La liberté de presse et d’expression fait défaut au Sénégal. C’est le constat fait par la Commission africaine des droits de l’Homme lors de sa 44e Session qui se tient actuellement à Abuja. D’ailleurs, révèlent les Ong sénégalaises qui ont pris part à la rencontre, une correspondance a été adressée au chef de l’Etat sur les agressions faites aux journalistes et l’absence de liberté d’expression.
La 44e session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme a servi de prétexte aux organisations des droits de l’homme (Ondh, Raddho, Facmo (Forum africain pour le contrôle civil du maintien de l’Ordre) pour relever les dérives dont le pouvoir fait montre dans le domaine des libertés. Rien ne semble être laissé en rade. Pour Me Assane Dioma Ndiaye, président de l’Ondh, devant la Commission qui a pour mission de promouvoir et d’assurer la protection des droits de l’Homme, ils ont eu à dévoiler les réalités qui se vivent au Sénégal afin de montrer combien il y a urgence à sévir. A l’en croire, ce qui a le plus retenu l’attention des participant à cette session, «c’est bien l’absence de la liberté d’expression au Sénégal avec comme exemple le cas de Kambel Dieng et de Kara Thioune».
«Nous avons noté qu’au-delà des Ong sénégalaise, beaucoup d’étrangers se sont intéressés à ce qui se passe au Sénégal.» C’est pour dire, indique-t-il, «la liberté d’expression est l’épine dorsale de la démocratie. Ce qui a amené la commissaire Panzi, désignée par la Commission comme rapporteur et, par ailleurs, présidente de la Commission électorale indépendante en Afrique du Sud, à interpeller par voie verbale le chef de l’Etat par rapport aux agressions contres les journalistes, par rapport aux fermetures de journaux, aux convocations intempestives à la Dic», renseigne le patron de l’Ondh.
La commissaire compte venir même au Sénégal pour faire un rapport beaucoup plus détaillé sur la liberté d’expression.
Seulement, déplore le défenseur des droits humains, depuis l’affaire de Kambel jusqu’à nos jours, «il n’y a aucun acte concret allant dans le sens de la manifestation de la vérité».
Pour Me Ndiaye, le fait d’entendre à nouveau Kara Thioune et Kambel Dieng par les éléments de la Gendarmerie est un retour à l’enquête préliminaire qui, à son sens, est de loin dépassée. L’avocat reste convaincu que ce cas est qualifié de flagrant délit où la matérialisation des faits et l’impunité ne se posent pas. Il pense qu’il faut du courage pour aller vers une procédure rapide. L’affaire Dominique Lopy, la fermeture de certains journaux comme 24 H Chrono, la répression des consuméristes lors de leur sit-in au Front de terre et les pressions exercées sur les maisons d’éditions ne sont pas laissés en rade par la Commission africaine.
LE SENEGAL PASSE DEVANT L’ONU EN FEVRIER 2009
Les droits civils et politiques, le tripatouillage de la Constitution, le coup d’Etat en Mauritanie et les problèmes de la Somalie et de la Rdc ont fait l’objet de discussion au cours de cette rencontre. Mais, annonce Me Assane Dioma Ndiaye, les Ong ont saisi le Comité des Nations unies contre la torture. Et que le Sénégal aura à passer devant la Commission des droits de l’Homme des Nations-Unies au mois de février.
Mais, avant tout, le président de l’Ondh demande aux autorités sénégalaises de respecter la convention contre les tortures.
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