lui-même au lendemain de la présidentielle de 2012. Après un coup d’essai infructueux, l’expert-comptable de 64 ans a tourné le dos à la vie politique et est retourné à ses anciennes amours. Il occupe depuis juin 2022 le poste de président de l’Ordre national des experts comptables et comptables agréés (Onecca). Comme quoi, la politique n’est pas faite pour tout le monde.
Kéba Keinde, monsieur « Saf » qui voulait devenir président
La logique aurait voulu qu’il suive les pas de son père (qui fut le premier diplômé sénégalais dans le domaine) dans l’ingénierie mais il avait flairé le bon filon dans la finance. Élève brillant, Kéba Keinde obtient son baccalauréat à l’âge de 16 ans. A l’instar de ses frères et sœur, il entreprend des études dans l’ingénierie avant d’effectuer un virage vers la finance.
« Il est l’un des meilleurs, si ce n’est le meilleur banquier d’affaires que l’Afrique a produit », ces mots sont de l’homme d’affaires ivoirien Koné Dossongui à propos de Keba Keinde. Parce que oui, sur le continent la notoriété du banquier sénégalais n’est plus à démontrer et ses conseils très prisés. Il a loué ses services à de nombreux businessmen dont le Nigérian Aliko Dangoté. Il est aussi le fondateur de la banque Millenium Finance Corporation basée à Dubaï.
Moins connu au Sénégal en tant que génie de la finance, Kéba Keinde est populaire en arborant d’autres casquettes. D’abord, il est l’un des membres fondateurs du groupe de musique « Saf » créé dans les années 90. Les mélomanes de Pop sénégalaise se souviendront sûrement des titres à succès tels que « Salamalecoum » ou « Gorgui ».
Kéba Keinde passe de la musique, la banque à la politique en fondant le mouvement Sénégal 2.0 dans le but de se présenter à la présidentielle de 2012. Mais l’homme ne fera pas partie des candidats officiels. A l’instar de son « ex confrère » Youssou Ndour et Abdourahmane Sarr, sa candidature sera rejetée par le conseil constitutionnel à l’étape du parrainage et marquera la fin de son aventure politique.
Enfin, le dernier point -et peu reluisant- qui a mis en avant Kéba Keinde, est l’affaire de la cession de la troisième licence de téléphonie mobile sénégalaise au groupe soudanais Sudatel. Lui (Keba) et Thierno Ousmane Sy (fils de l’ancien ministre de la justice sous Wade, Cheikh Tidiane Sy) avaient été accusés d’avoir bénéficié de « commissions occultes » de plus de 14 milliards de francs CFA. Les deux hommes ont été blanchis en 2016 par la chambre d’accusation de Dakar.
Djibril Ngom ou le candidat de la rupture
L’Etat du Sénégal n’a pas de secret pour lui. A l’âge de 30 ans, Djibril Ngom est nommé en 1982 par l’ex-président de la République, Abdou Diouf, conseiller en organisation au bureau organisations et méthodes (BOM). Par la suite, le jeune économiste enchaîne les fonctions dans le gouvernement Diouf dont la plus importante était celle de ministre du budget en 1990. En 1997, D. Ngom devient le directeur général du port autonome de Dakar après des passages à la BID, BAD et l’UMOA.
Mais lors de son passage aux industries chimiques du Sénégal (2000) en tant que directeur général, il se met à dos Abdoulaye Wade suite à son refus de signer des contrats juteux avec l’un des amis de Karim Wade. Il sera, par la suite, limogé par le conseil d’administration à la suite d’un audit qui révèlera un lourd passif de 30 à 90 milliards de francs CFA entre 2002 et 2003.
Djibril Ngom décide alors d’entamer une carrière dans la consultance internationale. Son aventure le mènera dans plusieurs pays d’Afrique notamment au Congo, où il a élaboré la politique nationale de l’emploi.
En 2012, il décide de se lancer dans la politique en se présentant à la présidentielle en tant que leader du Grand Mouvement (GM). Au premier tour, l’économiste obtient 10207 voix soit 0,38% et décide alors de soutenir le candidat de l’opposition le mieux placé à savoir Macky Sall.
« J’ai senti un profond désir de changement (…) Macky Sall a mon soutien et mes prières, il a les encouragements du peuple sénégalais. Il faut que ce pays change. La roue de l’histoire est en train de tourner vers le progrès », se justifiait-il. Un soutien que l’actuel président de la République avait bien accueilli en déclarant que Djibril Ngom avait « l’expérience et le savoir-faire » pour continuer à « aider le Sénégal ».
Mais depuis l’avènement du président Macky Sall jusqu’à nos jours, Djibril a complètement disparu des radars de la vie sociopolitique du pays. Sa dernière apparition remonte en juillet 2022 lors du forum des acteurs portuaires et du secteur privé dans le panel 5 sur le thème : « Quelle gouvernance (cadre institutionnel et réglementaire) pour mettre en œuvre la Stratégie nationale portuaire ? ».
Alioune « Petit » Mbaye, le promoteur de lutte s’est trompé d’arène
Comparaison n’est pas raison ! Cette maxime, Alioune Petit Mbaye a mis du temps pour en décrypter la quintessence. Sinon le grand manitou de la lutte sénégalaise des années 1990-2000 ne se serait jamais aventuré à quitter son ‘’arène’’ (la lutte) qu’il avait fini de dompter, pour un autre (la politique) où son passage a été plus bref qu’un éclair.
Même si les deux ‘’rings’’ (la lutte et la politique) partagent certaines similitudes que sont l’hostilité (il faut savoir encaisser et donner des coups), le prestige et le pouvoir, leurs codes sont totalement différents. Ça, le patron d’Action 2000, inspiré par ses doyens Bassirou Diagne Marème Diop et El Hadji Ahmed Diène (deux anciens promoteurs de lutte devenus respectivement Grand Serigne de Dakar (et maire de la Médina), était à mille lieues de s’en douter lorsqu’il se lançait, en 2007, dans le très relevé ‘’Claf (championnat de lutte avec frappe) politique’’ pour le contrôle du palais.
Galvanisé par les bains de foule lors de la campagne, le candidat de la coalition « Action, émergence, solidarité » qui se voyait déjà sur le parvis de l’avenue Room, matraquait copieusement la gestion du président Abdoulaye Wade.
« Le Sénégal est un pays malade. L’hôpital de l’Alternance n’a fait qu’empirer les maux de notre pays. Le médecin Abdoulaye Wade a montré toute son incompétence à régler les problèmes des Sénégalais. Il est clair que 65 % des ménages sont pauvres et 58 % sont très pauvres. Alors, il est temps de penser à une alternative générationnelle et passer aux changements de mentalités », déclarait celui qui promettait un boulot à tous les chômeurs du Sénégal à travers son fameux « One man, one job ». La suite fût une douche froide.
‘’Petit’’ qui rêvait décidemment trop grand, a fini par laisser des plumes dans cette folle aventure. En plus de voir, impuissant, sa carrière de promoteur de lutte achopper, le comptable qui a fait ses débuts dans une agence de voyage, quitte le champ politique et la vie publique sur la pointe des pieds. Ceci, après des démêlés avec la justice pour des faits d’escroquerie portant sur 170 millions de francs CFA l’opposant à trois de ses partenaires (sponsors) : la Sonatel, Cnca et Cbao.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, l’ancien candidat à la présidentielle de 2007, exilé en France depuis 2009, n’a plus remis les pieds au Sénégal.
Marième Wane Ly, pas « prête » du tout pour le challenge présidentielle
L’histoire de la femme sénégalaise dans le champ politique est aussi ‘’vieille’’ que la République. Dans les annales, Marième Wane Ly a sans doute écrit l’une des plus belles pages. Et pour cause ! Tricarde dans un milieu politique ultra misogyne où jadis les femmes étaient à l’arrière-garde, elle est entrée par effraction pour bouleverser les codes.
Première femme leader politique au Sénégal, la présidente du parti pour la renaissance africaine (Parena, « je suis prête » en wolof), officiellement reconnu le 5 janvier 2000, crève ce plafond de verre sous lequel certains machos maintenaient la gente féminine.
Débordante d’énergie et de détermination dans son combat pour la reconnaissance du leadership féminin dans l’espace politique sénégalais, le professeur d’histoire n’avait pas pour autant confiance en ses chances. C’est ainsi que, candidate déclarée à la présidentielle de 2000, elle jette l’éponge au dernier virage.
«C’est par souci de bien représenter les femmes et de lutter contre l’injustice que j'ai décidé de déposer ma candidature. Mais, j’ai retiré ma candidature parce que je n’avais pas confiance à la sincérité du scrutin. De plus, je ne voulais pas avoir un score ridicule qui pourrait décourager les femmes », justifiait-elle.
L’ancienne Maoïste-Léniniste qui a cheminé avec Cheikh Anta Diop et le RND avant de virer dans le libéralisme (elle a rejoint la Cap 21 en 2004), s’est enfin décidée à briguer le suffrage des sénégalais lors des élections législatives de 2001. Les résultats confirment ses craintes. La liste « Takku siggil jigeen ak xaleyi », composée de 66% de femmes et 36% de jeunes n’a engrangé que 3.351 voix, soit 0,18 %. Donc, zéro siège.
Même si elle n’a jamais réussi à se présenter à une présidentielle dans sa carrière politique marquée par l’inconstante, la native de Cascas, ex vice-présidente du Sénat, peut se vanter du mérite d’avoir balisé le chemin à Amsatou Sow Sidibé et Diouma Dieng Diakhaté, les deux premières femmes qui ont brigué le suffrage des sénégalais en 2012.
Mor Dieng, l’os ne s’est jamais ramolli
Les revirements ont jalonné tout le cycle de vie de Mor Dieng. Sa carrière professionnelle et son cursus politique ont épousé les contours sinueux des montagnes russes avec leurs sommets vertigineux et leurs descentes flippantes. Expert-comptable chevronné, syndicaliste reconnu, homme politique sous-côté…, Mor Dieng a plusieurs casquettes à son actif.
La politique est loin d’être son terrain de prédilection. Le secrétaire général du parti de l’espoir Yaakaar (créé en octobre 2007), s’est d’abord fait connaître à travers le Syndicat des cadres de la Société nationale des télécommunications du Sénégal (SONATEL) dont il est l’un des membres fondateurs. Porté à la tête de cette association en 1994, l’ex chef comptable de l’opérateur de téléphonie qui se targue d’avoir participé à remettre les comptes de l’entreprise au vert avant sa privatisation, ne durera pas au poste.
« Grâce à notre action syndicale nous avions permis à l’époque à 1800 agents de l’entreprise d’être présents dans l’actionnariat de la SONATEL, mais aussi le redressement des comptes financiers de l’entreprise en 1991 », s’enorgueillit-il dans un entretien avec Aps.
Motivant sa décision de quitter la Sonatel (il a fait un départ volontaire en 1998) pour lancer son propre cabinet, Dieng souligne qu’il s’agissait, pour lui, d’éviter de tomber dans le piège du « syndicalisme professionnel » qui l’éloignerait de sa passion pour la comptabilité.
Sa carrière politique plus éphémère qu’une étincelle, a connu les mêmes soubresauts. L’ancien membre de l’Afp, coordonnateur national de l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (ANCP) jusqu’en 2006, a quitté Moustapha Niasse pour prendre son destin politique en main après un « cumul de frustrations ». Il lance sa propre formation politique Yakaar en octobre 2007.
Celui qui voulait redonner espoir aux sénégalais a fini par en perdre lui-même au lendemain de la présidentielle de 2012. Après un coup d’essai infructueux, l’expert-comptable de 64 ans a tourné le dos à la vie politique et est retourné à ses anciennes amours. Il occupe depuis juin 2022 le poste de président de l’Ordre national des experts comptables et comptables agréés (Onecca). Comme quoi, la politique n’est pas faite pour tout le monde.
13 Commentaires
Boris
En Janvier, 2023 (09:32 AM)Banquier c'est juste un métier et un métier tout seul ne développe rien du tout ! Ce qui développe un pays ça repose d'abord sur les QUALITÉS MORALES ! Les compétences viennent après !
Le problème du Sénégal c'est de trouver des individus qui soient capables de faire primer l'intérêt national sur leurs opportunités de gains personnels …
Reply_author
En Janvier, 2023 (15:45 PM)Inspecteur Colombo
Tammbakhara
En Janvier, 2023 (12:08 PM)Expert En Communication
En Janvier, 2023 (13:09 PM)Deug Deug
En Janvier, 2023 (13:12 PM)Expert En Communication
En Janvier, 2023 (13:58 PM)Expert En Communication
Doffe
En Janvier, 2023 (14:28 PM)Junior
En Janvier, 2023 (20:32 PM)Participer à la Discussion