En réaction aux retrouvailles souhaitées entre Me Abdoulaye Wade et lui, le Président Macky Sall propose et plaide pour des discussions fructueuses autour du Plan Sénégal émergent (Pse).Le vœu du porte-parole du Khalife général des Mourides, Cheikh Bassirou Abdoul Khadre Mbacké, peut bien se réaliser. L’appel que le marabout avait lancé, lors du Magal de feu son père, il y a quelques jours, pour des retrouvailles entre le chef de l’Etat Macky Sall et son prédécesseur Abdoulaye Wade, a eu un écho favorable. Le Président Sall a donné son onction. Mais à la condition que les retrouvailles se fassent dans le cadre du soutien à l’exécution du Plan Sénégal émergent (Pse). Pour dire que le chef de l’Etat n’est intéressé que pour la réalisation des projets phares qui doivent conduire le Sénégal vers l’émergence. Cette position de Macky Sall a été exprimée au cours de discussions informelles avec certains de ses plus proches collaborateurs.Il ressort des informations confiées par des membres du cabinet présidentiel qu’aux yeux de Macky Sall, il n’y a pas de discrimination positive pour d’éventuelles retrouvailles politiques. « Les véritables retrouvailles que j’appelle de tous mes vœux, ce sont des discussions fructueuses autour du Plan Sénégal émergent (Pse), pour que chaque acteur économique ou sociopolitique puisse apporter sa pierre à l’édifice en construction, afin que le legs aux générations futures soit des plus porteurs d’espoir dans ce monde en perpétuelle compétition pour le développement des Nations. A ce niveau, je suis pour des retrouvailles avec tous mes compatriotes autour du chef de l’Etat que je suis, et cela n’est point une transhumance. C’est, en quelque sorte, répondre simplement à l’appel de sa patrie, et cela est heureusement bien compris de ceux-là qui sont venus nous rejoindre dans cette œuvre de construction nationale», a-t-il dit en substance.D’ailleurs, cette question des retrouvailles a été bien étudiée au sein du cabinet politique du chef de l’Etat. Au cours des échanges, il a été vivement question de tenir compte du fait que ledit rapprochement se traduirait par une prise de langue, un dialogue plus ou moins direct avec la principale formation adverse. A ce niveau, un proche collaborateur du Président Sall rapporte que ce dernier ne semblait pas être très emballé à l’idée de devoir renouer contact avec ses anciens frères du Pds et courir le risque politique d’être pointé d’un doigt accusateur qui le désignerait comme de connivence avec l’ennemi d’hier.Selon un haut responsable de l’Alliance pour la république (Apr), des tractations pour une paix des braves entre les deux hommes ont commencé depuis plus d’un an, mais étaient quelque peu entravées par le procès de Karim Wade. Et, après la condamnation définitive de Wade-fils, les bonnes volontés avaient relancé le Khalife général des mourides pour une nouvelle saisine du président de la République à propos de son différend avec Me Wade. Et face aux sollicitations de son marabout, le chef de l’Etat était dans les bonnes dispositions. Même si, poursuit notre interlocuteur, dans son entendement, il fallait s’entendre d’abord sur la quintessence du rapprochement souhaité. D’ailleurs, des proches de Macky Sall rappellent que ce dernier n’a jamais tenu de des propos malveillants à l’endroit du Président Wade. Bien au contraire, depuis sa prise de fonction, il n’a fait que subir les assauts verbaux de Wade et de ses hommes. «Si brouille, Macky n’en est ni l’instigateur, ni l’animateur», tranche-t-on.Sophie Barro