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Politique

MAMOUR CISSÉ, Président du PSD / JANT-BI: Un frimeur intelligent et engagé

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MAMOUR CISSÉ, Président du PSD / JANT-BI: Un frimeur intelligent et engagé

 

Dans le landernau politique, évolue un acteur qui se définit comme un fonceur qui réfléchit sur sa moindre action. Son nom : Mamour Cissé, président du Parti social démocrate (Psd / Jant-Bi). Touche-à-tout atypique, l’homme à l’accent sincère qui voue un amour inébranlable vis-à-vis de sa patrie fait état de ses relations avec Me Wade, son fils, Karim, les acteurs de l’opposition et se prononce sur le sort que vit l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck. Évoquant l’incendie le siège de son parti, situé aux allées du centenaire, il pointe un doigt accusateur sur le Mfdc et sur des partis politiques qui à ses yeux ont tenté vainement d’éventrer le Psd.

La toge bien enfilée, le président du Psd / Jant-Bi, Mamour Cissé dont la tonalité de la voix obéit à la teneur de chaque phrase, a avec sa patrie une relation ambiguë, mélange d’amour et de jalousie, le tout teinté d’un fort sentiment de responsabilité. Né le 3 mars 1957 à Dakar-Plateau et grandi à la Zone A, il a roulé sa bosse presque un peu partout. En 1964, il est inscrit à l’école élémentaire de la Zone B où il réussit au concours d’entrée en sixième. Le sésame en poche, il est orienté au Cours d’enseignement secondaire de la Zone B où il décroche le BEPC entre 1973-1974. Après avoir investi une société de bâtiments et d’industries (AFCO) qu’il cumule avec une formation permanente en comptabilité qui lui a valu deux certificats en comptabilité et en droit, l’époux de Khoudia Faye et de Ndèye Top Sow, dépose ses baluchons en France en 1980 où il retrouve son frère aîné, Amath Cissé, pour y mener des études de gestion. L’homme fréquentera par la suite l’Institut européen des affaires, le Centre international de formation bancaire à Paris avant de retourner dans son pays en 1983. Sur place, il est accueilli à la BCIS en qualité de stagiaire durant 6 mois, avant d’être débauché par le patron d’une société industrielle où il occupe pendant trois ans, le poste de chef de service administratif et financier. « Courtisé par tous les gérants d’entreprises en raison de son expertise et de son savoir-faire », le polygame, père de 7 bouts de bois de Dieu, prend les commandes de la création de la Sénégalaise de distribution et de reprographie (Agfa) pour un bail de 3 ans et assume les fonctions de directeur général. Son parcours atypique dans les différentes entreprises se heurtera à un croche-pied du destin lorsque la société industrielle de transformation des fruits et légumes tropicaux (Sitras) tomba en faillite à cause de la cherté des coûts de facteurs de production et du manque de fonds de roulements. Mais, animé par son dur désir de ne jamais abdiquer devant les difficultés de la vie, l’ex-plus jeune membre du Conseil économique et social en 1988 ayant accompagné plusieurs ministres dans d’innombrables de missions à l’étranger (Thaïlande, Corée du Sud, etc....) met sur pied la société d’importation de production et d’exploitation cinématographique (Simpec) pour ensuite faire un stage à la Banque Mondiale. En 1990, Mamour Cissé, qui tient de son père le sens de gagner honnêtement sa vie à la sueur de son front, sans jamais outrepasser les lois de la société, juge impérieux de tout arrêter pour renouer avec son premier amour : celui de gérer ses affaires personnelles. Présenté comme un ‘ Crésus », l’homme au style vestimentaire très « plouc de luxe » injecte 460 millions de F Cfa pour transformer le site de l’ex-cinéma, en un centre commercial hyper moderne, El Malick qu’il aspire aujourd’hui, à remodeler avec une somme de 3 milliards de nos francs pour en faire l’un des centres commerciaux les plus modernes de l’Afrique. Le touche-à-tout atypique explique que la mise sur pied du centre commercial avait une justification purement humanitaire car, dit-il, ‘ un jour, en marchant dans les parages, j’ai vu les policiers municipaux qui chassaient les occupants ont brutalisé une femme tombée à plat ventre. « J’ai pleuré à chaudes larmes et j’ai décidé à partir de ce jour de venir en aide à ces citoyens qui souffraient le martyre ». En quoi faisant ?, s’interroge-t-il avant de répondre en leur offrant un cadre d’épanouissement où ils pourraient gagner honnêtement leur vie et échapper aux perpétuelles chasses à l’homme. Demandez à Mamour Cissé s’il doit des arriérés de salaires à ses ex-employés du cinéma, sa réponse tombe sèche : « l’éducation religieuse que mon père m’a inculquée ne me permet jamais jusqu’à la fin de mes jours de m’enrichir sur le dos de mes prochains », martèle-t-il, sous le contrôle de l’ex-gérant du cinéma, Papa Thioune.

Idrissa Seck et son incarcération

En parlant de l’ex-Premier ministre, Idrissa Seck, aujourd’hui dans les lieux de la détention, Mamour Cissé use de son arme favorite : celle de parler simple avec des phrases courtes. 20 mots en moyenne, quand la règle pour une communication optimale est de ne pas dépasser 22 mots. La raison, c’est que, même s’il ne le dit pas, il subodore que le sujet est délicat et requiert beaucoup de prudence. Avec ses petites lunettes dorées, l’homme qui joue au « dandy » a été le premier qui, en faisant allusion aux chantiers de Thiès, à avoir attiré l’attention des citoyens sur ce qu’il qualifie de ‘ scandale des milliards du Rail ». Un jour, dit-il, ‘ au cours d’un voyage, je suis passé à Thiès et j’ai analysé de très près la Voie de contournement nord qui, à l’époque, n’était pas encore terminée ». Mais, ajoute-t-il, « j’ai été effaré de me rendre compte qu’il y avait un grand écart entre ce que j’avais vu sur le terrain en termes de travaux, par rapport à l’enveloppe dégagée ». Et pour ne pas aller vite en besogne, dit-il, ‘ j’ai demandé à mes collaborateurs dans le parti de faire un tour dans la cité du Rail et j’ai interpellé des experts dans la construction d’infrastructures pour m’en ouvrir à eux sur ce qui me triturait les méninges ». Toutefois, il tient à lever tout équivoque : ‘ je n’éprouve aucune haine envers l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, qui est un homme pieux, intelligent, et qui a sa place dans l’alternance générationnelle », tranche-t-il. Avant de renchérir, comment est ce que je peux être un fervent musulman pratiquant et que je puisse me permettre en retour, de souhaiter du mal à mon prochain ?, s’interroge, le père de Racine. Ce serait renier à mes convictions religieuses, déclare-t-il. Selon le ‘ Thiof » de Khoudia Faye et de Ndèye Top Sow, si l’ex-Premier ministre dont il se dit très sensible à son sort est jugé blanc comme neige par la justice qui est la seule habilitée à prononcer le droit, le boulevard lui sera grandement ouvert pour continuer ses activités politiques sans anicroche. Pour autant, fidèle à son désir de voir le Sénégal dirigé par des dirigeants « clean » à tous égards, le chef du Psd ne s’abîme pas les méninges pour dire que, toute la lumière doit être faite sur les chantiers de Thiès. Quant au délit d’atteinte à la sûreté de l’Etat, Mamour Cissé est très pauvre en parole et préfère faire confiance aux magistrats. « Je connais la probité morale de ces derniers qui sauront être au-dessus de tout soupçon et qui diront le droit et rien que le bon droit », rassure-t-il.

Incendie du siège, relations avec la famille Wade et l’opposition

Assis devant sa table, l’homme aux larges épaules et qui adore fumer des cigarettes qu’il allume à la chaîne, fait preuve d’une assurance déconcertante en évoquant ses rapports avec certaines personnalités. « J’entretiens d’excellentes relations avec le secrétaire général de l’Afp, Moustapha Niasse et son épouse », martèle, Mamour Cissé. Avant d’ajouter, « j’ai beaucoup de respect pour le premier secrétaire du parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng alors que Amath Dansokho est un frère qui me rendait visite très souvent, mais que je ne vois plus depuis un certain temps ». Le patron du Psd se dit très étonné que certains disent qu’il fut un ex-membre du Parti socialiste (P.S). « J’ai obtenu ma première carte de membre dans mon parti. À la limite, on peut me prêter d’avoir flirté avec l’Union pour le renouveau démocratique, car après le départ de Djibo Leyti Kâ, je l’ai soutenu moralement parce que je suis partisan de la lutte contre l’injustice », confie-t-il. De la même manière, j’avais soutenu Moustapha Niasse lorsqu’il a quitté le P.S pour fonder son parti, car il avait été victime lui aussi, d’une injustice. Mais « je m’en suis arrêté au stade du soutien, pas plus ! », tonne-t-il Très fan, de ‘ soupe Kandje », le vice-président de la Jeanne d’arc de Dakar, club de football de première division, estime par contre ne pas trop connaître, Abdoulaye Bathily à qui, il voue beaucoup d’estime. Parlant de Karim Wade, l’homme qui incarne une véritable armoire à glace dans le cercle élargi du champ politique, fait état de concision surannée dans ses propos. « Je ne connais pas bien Karim Wade sinon qu’il est le fils de son père qu’on m’a présenté à New York, lors du prix Human Right décerné au chef de l’Etat ». Par ailleurs, il déclare avoir beaucoup d’estime vis-à-vis du président de la République, Me Abdoulaye Wade, mais fait-il remarquer, ‘ je ne l’ai plus revu depuis l’audience qu’il m’avait accordée ». Concernant l’incendie du siège de son parti, Mamour Cissé rassemble les lambeaux de ce drame. Même s’il ne cite pas nommément de coupables de l’incendie, Mamour Cissé pointe un doigt accusateur sur le Mfdc, mais aussi sur des illuminés appartenant à des partis politiques qui voulaient briser l’élan du Psd. C’était de la jalousie de la part de ces partis dont je me garderai de citer les noms et qui ont vainement tenté de semer le désordre dans ma formation politique en manipulant certains de mes ex-compagnons pour la création d’un autre parti sur ses flancs. Malheureusement, ils ont brassé du vent car ils n’ont pas No comment !

Démocratie au sein du Psd / Jant-Bi, mystère ou réalité ?

« Le Psd / Jant-Bi est un parti politique très démocratique où rien ne se décrète », soutient mordicus, Mamour Cissé. Pour preuve, dit-il, « il m’est arrivé à deux reprises d’être mis à la minorité par le bureau politique notamment, lors de ma décision d’entrer au Mcr », confie-t-il. Avant d’ajouter, à cette époque, j’avais sollicité l’arbitrage du Conseil national du parti qui avait tranché. Toutefois, poursuit, Mamour Cissé, « mes détracteurs me reprochent également, de faire du parti, une affaire de famille. Certes, précise-t-il, « je suis bel et bien le Président du Psd qui prend en charge tous les frais de fonctionnement , mais au plan de l’ordre protocolaire, le secrétaire général national, Pape Kandji est la deuxième personnalité de notre formation politique ». Mieux, fait-il remarquer, Malick Seydi occupe le poste de secrétaire politique et ce n’est qu’en troisième position qu’arrive dans l’ordre protocolaire, son frère, Abbas Cissé par ailleurs porte-parole du parti.

 



2 Commentaires

  1. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2018 (20:32 PM)
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  2. Auteur

    Anonyme

    En Octobre, 2018 (20:32 PM)
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