Macky Sall à France 24 et RFI : « Je ne m'immisce pas dans les dossiers de la justice »

Paris (France) -  Lors d’un entretien accordé, hier, à nos confrères de France 24 et de Rfi. Interrogé sur la traque des biens mal acquis, le président sénégalais a dégagé tout soupçon d’influence sur les dossiers judiciaires en cours et qui concernent l’ancien régime et son prédécesseur Abdoulaye Wade. «Il faut dire d’abord que ce n’est pas moi qui laisse faire où qui arrête la justice.

 La justice sénégalaise est libre et a eu à le prouver à maintes occasions. Un ancien chef d’Etat à un statut particulier. On ne saurait donc le poursuivre dans les mêmes formats. Pour le moment, ce débat n’est pas posé. Il faut laisser la justice apprécier les dossiers qui lui sont soumis en toute sérénité et en toute indépendance. Je n’ai pas de véto à mettre, ni de recommandations à faire. Je ne me mêle pas de ce que la justice fait !», a déclaré Macky Sall. 
Le chef de l’Etat sénégalais a salué la proposition de la France d’organiser, en décembre prochain, une conférence sur la sécurité. «Le moment est venu pour nous de donner un contenu et surtout de nous donner les moyens d’assurer la défense de nos pays et du continent», a dit Macky Sall.
Avec les journalistes de France 24 et de Rfi, le président de la République a aussi abordé des questions d’actualité internationale notamment la Syrie, en rappelant la position du Sénégal qui a «condamné très fermement» la politique de violence développée par Bachar al-Assad. « Une intervention militaire est nécessaire pour mettre un terme à ce qui se passe en Syrie mais il faudra y aller avec tous les arguments et précautions nécessaires», a estimé Macky Sall. 
S’agissant de la Cour pénale internationale, Macky Sall invite cette juridiction à donner des gages pour que ces décisions soient acceptées par tous. «Si l’on n’y prend garde, il y aura un conflit ouvert entre l’Union africaine et la Cpi. Le fait qui est irréfutable, c’est que la Cpi donne l’impression que seuls les chefs d’Etats africains sont attraits devant cette cour et cela pose un problème d’équité et de crédibilité. J’ose espérer que ce n’est pas le cas, car ce débat pourrait emmener des pays comme le Sénégal qui seraient entre le marteau et l’enclume puisqu’étant membre  de la Cpi et de l’union africaine. Nous serons tenus de respecter la décision de l’Union africaine» a-t-il affirmé.

De notre correspondant à Paris Ousmane Noël MBAYE

Macky Sall félicite Hollande pour son prix

Le président de la République Macky Sall était l’hôte à déjeuner de son homologue français François Hollande à l’Elysée. Le président français a été honoré par l’Unesco pour son engagement au Mali. Il était midi passé de quelques minutes quand la voiture du président Macky Sall est entrée dans la grande cour de l’Elysée avec, à son bord, son épouse Marème Sall. Devancé de très peu par ses homologues, Idriss Déby Itno, Aly Bongo, Dioncouda Traoré, Alassane drame Ouattara, et le secrétaire général de l’Oif, le président Abdou Diouf, tous venus répondre à l’invitation à déjeuner du président François Hollande. Les chefs d’Etats et leurs hôtes se sont ensuite rendus à l’Unesco pour assister à la cérémonie solennelle de remise du prix Félix Houphouët Boigny pour la recherche de la paix. «Une récompense méritée», selon le président Macky Sall. Il a salué l’engagement de la France pour un combat utile qui, selon lui, a permis de sauver le Mali et de stopper la terreur, la désolation et la mort dans la bande sahélo sahélienne. «Il ne s’agit pas de faire face à une armée mais à un terrorisme qui est diffus et qui peut sévir n’importe quand et n’importe où et qui peut frapper à tout moment. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le terrorisme est pratiquement présent sur tous les continents. Il s’agit d’une menace globale qui doit avoir une réponse globale. C’est la raison pour laquelle nous pensons que l’Afrique est aussi interpellée. D’où la nécessité de travailler avec nos partenaires», a affirmé Macky Sall.