Dans une lettre ouverte adressée au ministre de l’Intérieur au contenu explosif et dont l’Observateur a pu obtenir une copie, des policiers se réclamant du «collectif des personnels de la police nationale» s’insurgent contre la nomination de Assane Ndoye à la tête de la Dgsn. Considérant cette décision comme un «casus belli», les cagoulards s’en prennent avec une rare violence, au ministre de l’Intérieur et à son «protégé» Assane Ndoye. La lettre ouverte qui s’étale sur trois pages est adressée a Ousmane Ngom avec ampliation au Premier ministre, au président du Sénat, au président de l’Assemblée nationale, à des organes de presse, au procureur de la République et au Procureur général.
Le moins que l’on puisse dire est que les «insurgés» n’ont pas été tendres avec Ousmane Ngom. Et pour cause, ils mettent à son passif de «nombreux scandales financiers» depuis quelques années. En guise d’exemple, ils citent le « détournement de 478 millions de francs prévus pour la confection de tenues des policiers, le badigeonnage du ministère de l’Intérieur pour un montant de 2 milliards de francs sans appel d’offres, la dépense 1,3 milliard pour l’interconnexion des commissariats, alors que le prix initial était de 600 millions de francs…». Outre les surfacturations qu’ils mettent sur son dos, les signataires de la lettre rappellent au ministre de l’Intérieur son «passé tortueux depuis son compagnonnage avec l’ancien Président Abdou Diouf et les péripéties qui l’ont suivi».
Quant au nouveau patron des policiers Assane Ndoye, c’est une véritable volée de bois verts que les pétitionnaires lui ont servie . Son niveau d’études (il n’aurait que le Bepc) est tourné en dérision, tandis que son supposé penchant pour «la délation, la corruption, l’abus d’autorité et le trafic d’influence» est mis à nu. Les «multiples fautes» qu’il aurait commises et qui lui auraient valu plus d’une comparution devant les conseils d’enquête, sont ébruitées dans la lettre. On peut en citer, entre autres, «une substitution d’empreintes digitales, alors qu’il était à la Dpj sous les ordres du colonel Diaraf Farba Faye». Selon les auteurs de la lettre, l’actuel chef de la Dgsn avait échappé par miracle à la radiation devant un conseil d’enquête présidé par Léopold Diouf. Et comme pour le confondre davantage, ils demandent une enquête de l’Ige pour corroborer tous ces faits…
Les services du ministre de l’Intérieur attendent de voir la lettre
Nous avons tenté de recueillir la version du «premier des policiers». Mais c’est le chargé de sa communication qui nous a répondu avec prudence. Ciré Ly préfère ne pas se prononcer sur une lettre dont il n’a pas encore cerné le contenu. Interpellé sur les accusations formulées contre Me Oussmane Ngom, il dit ne pas pouvoir s’exprimer outre mesure. Mieux, il nous a demandé de prendre langue avec le lieutenant Alioune Ndiaye de la division communication de la Police nationale. «Parce que cette affaire parle de flics», justifie-t-il. Ce dernier nous a joint dans la nuit pour nous demander de lui donner la lettre ou de la lui faxer. Une requête que nous avons déclinée. Du coup, M Alioune Ndiaye a dit ne pas pouvoir se prononcer sur son contenu qu’il ignore.
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