Mardi 16 Avril, 2024 á Dakar
Vendredi 01 Juin, 2018 +33
Politique

Malgré le Boycott des ‘12’ : Pourquoi wade refuse de dialoguer avec l'opposition

Single Post
Malgré le Boycott des ‘12’ : Pourquoi wade refuse de dialoguer avec l'opposition
Malgré les bons offices d'Alioune Tine et de certains membres de la société civile, le président Abdoulaye Wade refuse d'engager le dialogue avec les leaders de l'opposition dont les partis ont boycotté les élections législatives. C'est que le chef de l'Etat ne compte pas reporter, une nouvelle fois, ces élections, car il tient là une belle occasion de tenir Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et compagnie à l'écart de l'Assemblée nationale pendant les cinq ans que dure la législature et d'en envoyer bon nombre d'entre eux à la retraite.

Depuis quelques jours, des membres de la société civile sous la houlette d'Alioune Tine de la Raddho, mènent une médiation, à l'abri des regards indiscrets, pour tenter de mettre autour d'une même table le président Abdoulaye Wade et les leaders de l'opposition qui ont boycotté les élections législatives du 3 juin prochain. C'est dans le but d'obtenir un nouveau report de ces joutes électorales ou, à tout le moins, avoir satisfaction par rapport à la plate-forme revendicative de ces derniers en direction des prochaines échéances électorales. Mais l'exercice s'est révélé être un travail de forçat pour les médiateurs qui butent sur le refus catégorique du chef de l'Etat d'engager le dialogue avec cette frange de son opposition. C'est que le boycott de l'opposition est du pain béni pour Me Wade qui tient là une belle occasion de tenir Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et compagnie à l'écart de l'Assemblée nationale pendant les cinq ans que dure la législature et d'en envoyer bon nombre d'entre eux à la retraite.

En effet, rester cinq ans en marge d'une institution aussi importante et stratégique que l'Assemblée nationale peut avoir des conséquences fâcheuses pour eux et leurs formations politiques respectives après la déroute de la présidentielle du 25 février 2007. On sait ce qu'ont coûté à l'opposition burkinabé ses boycotts répétitifs des élections. Et puis, on a souvent reproché à certains leaders de l'opposition de ne pas être suffisamment en contact avec les populations et de ne descendre sur le terrain qu'à l'approche d'échéances électorales, mais désormais c'est un fossé profond qui risque de se creuser entre eux et ces dernières. Ceux qui ont boycotté les législatives seront privés d'un espace légal d'expression où ils peuvent prendre en charge les préoccupations de leurs mandants.

En outre, le député constitue un pont essentiel entre les partis et le peuple dont il est le mandataire. Sans compter que le statut de parlementaire donne droit à certains avantages (salaires, véhicules, carburant...), toutes choses qui permettent d'aller plus facilement au contact des populations et de régler quelques besoins élémentaires de ses militants. Si bon nombre de leaders de l'opposition ont d'autres sources de revenu, ce n'est pas le cas pour le reste de la troupe qui a le plus souvent besoin d'un poste électif pour pouvoir jouer pleinement son rôle. C'est pourquoi, il ne faut pas exclure que ces partis qui ont boycotté les législatives connaissent des défections avant, mais aussi après ces élections.

Tout cela, le président Wade ne l'ignore pas. Et il ne faut pas compter sur lui pour tendre la perche à cette frange de l'opposition en reportant une nouvelle fois les élections législatives. Et puis, Wade acceptera-t-il d'endosser la responsabilité d'un nouveau report ? Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et compagnie pourront-ils le faire ? Que fera-t-on de la position des partis qui ont déposé leurs listes et décidé, ainsi, de participer aux élections législatives du 3 juin prochain. Parce que la classe politique ne se réduit pas à l'égo de ceux qui se plaisent à s'appeler l'opposition significative.

En attendant, Alioune Tine et ses collaborteurs poursuivent la médiation entre le président Wade et la frange de l'opposition qui a boycotté les élections législatives. Mais, cela ressemble à un combat perdu d'avance. En effet, le ministre de l'Intérieur avait donné le ton, le jour de la clôture du dépôt des listes des candidats des partis ou coalitions de partis, de ce qui allait être la position du palais de la République.’On ne peut pas négocier avec quelqu'un qui ne reconnaît pas votre légitimité’, avait déclaré Me Ousmane Ngom qui avait jugé irrévérencieux les propos tenus, dans une correspondance épistolaire adressée au président de la République, par Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily et leurs alliés dans le Front de refus. Ces derniers avaient soutenu que l'élection présidentielle du 25 février était une mascarade. Les médiateurs s'entendront servir le même laïus par les mandataires de Me Wade qu'ils ont rencontrés. Ces derniers, selon une source digne de foi, auraient relevé à l'attention d'Alioune Tine et des autres médiateurs que le président Wade ne peut pas engager le dialogue avec une opposition qui refuse de reconnaître sa légitimité. Et puis, leur ont-ils dit, avant de demander l'audit du fichier électoral, il faut être engagé dans la bataille alors qu'Idrissa Seck, Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, Abdoulaye Bathily et les autres ont boycotté les élections. Qui plus est, les mandataires du président Wade rappelleront à ces leaders de l'opposition, par le truchement des médiateurs, que leur principal interlocuteur en matière électorale, c'est le ministre de l'Intérieur et non le chef de l'Etat.



0 Commentaires

Participer à la Discussion

  • Nous vous prions d'etre courtois.
  • N'envoyez pas de message ayant un ton agressif ou insultant.
  • N'envoyez pas de message inutile.
  • Pas de messages répétitifs, ou de hors sujéts.
  • Attaques personnelles. Vous pouvez critiquer une idée, mais pas d'attaques personnelles SVP. Ceci inclut tout message à contenu diffamatoire, vulgaire, violent, ne respectant pas la vie privée, sexuel ou en violation avec la loi. Ces messages seront supprimés.
  • Pas de publicité. Ce forum n'est pas un espace publicitaire gratuit.
  • Pas de majuscules. Tout message inscrit entièrement en majuscule sera supprimé.
Auteur: Commentaire : Poster mon commentaire

Repondre á un commentaire...

Auteur Commentaire : Poster ma reponse

ON EN PARLE

Banner 01

Seneweb Radio

  • RFM Radio
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • SUD FM
    Ecoutez le meilleur de la radio
  • Zik-FM
    Ecoutez le meilleur de la radio

Newsletter Subscribe

Get the Latest Posts & Articles in Your Email