Il a encore eu des démêlés avec l'État, en début du mois dernier. Jean Paul Dias est à nouveau provisoirement libre. Contre toute attente. Artifice pour masquer le rapatriement des clandestins Sénégalais des Îles Canaries et de la crise énergétique ? Accord pour affaiblir son allié avoué : l'ancien Premier ministre, Idrissa Seck ?
Même ses conseils se sont dits surpris. Me Aïssata Tall Sall et ses collègues auraient appris la liberté provisoire accordée à leur client, Jean Paul Dias, par les ondes ! M. Dias serait affranchi du fait de son état de santé... Le beau motif ? Car, son élargissement intervient dans un contexte bien particulier : depuis jeudi dernier, les jeunes Sénégalais, qui avaient bravé la mort et la mer pour accoster dans les Îles Canaries, ont commencé à être largués sur la capitale du… Nord ! Et le parachutage ne fait que commencer, avec ses promesses de réchauffement du climat social. Jean Paul Dias, qui avait bravé des auxiliaires de la Justice , recouvre la liberté au moment aussi où le pays est généralement et fréquemment dans l'ombre. Faute d'électricité. Faute de plus en plus encore de carburant. Jean Paul Dias, qui avait dernièrement été obligé de quitter la prison de Rebeuss, où il se disait détenu « politique catholique », recouvre ses libertés de mouvement au moment encore où le report des élections de février est de plus en plus agité. Au moment également où le processus électoral est l'objet de maintes controverses. Suffisant pour que bien des Sénégalais voient derrière sa « surprenante » liberté provisoire un acte pour orienter l'opinion sur « ce qui n'est pas l'essentiel ». Dans les faits, depuis hier c'est le nom du leader du Bloc de centristes gaïndé, qu'il est, qui revient sur bien des lèvres. Ce qui fait dire à d'aucuns que sa libération procède du « divertissement ». D'autres parlent de coup porté à son allié politique avoué, Idrissa Seck. M. Dias va-t-il continuer à ramer dans le même sens que l'ancien Premier ministre, qui a décidé d'en découdre avec l'actuel chef de l'État, Abdoulaye Wade, à la prochaine présidentielle ? Le cercle des sceptiques commence à grossir ; d'autant que même libéré, M. Dias a une partie essentielle de lui-même en prison : son fils Barthélemy Dias, détenu à la Maison d'arrêt et de correction de Tambacounda. Pour faire libérer le non moins leader de Convergence socialiste, Dias « père » va-t-il rompre les amarres avec Idrissa Seck, pour retrouver, en deuxième « noces », le secrétaire général national du Parti démocratique sénégalais (Pds), et non moins chef de l'État du Sénégal ? Une question de l'ordre du possible ; d'autant plus qu'un « plan » serait à l'œuvre pour « expulser » son fils du Sénégal, après sa peine de six mois ferme : Barthélemy Dias est également de nationalité américaine...
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