Malgré la décision de la Cap 21 de porter plainte contre Idy et Sangaharé de « Rewmi » :La saignée ne semble pas près de s'arrêter, dans les rangs des « mouvanciers »

Dans notre édition du 10 septembre dernier, nous affirmions que des éléments d'informations, dont nous procédions aux recoupements d'usage, laissaient entrevoir dans la mouvance présidentielle, d'ici les cinq mois qui nous séparent des échéances électorales, des probabilités d'alliances inédites. Mais aussi de "désalliances", voire de "sous-alliance". Le coup d'éclat de Insa Sangharé, ex-patron du Fpj, devenu «Rewmi», ayant porté, avant-hier, à sa tête, le principal adversaire politique de Wade, Idy, est venu nous conforter dans nos «découvertes». Après le coup d'éclat du 17 septembre dernier, de Bamba Dièye du Fsd/bj que nous avions également annoncé. Mais la saignée est loin de s'arrêter ! Au contraire, elle ne fait que commencer!
Ainsi, l'ex-chargé de mission à la présidence de la République aura donc réussi à cacher son jeu jusqu'à la dernière minute. Tous les leaders de la Cap 21 étaient invités à ce qui était censé être un simple congrès statutaire. Mais le leader de ce qui fut le Fpj, Insa Sangharé, et son nouveau mentor, l'ex-Pm, auront bien mûri leur coup. En plus de porter leur nouveau parti, «Rewmi», sur les fonts baptismaux, dans la Salle de l'Unité africaine du Cices, ils semblaient apparemment tenir à infliger une humiliation "historique", et en directe, à la mouvance présidentielle, en intronisant, en grande pompe, Idy. Sous leurs yeux. Là justement, où le Président Wade avait «exécuté» le maire de Thiès, au mois d'août 2005, sur l'autel de la nébuleuse affaire des chantiers de Thiès.
Incontestablement, Idrissa Seck a voulu faire mal. Car, si c'était simplement pour s'offrir un récépissé de parti pour pouvoir en toute légalité briguer les suffrages des Sénégalais, il ne manque pas d'alliés potentiellement disposés à l'épauler dans de ce sens : le Pit de Dansoko, le Bcg de Dias, ou le Jëf-Jël de Talla Sylla (qui avait d'ailleurs servi de tremplin au Renouveau de Djibo Kâ, lors des législatives de 1998). Mais, il a apparemment cherché à faire mal, en frappant au cœur de la mouvance présidentielle : Un parti membre de la Cap 21 (le Fpj), dont personne n'aura soupçonné le moindre deal avec Idy ; un leader (Insa Sangharé) chargé de mission de son état à la Présidence de la République …
«  Le temps des compromissions et des alliances sans retour est bel et bien fini » , avaient lancé le Fsd/bj de Bamba Dièye, dans leur communiqué du 17 septembre dernier, annonçant leur démission de la Cap 21. Ce cri du cœur de ce parti membre fondateur du Fal, puis de la Cap 21, est assez révélateur des états d'âme qui minent toujours les rangs des « mouvanciers», et que l'on semble vouloir coûte que coûte minimiser. Car après la démission fracassante de ce membre de la Cap 21, le coup de Jarnac du Fpj, devenu «Rewmi», dont la mue a été conduite de main de maître par Idrissa Seck lui-même, si l'on continue à vouloir se cacher derrière son petit doigt pour prétendre qu'«il n'y aucun problème dans la Cap 21», c'est prétendre voir le soleil en pleine nuit noire !
En effet, le Coordonnateur de la Cap 21 recevant le Premier ministre Macky Sall à la permanence de la Cap 21, pas plus tard que le 18 septembre passé, continuait de proclamer à qui voulait l'entendre que «  La Cap 21 ne trahira jamais Me Wade. Vous avez ici devant vous, monsieur le Premier ministre, des chefs de partis sérieux, loyaux, sages, honnêtes, pétris d'expérience, moralement armés et techniquement outillés. Depuis six ans, ils n'ont jamais varié ». Les derniers événements semblent trancher nettement avec cette envolée dithyrambique du «capiste» en chef.
E le plus cocasse, c'est qu'en dépit de cette saignée, on continue à prétendre que ces départs sont « insignifiants ». Comment peut-on comparer des formations politiques à la conviction bien établie, qui ont une respectable expérience électorale, qui tiennent régulièrement leurs instances statutaires, et qui sont bien présents dans le Landerneau politique, avec des partis (qui ne sont en fait que de simples sigles !) créés dans la précipitation par deux ou trois personnes, pour adhérer à la Cap 21, après simplement avoir entendu dire que de temps à autre, le «Prince» y distribue généreusement du riz et des sous ? Dix de ces partis, dont les leaders cherchent à échapper aux rigueurs du chômeur, ne sauraient égaler un parti qui a «rampé» depuis les heures chaudes du Frte et Fal, jusqu'aux incertitudes post-alternance. C'est toute la différence entre «fédérer» des partis, à l'engagement patriotique bien connu, et «collectionner» des sigles de partis, qui sont plus des fonds de commerce qu'autre chose !
Dans leur communiqué d'hier, les « mouvanciers » auraient pu se limiter à dire qu'ils portent plainte contre Idy et Sangharé, pour les avoir invités à une manifestation « où il y avait des nervis porteurs de gourdins et de coupe-coupes ». Mais ajouter que les défections de Sangharé (Fpj) et de Bamba Dièye ‘Fsd/bj) ont été compensées par «cinq nouvelles adhésions». C'est simplement ridicule !
Pour en revenir à la visite que le Pm, Macky Sall, avait rendue aux leaders de la Cap 21, le lundi 18 septembre 2006, le numéro deux du Pds avait annoncé en grande pompe que « le chef de l'Etat recevra les leaders de la Cap 21 dès son retour de New York ». Me Wade est revenu depuis belle lurette, et il n'y a toujours rien de nouveau sous les tropiques. Encore un engagement  de «respecté» ! Sans compter le fameux séminaire de la Cap 21, annoncé à la presse dans un premier temps pour le 23 septembre, et finalement renvoyé aux calendes grecques…
En attendant, les « négoces » se poursuivent, et la saignée aussi… Du moins, tant que Idy restera le plus offrant !