A en croire les partisans de Macky Sall, l’Assemblée nationale a voulu aller plus vite que la musique. "Les initiateurs (et les souteneurs de la loi Sada Ndiaye) savaient qu’ils étaient enfermés dans des délais de rigueur. Ils ne pouvaient procéder à un renouvellement du Bureau que le 15 octobre. Pas avant, ni après, d’après la loi. Il leur fallait donc avoir un nouveau Règlement Intérieur, basé sur une nouvelle disposition constitutionnelle. Mais cela leur était impossible, à cause des délais. Aussi, ont-ils cru devoir introduire une nouvelle disposition dans le Règlement Intérieur permettant à 38 députés de demander le départ d’un membre du Bureau ou du Président de l’Assemblée Nationale par un vote de la plénière", fait remarquer le camp du maire de Fatick.
Cette option, semble-t-il, rompt d’avec l’orthodoxie des lois. Elle irait même à contre-courant d’un principe réglementaire qui veut que "pour voter un nouveau Règlement intérieur, il faut aurapavant une nouvelle disposition constitutionnelle". C’est ce que dit la loi in fine. Dit autrement et de manière plus complète, "tant que l’article 62 de la Constitution n’était pas encore promulgué et publié au Journal Officiel, l’ancienne disposition constitutionnelle était toujours en vigueur".
L’erreur majeure de ceux qui veulent débarquer Macky - si l’on suit le raisonnement des amis de Macky - aura été de voter le nouveau Règlement intérieur à la date du 12 octobre, alors que la Constitution n’était pas encore changée pour permettre cela.
D’autres cram-crams sous le pied des adversaires du prédécesseur d’Aguibou Soumaré à la Primature : "Cette loi allait fatalement être déclarée inconstitutionnelle si elle on la soumettait au Conseil Constitutionnel", croit savoir le camp du maire de Fatick
Le Président de la République serait conscient de tout cela. Par ailleurs, il a été dit, avec emphase, que malgré la promulgation de l’article 62 de la Constitution, la situation du Président de l’Assemblée Nationale "reste inchangée".
"Les députés qui seraient tentés de le débarquer par une pétition de 38 d’entre-eux ne pourront pas le faire, les « nouvelles » dispositions du Règlement Intérieur ne pouvant pas être invoquées, parce que non promulguées", mentionne notre source.
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